Le FESF dégradé, Mario Draghi inquiet

Trois jours après la dégradation des notes de plusieurs pays européens, dont la France, c'est au tour du FESF de perdre son Triple A. L'Europe est dans une situation économique "très grave", a déclaré de son côté le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi. De son côté, François Baroin, dit qu'il n'y avait pas besoin d'agir sur le FESF malgré cette dégradation.
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L'agence de notation Standard & Poor's a annoncé ce lundi qu'elle abaissait la note à long terme du Fonds européen de stabilité financière (FESF), celle-ci étant ramenée de AAA à AA+.

S&P confirme la note à court terme A-1+ et précise que la perspective est en développement.

L'agence considère que les obligations du FESF ne sont plus totalement soutenues, que ce soit par des garanties de pays membres du fonds notés AAA ou par des valeurs mobilières notées AAA.

"Nous sommes dans une situation très grave, il ne faut pas se voiler la face", a déclaré par ailleurs lundi Mario Draghi qui s'exprimait en tant que président du Conseil européen du risque systémique (Cers) devant  la commission des affaires économiques et monétaires du parlement européen.

"Durant les tout derniers mois de 2011, l'incertitude sur la durabilité de certains souverains et sur la résistance du système financier, combinée à des perspectives de croissance sombres, ont débouché sur de sérieuses perturbations du fonctionnement normal des marchés financiers et de l'économie réelle. Tentant de contrecarrer cette évolution, les responsables monétaires et financiers ont agi", a-t-il poursuivi.

Il a aussi appelé à "apprendre à se passer" des agences de notation ou à ne les considérer que comme "un paramètre parmi beaucoup d'autres", et précisé que sa recommandation s'appliquait "aux régulateurs, aux investisseurs et aux banques".

Pour François Baroin, "le FESF conserve intacte sa capacité de prêt"

Lundi soir, le ministre français des Finances, François Baroin, a indiqué qu'il n'y avait pas besoin d'agir sur le FESF malgré la dégradation de sa note par Standard & Poor's.  "Le ministre rappelle que le FESF conserve intacte sa capacité de prêt, avec des moyens suffisants et garantis pour remplir l'ensemble de ses engagements présents et à venir. Il précise qu'il n'y a donc pas besoin d'agir sur le FESF actuellement", lit-on dans le communiqué du ministère des Finances.

Le directeur général du FESF Klaus Regling a dit que le fonds conserverait une capacité de prêt effective de 440 milliards d'euros en dépit de la décision de S&P.  "Le déclassement à AA+ par une seule agence de notation ne réduira pas la capacité de prêt du FESF de 440 milliards d'euros", a-t-il réagi. "Le FESF dispose de suffisamment de ressources pour remplir ses engagements suivant des programmes d'ajustement en cours ou à venir, jusqu'à ce que le MES (NDLR - Mécanisme européen de stabilité) entre en oeuvre en juillet 2012".

Le FESF a été créé en mai 2010 et a pour l'instant aidé à renflouer l'Irlande et le Portugal.  La capacité de prêt du FESF dépend des garanties apportées essentiellement par les Etats membres notés AAA, qui ne sont plus que quatre dans la zone euro: l'Allemagne, le Luxembourg, la Finlande et les Pays-Bas.
La capacité effective du MES devrait être de 500 milliards d'euros, sur la base d'un capital libéré de 80 milliards d'euros et d'un capital non libéré de 620 milliards d'euros. Les modalités de la structure du MES ne sont pas encore totalement convenues par les pays membres de la zone euro.

Commentaires 9
à écrit le 17/01/2012 à 5:55
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La « règle d'or » ou, puisqu'il faut parler allemand maintenant en Europe, comme exigé par M Kauder (chef du parti CDU de Mme Merkel), "die Schuldenbremse" est un peu ce qu'est la fausse planque aux criminels qui, interrogés par la police et prouver...

le 17/01/2012 à 7:39
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Ce n'est pas avec du bla bla que l'on arrivera à sauver les meubles, mais avec des actions appropriées comme une augmentation massive des impôts pour les riches avec une loi de progression de l'impôt différente. Ainsi, M. Proglio, patron d'EDF, nommé...

le 17/01/2012 à 12:32
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Il faudrait alors fermer les paradis fiscaux et interdire la fuite de capitaux ainsi que la fuite des gens les plus capables qui seraient tentés d'aller gagner leurs millions ailleur. De Gaulle avait essayé et échoué.

le 09/03/2012 à 22:26
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Plus vous taxerez les riches plus ils partiront (et c'est normal) ou plus ils ne travailleront plus (et c'est normal aussi) Qui voudrait se décarcasser pour au final être plumé ? Je ne gagne pas des millions mais environ 70.000 euros par an si on ...

à écrit le 16/01/2012 à 21:21
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En gros, il nous reste une semaine pour faire l'union fédérale européenne avec l'accord de tous les peuples concernés... Bon courage

à écrit le 16/01/2012 à 20:14
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Vu la situation, il faut absolument anticiper les élections présidentielles, plus on attend, plus c'est grave. Il faut que Nicolas SARKOSY démissionne vite fait et permette à la FRANCE d'avoir un avenir.. Ca devient urgent.

le 16/01/2012 à 21:17
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La solution à un tel problème n'est certainement pas franco-française et ne réside par conséquent pas dans la démission ou non de sarkozy. De toute manière, je pense que le FESF était une mauvaise idée. le FESF c'est des états endettés qui prêtent de...

le 18/01/2012 à 20:44
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D?accord avec l?analyse. Cependant je persiste sur des élections anticipées, pourquoi : en dehors de l?aspect purement économique, la France doit changer son image dans le monde et bien sûr le plus vite possible. On ne peut faire deux fois la même bê...

le 09/03/2012 à 22:30
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L'image de la France n'est plus ce qu'elle était. Vivant à l'étranger, après l'affaire DSK, je me garde souvent de dire à mes nouveaux interlocuteurs que je suis français. Je suis devenu Belge pour éviter les sourires en coin. C'est devenu une honte ...

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