Recapitalisation des banques européennes : une facture à 200 milliards d'euros ?

Le FT a révélé une note du FMI sur le déficit en capital des banques concernant la dette de six pays européens.
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Le débat sur la recapitalisation des banques européennes, lancé par Christine Lagarde, continue de provoquer de sérieux remous. Le divorce semble même consommé entre le Fonds monétaire international (FMI) et les autorités et les banques européennes. En cause cette fois-ci, comme l'a révélé jeudi le « Financial Times », une note de travail du Fonds (non avalisée par le conseil de l'institution) estimant que les banques européennes verraient leurs fonds propres « durs » fondre de 200 milliards d'euros (soit 10 à 12 % du total) si elles devaient comptabiliser en « valeur de marché » leur exposition au risque souverain de six pays (Grèce, Irlande, Portugal, Italie, Espagne, Belgique). Un argument de plus en faveur de ceux qui estiment que les banques européennes sont sous-capitalisées, contrairement aux affirmations des derniers « stress tests », menés en juillet sous l'égide de l'Autorité bancaire européenne (EBA).

Les banques allemandes et françaises ont vivement contesté les craintes du FMI. Selon la Fédération bancaire française, les banques sont « bien capitalisées ». D'une même voix, banques, gouvernements de la zone euro et BCE contestent la méthodologie du FMI, jugée « partiale et trompeuse ». La polémique est pour partie technique : les experts de Washington fondent leur calcul sur le prix des CDS (Credit default swaps), un indicateur de risque dont l'efficience est douteuse. En outre, comme les banques américaines, ils considèrent que les titres obligataires détenus par les banques doivent être comptabilisés en « valeur de marché ».

Opacité des bilans

Mais ce débat comptable pose deux questions capitales. La première, c'est l'opacité persistante des bilans bancaires. En résumé, les banques européennes estiment que les dettes souveraines, inscrites pour l'essentiel dans leurs portefeuilles bancaires (banking book), seront remboursées à maturité et qu'il n'y a donc pas lieu de provisionner dès lors que le risque n'est pas « avéré ». Et quand ce dernier est « avéré », comme sur la dette grecque, les banques sont libres d'apprécier le montant de la provision à constituer avec leurs modèles internes. En juin, plusieurs commissaires aux comptes, de plus en plus mal à l'aise avec la position des banques françaises, ont provoqué une réunion informelle avec les régulateurs pour faire le point sur cette question avant la clôture des comptes. Et, fait exceptionnel, le bureau des standards comptables internationaux s'est publiquement ému auprès de la Commission européenne des différences de traitement comptable appliqué à la dette grecque par les banques. Alors que les « stress tests » ont perdu beaucoup de crédibilité, personne ne connaît le montant des provisions et peut donc réellement évaluer la qualité d'un bilan bancaire. C'est l'une des principales raisons de la faible valorisation du secteur en Europe, qui capitalise à peine 0,7 fois l'actif net contre 2,1 fois en 2006.

Derrière le bras-de-fer entre l'Europe et le FMI se cache également une question politique : le remboursement à maturité des dettes souveraines renvoie en effet à la crédibilité du plan de sauvetage européen à enrayer la crise grecque et sa contagion dans les autres pays surendettés. Les économistes du FMI en doutent.

Commentaires 30
à écrit le 05/10/2011 à 18:22
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regardez le carre rouge dans l'article : http://www.objectifeco.com/spip.php?page=article&id_article=2574

à écrit le 05/10/2011 à 16:22
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le FMI dit : 200 milliards pour recapitaliser les banques europeennes Alors pourquoi faudrait il aligner 2000 milliards avec le FESF/BCE ? Les marges d?erreurs sont telles, que tout ces chiffes ne veulent plus rien dire?

à écrit le 04/09/2011 à 9:27
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Il y a une question dont la réponse paraît relativement simple! Les titres obligataires détenus par les banques sont en corrélation avec les valeurs spéculatives actuelles. Donc coment peut on vouloir les introduire dans la capitalisation des valeu...

à écrit le 03/09/2011 à 20:53
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J'aurais du être banquier pour pouvoir profiter aussi de la crise.

le 04/09/2011 à 19:44
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Créer une crise en se gavant de bonus, puis en profiter en se gavant encore de bonus... Voilà la belle morale de beaucoup de financiers.

à écrit le 03/09/2011 à 19:51
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Quoi qu'il en soit, j'espère que l'on ne fera pas payer la facture aux états et aux contribuables, une fois de plus. 1) Que les banquiers, financiers, et les actionnaires de ces banques assument leurs responsabilités, pour une fois. Et que les banque...

à écrit le 03/09/2011 à 9:17
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Le systeme bancaire,plus opaque ca n'existe pas

à écrit le 03/09/2011 à 8:01
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C'est amusant : lorsqu'elle était en France Christine Lagarde était chantre du tout va bien (à quelques pieds pris dans le tapie - lol). De l'autre côté de l'atlantique elle joue l'Amérique contre l'Europe... Vous avez dit bizarre

à écrit le 03/09/2011 à 6:01
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les banques ont joué avec l'epagne de leurs clients sans les en informer, elles ont spéculé pour augmenter leur rentabilité et sont proprietaires d'actifs toxiques. rien n'a changé depuis 2007 L'etat a du renflouer les banques et accroitre la dette p...

le 03/09/2011 à 9:47
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J'approuve à 150%. De nos jours, les banques ne servent plus l'économie et l'emploi donc elles ne servent à rien. Elles sont à l'origine de la crise systémique qui nous guette, non seulement par le rôle que la constitution européenne leur a accordé, ...

le 03/09/2011 à 19:53
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Non, seuls les petits pays peuvent devenir un paradis fiscal. Ce n'est pas possible pour un gros pays.

à écrit le 03/09/2011 à 5:46
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Lagarde n'a pas réussi à faire un fichier commun de tous les emprunteurs particuliers ce qui aurait permis d'éviter la flambée du surendettement alors qu'elle n'essaie même pas de s'attaquer qux banques elle n'a pas le niveau.

à écrit le 02/09/2011 à 14:48
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MME LAGARDE a très certainement raison de demander une réévaluation des actif, car le banque sont de très très loin transparente car si elle l?étaient nous n'en serions pas la dans l?économie ! car rappelons le car la crise qui a démarré en 2007 et...

à écrit le 02/09/2011 à 13:10
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pas besoin d'être un expert pour savoir qu'il y a des dettes pourries. Ce qui est étonnant c'est que les banques les ont achetées, alors que le bon sens commandait depuis plusieurs années d'éviter les dettes d'Etats. Les normes des gouvernements les ...

le 02/09/2011 à 13:30
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banques et états sont "complices" en Europe ! et pour un piètre résultat .... l'économie va bien mal -

le 03/09/2011 à 19:55
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Je suppose que les banquiers étaient bien conscients qu'ils achetaient des dette pourries, mais ils savaient aussi que cela ne se verrait pas tout de suite, et que ces achats leurs feraient gagner de gros bonus. Après, si la banque s'écroule 3 ans pl...

à écrit le 02/09/2011 à 13:10
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Notre girouette nationale monte la garde. Les stress tests de l'EBA ont fait crouler de rire la planète financière en excluant de leurs "analyses" le stress le plus dangereux: la dette souveraine. Alors Baroin, Parisot et autres fonctionnaires perroq...

à écrit le 02/09/2011 à 12:51
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Mme LAGARDE nous a toujours dit qu'il faisait beau mème quand il pleuvait! La fonction transcende la personne.

à écrit le 02/09/2011 à 11:43
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pourrait on savoir l'echéance des dettes souveraines?? Quand devront intervenir les premiers remboursements?? quoi que j'avais cru comprendre qu'on rembourssé déjà chjaque année les intérêts des intérets.. et qu'on y arrive donc pas.. je me demande d...

à écrit le 02/09/2011 à 10:45
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Et encore un futur trou à combler avec nos sesterces, sortez l'argent de vos bas de laine, dépensez, il faudrait peut-être nous ruer sur tout ce qui nous fait plaisir avant qu'il ne reste plus rien.

le 02/09/2011 à 13:04
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c'est ca, depensez, devenez pauvres !!!

le 03/09/2011 à 19:57
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Oui, on va sans doute encore une fois demander aux pauvres et aux classes moyennes de sauver les banques, pour que les traders puissent continuer à toucher leurs bonus, qu'ils ont tellement mérités, eux qui ont eu le génie et l'intelligence ultime de...

à écrit le 02/09/2011 à 10:07
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En régle génerale on comptabilise les actifs à leur valeur au jour d'inventaire, bien entendu cette valeur peut grandement fluctuer, mais il faut bien une base de référence cad la valeur au marché à la date de l'évaluation du "stock" ce dernier pouva...

à écrit le 02/09/2011 à 9:01
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on veut des Noms, quelles sont les banques sous capitalisé

le 02/09/2011 à 11:36
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En toute confidentialite mais gardez le pour vous, toutes.

à écrit le 02/09/2011 à 8:32
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Malgre toutes les protestations des politiciens Europeens, les carottes sont cuites. Attention,sortons les parachutes, la chute va etre brutale. Un petit cote amusant dans cette debacle, le virage a 180 degres de Lagarde depuis qu'elle a quitte son m...

le 02/09/2011 à 13:19
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Et oui, les politiques sont là pour nous rassurer... S'ils vous disaient que vous allez perdre tout votre argent car votre banque est insuffisamment capitalisée compte tenu des risques plus que probables auxquelle elle est exposée, tout le monde se ...

le 03/09/2011 à 9:57
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Ouais, d'autant plus que la garantie de l'Etat sur les dépôts bancaire n'y suffirait pas...

à écrit le 02/09/2011 à 8:31
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Mme LAGARDE a raison. Les Banques essaient de garder un secret de polichinelle pour des raisons psychologiques. Cela vient simplement du fait que de nouveaux règles créées lors de la crise, permettent aux banques d'évaluer leurs actifs pourris à la...

le 02/09/2011 à 11:44
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Surtout qu'il n'y a pas si longtemps, du temps du predecesseur de notre ministre des finances, tout semblair aller bien. Ce ministre des finances la ne cessait d'afficher sa confiance. De quand date le changement de ministre? dix ans, 5 ans,ou 2 mois...

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