Le marché des matières premières dans le collimateur des politiques

Bruxelles et Paris s'accordent sur la nécessité de mieux réguler un marché dont la financiarisation s'est accrue ces dernières années. Dans le secteur des métaux, une diplomatie européenne est en train d'émerger.
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Volatilité des prix, menaces sur les approvisionnements, comportement des investisseurs... Le marché des matières premières est scruté à la loupe par les politiques, déterminés à mieux réguler ce secteur financiarisé.

Plusieurs évolutions récentes motivent ce virage. Tout d'abord, l'accélération des flux d'investissements dans les marchés dérivés de produits de base. Le volume des contrats financiers de type OTC (une catégorie de produits dérivés) pour les matières premières "a été multiplié par quatorze entre 2002 et 2008", a notamment rappelé Michel Barnier, commissaire européen en charge du Marché intérieur, lors d'une conférence organisée à Bruxelles mardi 14 juin.

"Loi de la jungle"

Dans ce contexte, le rôle joué par la spéculation sur la volatilité des prix fait l'objet d'interminables débats. "Nous avons dépassé ce stade", commente pour sa part Bart Chilton, commissaire à la CFTC, le gendarme américain du marché des matières premières.

Les investisseurs peuvent avoir "un impact sur les prix à la hausse, mais aussi à la baisse", constate-t-il. Si la confusion règne toujours autour des effets réels ou prétendus de la spéculation, elle ne doit pas selon lui faire obstacle à l'intervention des pouvoirs publics.

En l'absence de règles, c'est "la loi de la jungle" qui règne sur les marchés, a lancé Nicolas Sarkozy au cours de la conférence, proposant "un dépôt minimal en cash pour chaque transaction".

En martelant le besoin de régulation, l'UE emboîte le pas aux Etats-Unis, qui ont un train d'avance dans ce domaine. En juillet prochain, la Commission présentera des propositions visant à modifier la directive sur les marchés d'instruments financiers. Outre l'obligation faite aux investisseurs de donner, "des informations plus systématiques et détaillées" sur les négociations en cours, Michel Barnier n'exclut pas de limiter le montant des transactions.

Campagne diplomatique

Mais l'Union veut également jouer sur un deuxième tableau. "30 millions d'emplois dépendent du secteur des matières premières minérales", insiste José Manuel Barroso, président de la Commission.

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