Berlin se rallie à une taxe Tobin dans la zone euro

Paris et Berlin pourraient, selon la presse allemande, soutenir la proposition
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Le prochain sommet européen sera-t-il celui de la taxe Tobin ? Selon la « Süddeutsche Zeitung » de ce jeudi, Angela Merkel tenterait d'accélérer le mouvement sur la taxe sur les transactions financières, malgré l'opposition de ses alliés libéraux. Le quotidien bavarois s'est en effet procuré un document où les gouvernements français et allemand assurent qu'ils soutiendront la proposition de la Commission d'introduire en Europe une telle taxe.

Cette proposition permet de contourner l'inévitable opposition britannique, mais aussi celles annoncées de la Suède et de la République tchèque, en introduisant la taxe uniquement dans les 17 pays de la zone euro. C'est cette disposition qui inquiète au plus haut point le FDP libéral qui y voit un cadeau fait à la place financière londonienne au détriment de celle de Francfort. Dans un contexte où la fusion entre l'opérateur francfortois Deutsche Börse et Nyse Euronext est freinée par les conditions européennes, les libéraux estiment qu'il convient de ne pas rajouter un poids supplémentaire à la compétitivité du secteur financier allemand. Il est vrai que le FDP n'est pas en position de force.

Le FDP n'en veut pas

À un niveau microscopique dans les sondages, les libéraux ont été éjectés voici deux semaines de la coalition régionale de Sarre par la ministre présidente chrétienne-démocrate. Autrement dit, ils n'auraient rien à gagner à une confrontation avec la chancelière sur ce sujet. Reste évidemment que les libéraux n'ont pas dit leur dernier mot à Berlin. Dans une interview à paraître ce vendredi dans la « Rheinische Post », le ministre allemand libéral de l'Économie insiste sur la volonté de son gouvernement à recueillir l'acceptation de Londres sur la question. « Dans le contexte actuel, une attention certaine sera accordée à la position de la partie britannique », a assuré Philipp Rösler. Mais Angela Merkel a sans doute fait ses comptes.

Politiquement, la communication autour d'un dispositif permettant de « punir » les financiers lui sera sans doute plus utile que des concessions à un FDP à l'agonie. Elle semble donc désormais décidée à passer outre et à suivre le volontarisme de Nicolas Sarkozy sur le sujet. Le président français a annoncé son intention de faire cavalier seul sur ce sujet et faire adopter une telle taxe en France. Ce jeudi à Lyon, le président de la République a prévenu que « la France montrera l'exemple, elle fera la taxe sur les transactions financières, elle entraînera derrière elle l'ensemble de l'Europe et, je l'espère, l'ensemble du monde ».

Commentaires 2
à écrit le 20/01/2012 à 9:18
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« Le montant annuel des transactions financières dans le monde représente 60 fois la richesse mondiale. Cela montre bien que l?essentiel des richesses aujourd?hui sont des richesses financières, réparties de manière très inéquitable, et que c?est là ...

le 23/01/2012 à 14:00
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Magnifique !

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