La machine chinoise donne des signes de fatigues. La hausse de la production industrielle dévoilée par le Bureau national des statistiques (BNS) est très inférieure à la progression de 9% enregistrée en juillet.
Elle s'établit par ailleurs très en-deçà de la prévision de quinze analystes interrogés par l'agence Dow Jones, qui tablaient en moyenne sur une hausse de 8,7%.
Une consommation elle aussi en berne
De leur côté, les ventes au détail ont progressé le mois dernier de 11,9% sur un an, marquant là aussi un ralentissement sensible de la consommation des ménages par rapport à la hausse de 12,2% sur un an en juillet.
Quant aux investissements en capital fixe, qui reflètent les dépenses dans les infrastructures, ils ont grossi de 16,5% sur un an sur les huit premiers mois de 2014 (janvier-août), en-deçà des attentes du marché.
Là encore c'est un ralentissement par rapport à la progression enregistrée sur l'ensemble des sept premiers mois de l'année (+17% sur un an), qui constituait déjà le rythme de croissance le plus faible depuis 2001.
Le secteur immobilier en cause
Cette salve de statistiques décevantes vient confirmer l'accès de morosité de la conjoncture économique, après des indicateurs qui ont fait état début septembre d'un nouveau ralentissement de la production manufacturière.
En cause, l'impact du refroidissement persistant dans le secteur immobilier, pilier de la croissance du pays, après des années de surchauffe, mais également l'effritement de l'efficacité des mesures prises depuis avril pour stimuler l'activité.
Alors que la croissance économique chinoise était descendue à 7,4% au premier trimestre, au plus bas depuis 18 mois, Pékin avait introduit au printemps des mesures de soutien très ciblées... mais après une accalmie à la fin du deuxième trimestre, ce "mini-plan de relance" semble avoir fait long feu.
Une faible reprise
Le gouvernement avait adopté des réductions fiscales, des facilités pour doper les investissements dans les infrastructures, et surtout, assoupli des règles bancaires pour encourager les prêts aux petites entreprises et au secteur rural.
Une amélioration progressive des indicateurs macroéconomiques s'était traduite par une légère remontée de la croissance économique à 7,5% pour le deuxième trimestre.
Mais dès juillet, les statistiques suggéraient un essoufflement de cette reprise, tandis qu'un effondrement du volume des prêts bancaires accordés en juillet attisaient les inquiétudes sur l'activité.
Pékin vise un objectif de croissance annuelle de 7,5%. De l'avis des experts, les autorités, bien qu'elles excluent tout plan massif de relance, pourraient se résoudre à accroître leurs coups de pouce à l'économie d'ici la fin de l'année.