L'Ukraine ne serait que le début. Vladimir Poutine aurait des ambitions bien au-delà et pourrait attaquer un État balte afin de tester la solidarité de l'Occident, a indiqué l'ex-secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, au journal britannique The Daily Telegraph vendredi 6 février.
"Il faut voir au-delà de l'Ukraine. Poutine veut redonner à la Russie sa position de grande puissance. Il y a de fortes probabilités qu'il intervienne en Baltique pour tester l'article 5 de l'Otan", a souligné l'ancien secrétaire général.
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"Un spécialiste de la guerre hybride"
L'article 5 du traité de l'Atlantique-Nord stipule qu'une attaque armée contre l'un des pays membres "sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties" qui, en conséquence, assisteront "la partie ou les parties ainsi attaquées", y compris par la force s'il le faut.
"Poutine sait qu'il sera vaincu s'il franchit la ligne rouge et attaque un allié de l'Otan. Mais il est un spécialiste de la guerre hybride", mêlant différents types d'opérations pour déstabiliser un Etat, explique Anders Fogh Rasmussen dans le quotidien britannique.
L'ex-secrétaire général s'est exprimé juste au moment où le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel sont attendus à Moscou pour tenter de convaincre le président russe d'accepter le nouveau plan de paix face à l'intensification des combats dans l'est de l'Ukraine.
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Les budgets militaires des pays baltes accrus
La poussée de la Russie en Ukraine et l'annexion de la Crimée en mars 2014 suscitent des inquiétudes dans les trois pays baltes qui, après avoir passé un demi-siècle sous l'occupation soviétique, craignent les ambitions territoriales de Moscou. Fin janvier, l'une des voix influentes de la politique étrangère américaine, Zbigniew Brzezinski, a recommandé de pré-positionner des troupes américaines ou européennes dans les pays baltes pour "dissuader" Moscou de toute visée sur ces pays.
Membres de l'Otan depuis 2004, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont toutes effectué d'importants achats de matériel et augmenté leurs budgets militaires ces derniers mois.