Le risque grec revient en force sur la scène européenne

Ce mercredi recommencent les négociations entre Athènes et les investisseurs privés sur un effacement partiel de la dette colossale du pays, une condition nécessaire pour sortir de la crise.
Infographie La Tribune

Le Premier ministre grec Lucas Papademos a moins d'une cinquantaine de jours pour éviter un défaut de la république hellénique sur sa dette souveraine. Pour cela, il faut d'abord commencer par obtenir un accord avec les créanciers privés pour qu'ils acceptent «volontairement» une décote sur leurs titres actuels et un échange avec de nouveaux titres de maturité de 20 à 30 ans. Les négociations doivent reprendre ce mercredi après avoir été suspendues vendredi.

Décote et rendement

Les discussions achoppent sur deux points : d'une part le niveau de la décote, Athènes veut qu'il soit supérieur à 50 %, et d'autre part le rendement des nouveaux titres proposés. Le lobby bancaire, l'Institut international de la Finance, sous la pression de certains acteurs, notamment les hedge funds, exige 5 %, le gouvernement est prêt à accorder 4,5 % au maximum, le FMI et l'Allemagne tablent sur moins de 4%.

Cet accord est l'une des conditions nécessaires au déblocage d'une deuxième aide à la Grèce de 130 milliards d'euros de la part de l'Europe et du FMI. Ce « haircut » vise en effet à ramener le poids de la dette grecque à 120% du PIB à l'horizon 2020, en effaçant 100 milliards d'euros des 350 milliards actuellement.

Athènes a d'autant plus besoin de cet accord car il attend, comme chaque trimestre, le déblocage d'une nouvelle tranche de sa première aide pour faire face à une échéance de remboursement de sa dette le 20 mars de l'ordre de 14,5 milliards d'euros, outre le paiement du fonctionnement des services de l'État. Et le déblocage est dépendant du rapport établi par les experts de la troïka (FMI, Banque centrale européenne et Commission européenne) qui débarquent cette semaine à Athènes pour analyser l'avancée du plan de réduction des déficits publics du pays.

Ce retour des difficultés de la Grèce sera un des points des discussions lors de la rencontre vendredi à Rome de la chancelière allemande Angela Merkel, du président français Nicolas Sarkozy et du Premier ministre italien Mario Monti. Car malgré les différentes aides, la Grèce qui va entrer dans sa cinquième année de récession menace toujours de contagion l'ensemble de la zone euro. Sans compter une population de plus en plus pénalisée par une politique d'austérité qui enfonce nombre de Grecs dans la pauvreté (lire page 7) et une multiplication des conflits sociaux. Mardi et ce mercredi, ce sont l'ensemble des médias qui observaient un arrêt de travail de 48 heures, privant le pays d'informations.

 

Commentaires 19
à écrit le 18/01/2012 à 14:35
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enfin une bonne nouvelle : les Grecs n'ont plus d'infos par leurs médias. Cela devrait leur remonter un peu le moral !

à écrit le 18/01/2012 à 14:16
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Il faut arrêter avec la Grèce. elle doit se mettre en défaut de paiement, sortir de l'UE et relancer son économie par la dévaluation. C'est son seul point de salut , et le peuple est déjà en souffrance.

à écrit le 18/01/2012 à 11:46
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Demander un rendement à un pays en déficit commercial et public, aux fous! le pays ne peut qu'aller de plus en plus mal, un gamin de CP le comprendrait. Faut virer la dette, toute la dette et pas qu'en Grèce, ici aussi, on interdit l'endettement d'ad...

le 18/01/2012 à 13:09
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C'est vrai mais de cette dette nait un certain confort dont nous profitons: la retraite, l'assurance maladie, de belles routes,des belles piscines, etc....virer la dette n'est pas chose facile.

le 18/01/2012 à 14:42
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On n'a jamais dit que c'était facile d'arrêter de vivre au-dessus de ses moyens... mais c'est nécessaire !

le 18/01/2012 à 16:03
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D'accord à 300 %. Mais baisse des retraites, baisse des gros salaires, baisse des allocations chomage, déremboursement de certaines prestations médicales, baisse des allocations familliales, rentrée scolaire, augmentations des impots fonciers et sur ...

à écrit le 18/01/2012 à 11:23
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bonjour, ceci est un complément d info pour tous, bonne journée http://liesidotorg.wordpress.com/2012/01/18/la-grece-est-insolvable-et-va-faire-defaut-sur-ses-dettes/

à écrit le 18/01/2012 à 10:40
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Aveuglés par l'aura et le succès que leur procurait l'adhésion à l'Euro d'un maximum de pays, les dirigeants importants et Européens de l'époque, Jospin et Chirac en tete,ont oublié l'essentiel.L'adhèsion à l'Euro de la Grèce s'est faite au mépris de...

à écrit le 18/01/2012 à 8:57
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Ils ont dit, ils ont fait, en France on parle beaucoup avec des promesses, résultats, nos politiques en place ne sont que des menteurs. Massacrer le peuple par des impôts de tous ordres, et voilà le résultats, messieurs les banquiers la fête est fini...

le 18/01/2012 à 12:42
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Les impôts de tous ordres c'est pour le peuple, la caste des élus bénéficient d'indemnités pour lesquelles les élus ne paient aucun impôts.

le 29/01/2012 à 12:59
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Virta a tout à fait raison. La crise c'est pas pour eux. Et ils sont nombreux, les bougres, à se goinfrer sur le dos des contribuables. Nous avons le plus grand nombre d'élus dans le Monde. USA = 100 sénateurs Allemagne = 60 sénateurs France = 348...

à écrit le 18/01/2012 à 8:47
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Voila un pays et un gouvernement qui à du poids et qui fera payer les banques et les grandes entreprises, et arrêtera les subventions juger inutiles, BRAVO, bientôt notre tour... Ça c'est des vrais politiques, qui pensent à leur pays et à leur peuple...

le 18/01/2012 à 12:10
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quel parti ??

le 18/01/2012 à 14:32
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c'est peut-être intéressant, mais qui va lire un truc aussi long ?

à écrit le 18/01/2012 à 8:37
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l'Europe est une utopie comme cette agrégat que sont les USA juste bon à faire la guerre et jeter le trouble. L?Europe est une utopie comme vouloir mettre à niveau des peuples sans aucune correspondance de niveau de vie de statut sociale et de cultu...

à écrit le 18/01/2012 à 7:58
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Une contradiction existe dans notre Europe; c'est la concurrence "libre et non faussé" que recommande l'Union et la disparition des monnaies nationales qui faisaient parti de cette concurrence. Une monnaie unique demande la coopération et non pas l...

le 18/01/2012 à 9:22
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@ Samuel, bien dit, bien vu, court et précis!---18/20 -- le 19/20 c'est pour le prof, le 20/20 pour le paternel qui est au ciel.

à écrit le 18/01/2012 à 7:33
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La « règle d'or » ou, puisqu'il faut parler allemand maintenant en Europe, comme exigé par M Kauder (chef du parti CDU de Mme Merkel), "die Schuldenbremse" est un peu ce qu'est la fausse planque aux criminels qui, interrogés par la police et pour pr...

le 18/01/2012 à 11:44
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Oui, pour arriver à ce résultat il nous faut retrouver notre souveraineté perdue, notre indépendance perdue, nos industries perdues, nos emplois perdus, notre monnaie perdue et nos frontières perdues ! (Mais personne n'osera faire ça en France car il...

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