"Le régime climatique post-2020 devra être juridiquement contraignant"

Le sommet sur le climat s'est achevé avec près de deux jours de retard. Pour Emmanuel Guérin, directeur du programme Climat de l'Iddri, présent en Afrique du Sud, l'accord conclu est une avancée, même s'il reste largement insuffisant.
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Quel est le bilan de Durban ?

Nous avons frôlé de peu l'échec total. Le sentiment prédominant, ici, à Durban, est donc le soulagement. Cet accord représente en effet une avancée. Mais il ne faut pas se leurrer : elle est modeste, et largement insuffisante.

Ensemble, les pays ont fini par trouver des éléments de langage qui conviennent à tous, et trois options sont désormais sur la table pour le régime climatique post-2020 : un protocole, un instrument légal ou une solution concertée ayant une force légale.

Mais au-delà de l'exégèse des textes, l'incroyable dramaturgie de la dernière nuit où l'Europe a pris, avec succès, le risque de faire capoter les discussions pour forcer l'Inde à bouger, marquera les esprits. (Le pays refusait un texte juridiquement contraignant, demandé par l'Union européenne. Lors d'une suspension de séance, la commissaire s'est assise face à la ministre indienne pour trouver un accord, ndlr). Il en restera l'idée que, d'une manière ou d'une autre, le régime climatique post-2020 devra être juridiquement contraignant.

Cependant, même si cet accord représente une avancée sur la forme, il reste largement insuffisant en substance. Les engagements de réductions d'émissions à l'horizon 2020 sont toujours insuffisants pour donner une chance raisonnable d'atteindre l'objectif de limitation de la hausse des températures à 2°C. Les pays sont donc toujours incohérents vis-à-vis de la science. Mais aussi vis-à-vis d'eux-mêmes, puisqu'ils ont pris cet objectif à Copenhague en 2009, et l'ont rappelé ici à Durban.

Le texte adopté est-il proche des objectifs de la feuille de route européenne ?

A la différence de Copenhague, où l'Europe avait été largement exclue de l'accord entre les Etats Unis et les pays émergents, elle a été ici à Durban au centre des négociations. C'est autour de sa proposition de feuille de route pour un régime climatique post-2020 juridiquement contraignant, en échange d'une deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto, que se sont construites les négociations.


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Commentaire 1
à écrit le 12/12/2011 à 9:57
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Il est bien malin ce Monsieu qui sait déjà de quoi sera fait 2020. En Décembre 2011 il semble déjà difficile de faire une prévision à trente jours. Mais bon on parle de lui et en 2020 qui se souviendra de ce qu'il a dit??

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