L'Etat russe renfloue Gazprombank de 560 millions d'euros

La troisième banque du pays a annoncé mercredi avoir reçu une aide publique de près de 40 milliards de roubles pour renforcer son capital, mis à mal par les sanctions occidentales et le plongeon de la monnaie nationale.
La nécessité de soutenir le secteur financier a été renforcée par le brusque plongeon du rouble de la mi-décembre, qui a ébranlé un secteur jugé vulnérable avec plus de 800 acteurs.

La crise ukrainienne qui a tendu les relations avec l'occident et la chute du rouble, continuent de secouer le secteur bancaire russe. Assez pour fragiliser la troisième banque du pays, Gazprombank qui indique mercredi 31 décembre avoir reçu une aide publique de 40 milliards de roubles, soit 560 millions d'euros.

Achat d'actions préférentielles

Le gouvernement a apporté cette somme sous la forme d'achat d'actions préférentielles. Cet apport doit servir à "renforcer le capital" de la banque et lui permettre de "disposer des ressources nécessaires pour étendre ses activités", a expliqué le groupe contrôlé par l'État dans un communiqué.

Créée en 1990 par le géant gazier Gazprom, qui en détient encore 35%, pour financer le secteur des hydrocarbures, Gazprombank a considérablement élargi l'éventail de ses activités. Elle revendique plus de quatre millions de clients particuliers et 45.000 entreprises.

Trust, VTB puis Gazprombank

La semaine passée, la banque Trust - traversant une zone de turbulence - a déjà été secourue par la Banque centrale russe. Au bord de la faillite, le 29e établissement bancaire du pays a été placé sous tutelle et renfloué de 30 milliards de roubles (492 millions d'euros).

Mardi 30 décembre, c'est le numéro deux du secteur VTB qui a annoncé avoir reçu 100 milliards de roubles (1,4 milliard d'euros) pour renforcer son capital. L'établissement attend encore de recevoir 150 milliards de roubles supplémentaires (2,1 milliards d'euros) au cours du premier trimestre 2015.

Gazprombank a été l'une des premières banques sanctionnées l'été dernier par Washington pour le rôle de Moscou dans la crise ukrainienne. VTB a suivi en septembre. Le gouvernement avait fait savoir de longue date qu'il était prêt à soutenir ces deux banques essentielles pour le financement de l'économie russe, de même que des grands groupes énergétiques comme le pétrolier Rosneft ou le gazier Novatek.

Recapitaliser le secteur financier

La nécessité de soutenir le secteur financier a été renforcée par le brusque plongeon du rouble de la mi-décembre, qui a ébranlé un secteur jugé vulnérable avec plus de 800 acteurs. Le Parlement a rapidement voté un plan de recapitalisation du secteur, considéré comme fragile, à hauteur de 100 milliards de roubles (14 milliards d'euros). La liste des établissements bénéficiaires doit être connue mi-janvier.

L'objectif est de les renforcer suffisamment pour qu'elles puissent continuer à délivrer des crédits malgré le durcissement monétaire décrété par la Banque centrale pour défendre le rouble. La monnaie russe a en effet perdu 41% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l'année, 34% face à l'euro.

Commentaires 2
à écrit le 02/01/2015 à 16:01
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Ils font ce que tous les autres états ont fait pour leurs banques respectives depuis un paquet d'années pour couvrir leurs turpitudes.

à écrit le 02/01/2015 à 15:09
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Ce n'est rien par rapport aux centaines de milliards apportés par les états en Europe aux banques durant la crise de 2008...et la Russie n'est endettée que de 16% par rapport à son PIB, combien avec la France de 'moi président'?

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