L'économiste Ashraf Ghani est le nouveau président de l'Afghanistan

L'investiture de l'ancien ministre des Finances du pays a été célébrée lundi, rapporte l'AFP. Il succède à Hamid Karzaï, qui dirige l'Afghanistan depuis treize ans.
Professeur de sciences politiques et d'anthropologie dans les années 1980, Ashraf Ghani est entré à la Banque Mondiale en 1991.

Il est le premier successeur d'Hamid Karzai, seul homme à avoir dirigé le pays depuis la chute des talibans à la fin 2001. A 65 ans, l'économiste Ashraf Ghani a été investi lundi 29 septembre à Kaboul de la présidence de l'Afghanistan, rapporte l'AFP.

Treize ans de présidence de Karzaï

Lors d'une cérémonie officielle, devant des dignitaires, Hamid Karzaï a affirmé, selon l'Agence française de presse:

"Aujourd'hui, après 13 ans à la tête du gouvernement, je suis fier de transférer le pouvoir à un nouveau président".

Et Ashraf Ghani de déclarer, dans le cadre de sa prestation de serment:

"Je promets devant Dieu que je vais obéir et soutenir la sainte religion de l'islam. Je vais respecter la Constitution et les lois et les mettre en oeuvre. Je vais défendre l'indépendance et la souveraineté de l'Afghanistan, protéger les droits et l'intérêt du pays et du peuple d'Afghanistan".

Une réputation d'homme inflexible

Professeur de sciences politiques et d'anthropologie dans les années 1980, Ashraf Ghani est entré à la Banque Mondiale en 1991.

De 2002 à 2004, il a été le ministre des Finances du président Hamid Karzaï. Il s'est fait connaître dans ce cadre pour une activité intense : il a installé une nouvelle monnaie, réformé la fiscalité, encouragé la diaspora afghane à revenir au pays et assuré le lien avec les bailleurs de fonds internationaux qui financent le gouvernement. Il a également fait campagne contre la corruption qui gangrénait déjà les nouvelles institutions du pays.

Ashraf Ghani a ainsi gagné une réputation d'homme inflexible, mais aussi parfois caractériel qui le poursuit encore aujourd'hui.

Trois mois de crise politique

Le passage de témoin de ce lundi met officiellement fin à trois mois de crise politique sur les résultats de l'élection présidentielle qui a fragilisé le pays.

Ashraf Ghani et son rival Abdullah Abdullah revendiquaient tous les deux la victoire lors du second tour de la présidentielle du 14 juin, marquée par des fraudes massives. Le premier concentre ses appuis chez les Pachtounes du Sud, alors que le deuxième est surtout soutenu par les Tadjiks du Nord. La dispute faisait ainsi craindre un embrasement, voire la partition de facto de l'Afghanistan.

>>Afghanistan: un vote sous menace talibane et une guerre pour rien ?

Sous la pression de l'ONU et des Etats-Unis, les deux rivaux ont toutefois accepté la semaine dernière de former un gouvernement d'union nationale.

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