Fed : Janet Yellen évoque un possible relèvement des taux plus tôt que prévu

La présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a estimé vendredi que le marché de l'emploi américain n'était pas "encore totalement remis" tout en avertissant que si les progrès s'accéléraient, une hausse des taux plus rapide interviendrait.
Janet Yellen a prôné une politique "pragmatique" à la Fed, estimant que le marché de l'emploi devait être examiné de manière plus qualitative. Mais une hausse des taux plus tôt que prévu pourrait intervenir si les conditions le permettent.

C'était le moment fort du symposium annuel de la Fed à Jackson Hole au x États-Unis : le discours de Janet Yellen. Lors de son allocution devant un parterre de banquiers centraux du monde réunis pour l'occasion, elle a répondu aux attentes des marchés en clarifiant la direction de la politique monétaire menée par la banque centrale américaine.

"Considérable incertitude"

Elle a tout d'abord estimé que le marché de l'emploi n'était pas "encore totalement remis" et a pointé un contexte de "considérable incertitude". Tout en évoquant une possible hausse des taux "plus tôt que prévu" si la situation de l'emploi s'améliore plus rapidement qu'attendu.

Comme a son habitude, elle a par ailleurs remis en cause les critères qui permettent d'évaluer la situation du marché de l'emploi. Selon elle, le taux de chômage, redescendu à 6,2% aux États-Unis, contre 7,3% il y a un an, "surestime" la situation réelle.

La réponse à la question de savoir si le pays est proche du plein emploi est "compliquée par des transformations en cours de la structure du marché de l'emploi et par la possibilité que la sévère récession ait provoqué des modifications durables du fonctionnement du marché du travail", a-t-elle expliqué.

Ainsi a-t-elle pointé du doigt la moindre fluidité du marché de l'emploi qu'auparavant. En ce sens, elle a plaidé une nouvelle fois pour la prise en compte de nombreux différents indicateurs allant du taux d'abandon des emplois à celui des postes à temps partiel, pour évaluer la santé du marché du travail.

Divergences au sein du FOMC

Mais Janet Yellen a aussi assuré garder un œil sur l'inflation, l'autre critère qui permet de décider de la politique monétaire, qui pourrait selon ses dire se réveiller plus rapidement que prévu.

Dans un discours un peu moins "colombe", c'est à dire qui privilégie le critère de l'emploi sur celui de l'inflation et de l'instabilité financière, qu'à son habitude, elle a ainsi répondu aux membres du comité de politique monétaire (FOMC) qui militent pour un relèvement des taux le plus tôt possible. Elle a d'ailleurs reconnu sur ce point l'existence de divergences au sein du FOMC.

La présidente de la Fed a en outre souligné "les difficultés" et "la complexité à évaluer la relation entre la marge des ressources inutilisées du marché de l'emploi et le déclenchement des tensions inflationnistes".

"Si les progrès du marché de l'emploi se poursuivent plus rapidement et que l'inflation progresse aussi plus vite (...), alors des hausses sur des taux sur les fonds fédéraux pourraient intervenir plus rapidement, et continuer plus rapidement aussi," a-t-elle conclu.

Pour l'heure, la hausse des prix est toutefois bien en dessous de l'objectif à moyen terme de 2% de la Fed (1,6%, selon l'indice PCE). Elle a par ailleurs confirmé que la sortie totale de la troisième vague d'assouplissement quantitatif (QE3) interviendrait en octobre.

Pour les marchés, la hausse est proche

Les traders ont surtout retenu les déclarations de la présidente de la Fed mettant l'accent sur la possibilité qu'une amélioration plus rapide que prévu du marché de l'emploi conduise à une accélération du calendrier de la hausse des taux de la Fed.

C'est pourquoi le dollar a gagné du terrain après l'allocution de Janet Yellen, l'euro tombant à un plus bas de quatre mois face au billet vert, sous 1,3230 dollar, tandis qu'à New York et en Europe, les Bourses réagissaient de façon globalement négative.

"Elle a passé beaucoup de temps à parler de la façon dont les choses se sont améliorées plus vite que prévu et du fait qu'il restait beaucoup d'incertitudes, mais elle a conclu en disant: 'nous allons relever (les taux) plus rapidement qu'attendu si la situation continue de s'améliorer plus rapidement qu'attendu'. Pour moi, elle ne pouvait pas dire plus clairement que nous étions un peu en trop prudents", a expliqué Brad McMillan, responsable de l'investissement chez Commonwealth Financial, à l'agence Reuters.

Commentaires 15
à écrit le 24/08/2014 à 4:29
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Le temps, Suisse, politique samedi 23 août 2014 Le message de Janet Yellen: la crise n’est pas terrassée La patronne de la Réserve fédérale a prévenu un parterre de banquiers centraux réunis à Jackson Hole. La Fed n’est pas pressée de mettre fin à...

à écrit le 23/08/2014 à 20:36
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Il n'y aura plus de remontée des taux car cela ferait exploser les dettes et l'imprimante des banques centrales n'a plus d'effet,c'est pour cela qu'elles s'arretent.Il n'y a rien a interpreter dans les discours de la fed,eux memes suivent les évèneme...

à écrit le 23/08/2014 à 19:59
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Au moins, ça fait un article pour quelque chose qui ne produira pas... Et la fin totale des qe, même chose. Ils seront forcément remplacés par des prêts gratuits et sans obligation de remboursement. Comme si on ne les connaissait pas...

à écrit le 23/08/2014 à 12:03
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La "Janet" clarifie la politique monétaire en expliquant la considérable incertitude qui contraint au pragmatisme face aux difficultés et complexité des évaluations . Chapeau !

le 23/08/2014 à 20:01
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Clair que c'est EUX qui nous ont mis dans la difficulté. Soit, il vaut mieux, dorénavant, ne plus compter sur eux. Les BRICS l'ont bien compris, eux.

à écrit le 22/08/2014 à 23:50
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Soit on est ambitieux politique à n'importe quel prix, soit on est humaniste, mais c'est un prix d'efforts, c'est au choix. En démocratie, le patron c'est le citoyen!

à écrit le 22/08/2014 à 23:31
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Votre gouvernement n'est pas populaire, est-ce à cause de votre politique monétaire?

le 23/08/2014 à 14:53
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Plus fort elle ne vous entend pas.

à écrit le 22/08/2014 à 23:09
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C'est amusant la démocratie, le gouvernement ne serait pas populaire, début novembre il perdrait une chambre de plus, mais alors est-ce à cause de la politique monétaire ou de la réduction de la population active? Et pour l'Europe, est-ce à cause de ...

à écrit le 22/08/2014 à 20:22
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Comme je n'en reviens pas encore, je lance à appel afin de savoir si tous les cowboys ont joué à Hollywood ou si une éventuelle contagion latérallement collatéralle a pu leur tomber sur un superman de passage. Genre de chose qui arrive. Même aux gens...

le 23/08/2014 à 14:52
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Et votre faible maitrise de la syntaxe et de la langue française on doit en penser quoi ?

à écrit le 22/08/2014 à 20:11
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La remontée des taux ne sera pas une bonne nouvelle pour la France

le 22/08/2014 à 20:23
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Et vous les croyez encore..?? Chapeau.

à écrit le 22/08/2014 à 18:31
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C'est assez fantastique qu'ils se coincent eux-mêmes... Il ne faut en effet pas que les chiffres officiels de chômage et d'économie soient "trop bons" car il n'y aura plus aucune justification aux QE... Donc, "on" "va" le faire, certainement peut-êtr...

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