Après la Suisse, le Canada prend de court les marchés en baissant son taux directeur

L'institution monétaire canadienne estime que la chute des cours du pétrole a fortement impacté l'économie. Elle a décidé de réagir en imposant un taux directeur au plus bas depuis 2010.
Le Canada souffre de la chute des cours du pétrole. La prévision de croissance du PIB en 2015 a été abaissée à 2,1% contre 2,4% précédemment.

La surprise est d'autant plus grande que cela n'était pas arrivé depuis 5 ans. La banque du Canada a annoncé une baisse de 0,25 point de son taux directeur qui passe à 0,75%. Le taux de la banque centrale canadienne atteint ainsi un niveau inédit depuis septembre 2010.

"Cette décision fait suite à la chute marquée des prix du pétrole observée récemment, qui aura une incidence négative sur la croissance et l'inflation sous-jacente au Canada", a expliqué le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, par voie de communiqué.

"Il y a beaucoup d'incertitude concernant les implications de ce choc pétrolier pour l'économie et, pour le moment, notre jugement, c'est qu'il faut prendre cette assurance et on va évaluer la situation, encore pour quelques mois", a-t-il poursuivi.

Favoriser le "réajustement de l'économie"

Le gouverneur espère ainsi empêcher une baisse du taux d'inflation, et atténuer l'impact de la chute du brut. Les entreprises se voient ainsi offrir de meilleures marges de manœuvre dans le cadre "d'un réajustement sectoriel de l'économie face aux nouvelles circonstances".

Il faut dire que la Banque du Canada est suffisamment inquiète quant à la bonne santé de l'économie canadienne au point d'avoir dégradé sa prévision de croissance en 2015 de 2,4% à 2,1%. Elle estime néanmoins que le ralentissement devrait surtout être constaté au premier semestre, et s'attend à ce que le dynamisme de l'économie américaine prenne le relais sur la seconde période de l'année.

Dans l'attente d'une remontée du cours du pétrole

"On n'aime pas surprendre les marchés, mais les bénéfices d'agir maintenant outrepassaient les inconvénients", a reconnu Stephen Poloz.

Il n'a pas donné d'indications sur ce qu'il conviendrait de faire si le cours du pétrole se maintenait en dessous des 50 dollars. Pour le moment, l'institution monétaire persiste à fonder ses projections avec un baril à 60 dollars. "Nous croyons qu'à moyen termes ils (les cours) seront probablement plus élevés", a assumé Stephen Poloz.

Commentaires 6
à écrit le 23/01/2015 à 15:17
Signaler
La belle et tranquille Suisse, comme d'habitude, en montrant le chemin. Bravo, les Helvètes !

à écrit le 22/01/2015 à 14:25
Signaler
guerre des monnaies ! la crise économique reste sous- jacente . On connaît donc la suite !

à écrit le 22/01/2015 à 14:02
Signaler
une guerre économique entre l'orient et l'occident ?

à écrit le 22/01/2015 à 13:41
Signaler
Marrant. Comme d'hab, les US lancent des bombes et découvrent ensuite les dégâts collatéraux. Et on a pas encore tout vu sur la chute de l'eldorado du pétrole de schiste, bitumièleux, arctique, de géranium, de pousses de soja OGM,... ça va être comiq...

à écrit le 22/01/2015 à 13:19
Signaler
" ... et s'attend à ce que le dynamisme de l'économie américaine prenne le relais sur la seconde période de l'année" : sauf que la reprise américaine est due en grande partie une offre énergétique abondante et pas chère notamment grâce aux pétroles e...

le 22/01/2015 à 13:48
Signaler
Comme vous l'écrivez vous même, l'offre énergétique abondante et peu chère est une des composantes importantes de la reprise: ce ne sont pas les entreprises de forages ou les personnels des compagnies pétrolières qui font la croissance, c'est tout le...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.