Grèce : les créanciers privés effacent 107 milliards et en reprennent pour 30 ans

En échange d'une obligation d'un montant initial de 100, la Grèce propose de donner aux créanciers des titres d'une valeur de 46,5 et de renoncer au reste.
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Les nouvelles obligations que recevront les créanciers qui accepteront l'échange sont, pour 31,5 de la valeur initiale, des titres grecs et pour 15, des titres du Fonds européen de stabilité (FESF). Les obligations du FESF seront de faible durée, pour permettre aux créanciers de recevoir rapidement des liquidités, sans doute dans les deux ans. Les titres grecs, en revanche, seront d'une durée bien supérieure à ceux que détenaient jusqu'ici les créanciers privés. Concrètement, pour chaque titre échangé, le créancier en recevra 20 nouveaux, d'une durée étalée entre 11 et 30 ans.

L'objectif est de repousser les échéances de remboursement de la Grèce sur les montants qu'elle accepte encore d'honorer pour lui laisser le temps de se rétablir. Le fait d'immobiliser l'argent plus longtemps que prévu a un coût pour les créanciers privés, ce qui va se traduire dans leurs comptes par une perte sur les 46,5 préservés lors de l'échange. Autrement dit, il ne s'agit pas d'un échange standard. "Quand on vous propose de vous rembourser dans 10 ans ou dans 30 ans, vous choisissez toujours 10 ans", dit Xavier Paper, associé fondateur du cabinet Paper Audit & Conseil. Obliger un créancier à attendre 30 ans au lieu de 10 pour obtenir remboursement augmente mathématiquement le risque de non-remboursement et l'empêche de choisir d'autres placements.

En outre, le taux d'intérêt des nouvelles obligations n'est que de 3,65% environ en moyenne, soit sensiblement moins que celui des titres que les créanciers privés avaient en leur possession. Ce rendement moins intéressant induit également une perte supplémentaire pour les créanciers privés. Dans le détail, l'appel d'offre précise que les taux d'intérêt des nouvelles obligations seront de 2% pour les titres arrivant à échéance entre 2013 et 2015, 3% entre 2016 et 2020, 3,65% pour les échéances de 2021 et 4,3% pour ceux à partir de 2022 et au-delà.

Au total, la perte finale devrait donc se situer autour de 73% de la valeur qui était retenue dans leurs comptes. Du point de vue de la Grèce, en revanche, l'effacement est bien de 53,5% de l'ardoise détenue par les créanciers privés, soit 107 milliards d'euros.

Commentaires 8
à écrit le 25/02/2012 à 10:14
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heureusement !! le MES est là :-))) , bon, sérieusement, le défaut à 100% c'est pour quand ?

à écrit le 25/02/2012 à 9:25
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au dela de ça qui sera suffisament idiot pour preter le moindre centime à la Grêce lors de leurs prochains besoins de fonds??? je vois pas comment ils ne sombreront pas dans la faillite tout ça c est juste reculer l'écheance finale et passer la patat...

le 25/02/2012 à 15:29
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Simple !!! Achetez de l'assurance vie et vous aurez une partie de votre "investissement" en Grece.Cher assuré, le pourcentage de cette partie ne vous est pas communicable ....

le 28/02/2012 à 8:23
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Faux tout assureur doit communiquer sur la composition des fonds et notemment sur la composition du fonds euros ... Pour ton information certains fonds euros ont une partie d investissement en Grèce ms pas tous. Il est peut être temps temps de contac...

à écrit le 25/02/2012 à 6:53
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Comme quoi cet argent n'existe pas ! Hop une ligne comptable, une garantie genre "si si je vous promets cette fois je rembourserais" donc re-ligne comptable et VOILA c'est reparti ... La preuve qu'il vaut mieux être très très très endetté sinon vous ...

à écrit le 25/02/2012 à 6:18
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Sérieusement, les créanciers privés dont nous parlons sont les banques grecques et quelques autres assez stupides pour s'être ruées sur du junk. Or, qui finance les banques européennes à l'heure actuelle ? La BCE qui imprime du billet de Monopoly. c'...

à écrit le 25/02/2012 à 0:36
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Pas mal, pas mal

à écrit le 25/02/2012 à 0:05
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30 ans, put*** 30 ans! Quand on aime, on ne compte pas...

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