Kirchner, au bord des larmes, propose une solution pour reprendre la main sur la dette argentine

Échanger des titres de dette contre de nouveaux titres régis par le droit argentin, c'est ce que la présidente argentine, Cristina Kirchner, a proposé mardi aux créanciers du pays. Objectif: reprendre son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis sur cet épineux dossier.
Cristina Kirchner a qualifié la situation du pays, en défaut technique partiel depuis juillet, de "grande injustice".

Buenos Aires tente une nouvelle parade. La présidente Cristina Fernandez de Kirchner a présenté mardi 19 août lors d'une allocation télévisée un projet de loi qu'elle a ainsi résumé:

"Si les détenteurs d'obligations décident - à titre individuel ou collectif - de demander un changement de la législation et de la juridiction de leurs obligations (...), le ministère de l'Economie est autorisé à mettre en oeuvre un échange contre de nouvelles obligations de droit local."

Accepter une décote

La cheffe de l'Etat argentin a expliqué qu'une nouvelle restructuration respecterait les modalités des échanges de dette de 2005 et 2010. A l'époque, plus de 90% des créanciers avaient accepté une importante décote sur leurs créances.

Banco Nacion  ouvrirait un compte auprès de la Banque centrale d'Argentine pour permettre à l'Etat d'effectuer les transactions nécessaires au service de sa dette. Elle remplacerait Bank of New York Mellon - sur les comptes de laquelle un paiement actuellement gelé et prévu le 30 juin devait être réalisé.

Versement bloqué

Le but de cette opération? Se soustraire à la justice américaine qui a bloqué en juillet le versement de 539 millions de dollars d'intérêts aux détenteurs de dettes restructurées après un précédent défaut en 2002. Le  juge Thomas Griesa en a décidé ainsi car il a estimé que l'Argentine ne pouvait pas procéder à ce paiement tant qu'elle n'aurait remboursé les fonds d'investissement qui avaient rejeté la restructuration de la dette, baptisés "fonds vautours". Peu après, des agences de notation ont déclaré que le pays se retrouvait dans une situation de défaut "technique" partiel.

L'exécutif argentin, de son côté, estime que le non-paiement des intérêts dus au 30 juin ne la place pas en situation de défaut et accuse le juge d'outrepasser ses droits. D'ailleurs, le pays a décidé d'en référer à la justice internationale, tandis que le juge menace de poursuivre le pays pour "outrage".

"Une grande injustice"

Très émue, la présidente argentine a notamment lancé:

"Excusez moi si je suis un peu nerveuse, j'ai plus d'assurance d'habitude. J'ai vraiment le sentiment que nous vivons un moment de grande injustice pour l'Argentine."

(Vers la 40e minute. Vidéo en espagnol)

"Si je devais signer ce que de nombreuses personnes voudraient que je signe, aucun doute que je serais applaudie par certains, mais cette bombe exploserait plus tard", a-t-elle ajouté en référence à la tentative de négociation avec les créanciers qui a échoué.

Une sortie de crise est d'autant plus urgente pour le pays que cette situation de "défaut technique" risque d'aggraver la récession, alors que l'économie est déjà mal en point, sa monnaie s'étant fortement dépréciée en début d'année.

>> Le peso argentin perd près de 19% en trois semaines

NML Capital et Aurelius Capital Management, les deux fonds qui ont refusé les restructurations antérieures, n'ont pas répondu dans l'immédiat à des demandes de commentaires. Rien n'est encore précisé en cas de refus de cet échange.

Commentaires 23
à écrit le 23/08/2014 à 7:29
Signaler
Ou elle est folle, ou ses créanciers sont stupides!

à écrit le 22/08/2014 à 23:11
Signaler
Comment peut-on réclamer 1800 milliards de dollars pour simplement 50 milliards engagés et même fut-il juge ! il faut revenir à des réalités plus simples et surtout à des logiques plus humaines .

à écrit le 21/08/2014 à 12:21
Signaler
L'Argentine, république bananière exemplaire depuis toujours, mâitre dans l'art de rouler dans la farine ses créanciers depuis qu'elle existe. Si il est un diplome peu connu dont elle serait le grand maitre ce serait de "boulanger financier"... La ma...

à écrit le 20/08/2014 à 19:32
Signaler
le monde vous regarde, tenez bon, si vous gagnez vous montrerez la voie aux autres pays victimes du racket des vautours

le 21/08/2014 à 12:24
Signaler
oui je conseillerai définitivement "aux autres pays", et à leur créanciers, de s'abstenir d' emettre les pieds dans les finances argentines. Suez et un nombre calculable d'entreprises y ont compris leur douleur. Mais, avec le temps certaines mouches...

à écrit le 20/08/2014 à 18:27
Signaler
Encore une démonstration qu'avoir confié aux banques privées le soin de financer les Etats est une aberration. A chaque pays, sa monnaie, sa banque nationale, son Trésor... Et on fait avec. Il y aurait beaucoup moins de dollars en circulation, moins ...

le 20/08/2014 à 18:56
Signaler
On se demande bien pourquoi l'Argentine emprunte en USD...les banques n'ont d'ailleurs nullement vocation à financer les Etats, en France elles se sont clairement exprimées sur ce sujet. La faute est clairement du coté de ceux qui ne tiennent pas les...

à écrit le 20/08/2014 à 17:07
Signaler
Le problème est simple: un fonds privé d'investissement peut il primer sur un pays souverain et imposer sa loi à des institutions démocratiquement élues qui représentent le peuple. Répondre oui c'est admettre qu'il n'y a plus de démocratie sur cette ...

le 21/08/2014 à 9:45
Signaler
La dette argentine en question avait été émise en US dollars et le droit applicable était le droit de l'état de New York. C'est l'Argentine qui s'est foutue dans la merde. Remarque, qui voudrait d'une dette émise en pesos argentins avec comme dr...

le 21/08/2014 à 14:05
Signaler
Il se trouve qu'on a des créanciers qui respectent le contrat qu'ils ont signé et exigent légitimement comme la loi le leur permet d'être payés. Vos fameuses démocraties se permettent souvent de perdre l'argent de leurs contribuables en abandonnant...

à écrit le 20/08/2014 à 14:16
Signaler
Dans cette histoire , le voleur reste celui qui ne rembourse jamais ses Dettes : l'Argentine ! Appamée

à écrit le 20/08/2014 à 12:25
Signaler
un super juge.. pourquoi les spolier de chypre ne font ils pas appellent a lui..!! ??

à écrit le 20/08/2014 à 12:01
Signaler
En quelle monnaie Mme La Présidente propose-t-elle de rembourser les créanciers? On a vu avec l'affaire BNPP que cela n'était pas neutre..

à écrit le 20/08/2014 à 11:38
Signaler
Elle a spolié l'Argentine depuis des années avec son mari et maintenant toute seule (apparterments à Miami par exemple et compters en banque aux US !!!). Et ele vient faire du théatre via les médias internationaux pour essayer de jouer la corde sensi...

à écrit le 20/08/2014 à 10:42
Signaler
Parce que ne pas rembourser ses dettes est doute une grande justice.... Quelle moralite.

le 20/08/2014 à 11:03
Signaler
Parce que les fonds vautours sont représentatifs de la moralité selon vous ?

le 20/08/2014 à 11:22
Signaler
encore un qui ne connait pas la réalité .Ces fonds vautour sont la pire expression du vol en toute légalité . Kazbo la dette a été rachetée par des fonds qui spéculent sur cette dette et toi tu trouves ça normal ..? lls prennent leurs risques en l...

le 20/08/2014 à 12:00
Signaler
Avec les communistes c'est simple : si tu prête sans risque, et bien on ne te doit rien puisque seul le risque serait pour eux le critère. Mais si tu prend un risque, on ne te doit rien, puisque tu as pris un risque. Se foutre du monde, c'est un t...

le 20/08/2014 à 12:16
Signaler
@fuchs Je parie que tu n'a pas acheté un centime de dette argentine ... c'est plus facile quand c'est les autres ne sont pas remboursés !! Un crédit engage celui qui le demande à le rembourser Quant à accepter que ce soit le "droit argentin", c'est...

le 20/08/2014 à 13:03
Signaler
@fuchs: les fonds vautours ont rachete la dette a bas prix a des investisseurs qui manquaient cruellement de liquidite (puisque l'Argentine n'a pas ete en mesure d'honorer ses obligations et de rembourser l'argent prete en temps et en heure), en espe...

le 20/08/2014 à 13:52
Signaler
"Ce qui est immoral c'est de signer un contrat et de ne pas l'honorer.". La moralité n'a rien a voir ni dans un sens ni dans l'autre (vous dites vous même :"n'a pas ete en mesure d'honorer ses obligations" - c'est donc autant une question de circonst...

le 20/08/2014 à 16:52
Signaler
"Dans une affaire de justice civile on a trop tendance à chercher des arguments moraux là où il ne doit pas forcément y en avoir." Oui, mais comme argument sur internet, cette règle étant absolument de base (respect de la parole donné) c'est plus ...

le 20/08/2014 à 20:27
Signaler
ça fait une différence de présentation entre des tractations/négociations avec ou sans intervention de la justice (qui avec les différents appels, juridictions impliquées,etc.. on ne sait pas trop à quoi et quand ça aboutira) et une interprétation "m...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.