Le parlement européen en marche vers une grande coalition

Les groupes politiques européens, y compris les conservateurs, les socialistes et peut-être les libéraux, se préparent à soutenir José Manuel Barroso pour un second mandat à la barre de l'exécutif européen cet automne. A condition qu'il prenne en compte leurs revendications politiques.

Les dirigeants des groupes politiques du parlement européen, qui se rencontrent ce jeudi 9 juillet, devraient inviter José Manuel Barroso à présenter son programme pour les cinq années à venir à l'occasion de sa venue à la première session de l'assemblée européenne nouvellement élue, à Strasbourg dans la semaine du 14 juillet.

Avant cela, des sources intérieures au parlement ont déclaré s'attendre à ce que José Manuel Barroso étudie les programmes des principaux partis politiques et incorpore des éléments de ceux-ci dans son propre agenda politique des cinq prochaines années à la tête de l'exécutif européen.

La présidence suédoise de l'UE, qui insistait pour que José Manuel Barroso soit reconduit aussi vite que possible, a finalement fait marche arrière. Le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt a reconnu que le désir de l'assemblée de repousser ce vote devait être pleinement respecté. Il a déclaré qu'il espérait que le parlement européen voterait sur la question du prochain président de la Commission en septembre (EurActiv.com 06/07/09).

A la session plénière de juillet du parlement, les dirigeants des groupes politiques étudieront le programme de José Manuel Barroso avec la plus grande attention et décideront s'il peut fournir la base pour former un pacte législatif avec le meneur portugais pour les cinq prochaines années. La reconduction de José Manuel Barroso pourrait alors être rendue officielle par un vote au parlement cet automne.

S'exprimant à Stockholm lundi 6 juillet, Joseph Daul, président du Parti populaire européen (PPE), famille politique de José Manuel Barroso, a déclaré qu'il s'attendait à ce que le Portugais s'engage sur les priorités de son groupe dans le cadre d'un pacte législatif.

Cela inclut selon lui une politique visant à sortir de la crise économique basée sur une économie sociale de marché régulée; une politique énergétique et climatique responsable qui permette aux entreprises d'innover et de créer de la croissance et des emplois ; et une sécurité renforcée sans tomber dans le protectionnisme.

De son côté, le groupe libéral mené par l'ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, finalise sa propre liste de doléances à l'attention de José Manuel Barroso, selon des sources proches du parti. Quant aux Verts, ils peaufinent également leur programme et le présenteront en marge de la première plénière.

Accord technique ou grande coalition ?

Des sources socialistes ont affirmé qu'elles voyaient là un accord plus "technique" que politique. Elles ont indiqué que leur programme électoral avait formé la base de leurs exigences pour la prochaine Commission européenne et, en tant que telles, restaient valables (EurActiv.com 11/02/09).

Cet "accord technique", selon les socialistes, est limité à la désignation du prochain président du parlement européen. Comme l'ont confirmé le PPE et l'ASPD (ex-PSE, groupe socialiste) le 7 juillet, les deux grands groupes politiques se partageront le perchoir du parlement européen pour deux ans et demi chacun.

Les conservateurs et les socialistes devraient tomber largement d'accord sur le nom de l'ancien Premier ministre polonais, Jerzy Buzek (PPE), pour diriger le parlement pendant les deux ans et demi à venir. Il serait suivi par le dirigeant socialiste Martin Schulz pour le second mandat, à partir de janvier 2012. Selon plusieurs sources, cet accord technique de partage du pouvoir inclurait la présidence de plusieurs commissions-clés.

D'après Helmut Weixler, chef du bureau de presse pour le groupe des Verts, Martin Schulz, qui dirige les socialistes dans l'assemblée de l'UE, a laissé la porte largement ouverte, selon ses termes, à une approbation ultérieure de José Manuel Barroso, quand il s'est adressé à la presse début juillet (EurActiv.com 2/07/09). "Les socialistes vont probablement le nier, mais au bout du compte on verra une grande coalition en automne", estime Helmut Weixler.

L'ancien président du groupe ADLE (libéraux), Graham Watson, qui briguait la présidence du parlement européen, a annoncé, le 8 juillet, qu'il se retirait de la course.

 

José Manuel Barroso s'est assuré le soutien unanime des chefs d'Etat et de gouvernement pour un second mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne, lors du sommet européen de juin (EurActiv.fr, 19/06/2009). Cependant, les dirigeants de l'UE n'ont pas formalisé cette désignation, attendant les négociations à venir avec les chefs de groupe du parlement européen.

Le Parti populaire européen a pesé en faveur d'un vote lors de la session plénière d'ouverture du parlement, le 15 juillet. Les dirigeants de l'UE ont enjoint la présidence suédoise de l'UE de démarrer les négociations avec les groupes politiques de l'assemblée européenne, pour voir si une majorité d'eurodéputés pouvait être dégagée pour le soutenir.

 

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Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Une telle coalition ne serait que plus douteuse. SI il n'y a aucun contrepoids en france, cela semble être le cas aussi au niveau européen. Quand un français est au courant que la signature du mini traité européen trahit son non majoritaire au référ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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BARROSO ne mérite q'une chose les pouvllles de l'histoire

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Rémy a écrie (Ce n'est pas demain que l'on va insuffler une certaine forme de souffle démocratique au vote des élections euro. Consternant ) , cela est le moins que l?on puisse dire, l?union européen, belle exemple de démocratie, avec des alliances d...

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