Roumanie : un nouveau gouvernement formé dans la précipitation

Quatre jours à peine après le renversement du gouvernement de centre-droit, le Premier ministre roumain désigné, Victor Ponta, a annoncé la composition de son gouvernement de gauche. Malgré cette crise politique, le nouveau chef du gouvernement espère reprendre sous peu les négociations avec le FMI.
Copyright Reuters - Le nouveau Premier ministre roumain Victor Ponta, désigné vendredi par le président Traian Basescu

Le précédent gouvernement (de centre-droit) n'avait tenu que trois mois avant d'être renversé. Le nouveau Premier ministre roumain Victor Ponta, désigné par le président Traian Basescu,  a annoncé mardi la liste de son gouvernement. Au total, 21 portefeuilles ont été répartis entre les formations de l'alliance de gauche qu'il dirige, quatre jours après la chute du gouvernement de centre-droit à la suite d'une motion de censure. Ce gouvernement aura un mandat limité, jusqu'aux élections législatives prévues en novembre.

"Les priorités du nouveau gouvernement seront liées au respect des lois, sans exception ni dérogation, et à la réparation des inéquités sociales et des déséquilibres engendrés par les mesures adoptées" par l'ancien exécutif, a déclaré le Premier ministre lors d'une conférence de presse. "Il est essentiel de respecter les engagements assumés envers nos partenaires internationaux mais aussi envers la population", a-t-il ajouté, en référence aux promesses de son Union sociale-libérale (USL, opposition) de majorer les salaires de la fonction publique réduits de 25% en 2010., Victor Ponta, un juriste de formation âgé de 39 ans, qui affiche son admiration pour le révolutionnaire argentino-cubain Che Guevara, a souligné qu'un autre objectif de son gouvernement serait de "protéger les ressources naturelles et d'autres actifs du pays".

Maintenir la "prédictibilité" du pays pour les institutions internationales

L'USL a violemment critiqué le programme de privatisations des compagnies énergétiques lancé par l'ancien gouvernement de centre-droit de Mihai Razvan Ungureanu dans le cadre des engagements auprès du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne. Le Premier ministre désigné a toutefois assuré lundi, lors d'une rencontre avec une délégation du FMI et de l'UE, qu'il respecterait l'accord signé en mars 2011, soulignant l'importance de la "prédictibilité" du pays.

Le représentant du FMI à Bucarest, Mihai Tanasescu, avait indiqué vendredi que la mission resterait à Bucarest pour des discussions techniques, mais sans poursuivre les négociations. L'institution internationale avait débloqué fin mars quelque 500 millions d'euros pour la Roumanie, qui devrait replonger en récession au premier trimestre 2012 mais s'attend à voir son PIB progresser de 1,5% pour l'ensemble de l'année.

Le ministre des Affaires européennes reconduit pour assurer la continuité

Outre le Premier ministre, le nouvel exécutif comprendra 21 membres (contre 17 pour le précédent), dont quatre ministres délégués. Dans un souci d'"assurer la continuité" dans la gestion des fonds européens, un dossier sensible en Roumanie , le ministre aux Affaires européennes dans le gouvernement sortant, Leonard Orban, a été reconduit dans ses fonctions, a indiqué le Premier ministre.  Les Affaires étrangères ont été confiées à un ancien ministre de l'Education, Andrei Marga, professeur de philosophie et ancien recteur de l'Université Babes-Bolyai de Cluj (nord-ouest), sans expérience dans la diplomatie.

Le vice-gouverneur de la Banque centrale, le social-démocrate Florin Georgescu prendra la tête du ministère des Finances, un poste qu'il avait déjà occupé entre 1992 et 1996, lorsque la Roumanie était critiquée pour la lenteur des réformes.  Le portefeuille de l'Economie ira à un économiste libéral inconnu du grand public et ancien chef de l'administration fiscale, Daniel Chitoiu. La Justice sera dirigée par le social-démocrate Titus Corlatean, dont la principale tâche sera de convaincre Bruxelles que la lutte contre la corruption à haut niveau continuera sans entraves.

Le Premier ministre devra en outre cohabiter avec le président Traian Basescu, l'ennemi juré de l'USL, qui veut obtenir sa destitution. Le mandat du président s'achève en 2014. Le vote du Parlement sur la liste et le programme du nouveau gouvernement est prévu lundi.

Commentaires 3
à écrit le 02/05/2012 à 23:47
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je propose qu'après 5 ans hors du pays, chaque roumain obtienne la nationalité du pays ... comme ça, cela compenserait les inepties d'autres prometteurs politiques bien de chez nous ...!!!

à écrit le 02/05/2012 à 17:29
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Contents que les Gitans aient un nouveau gouvernement. Félicitations.

le 04/05/2012 à 21:53
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le gitan c'est vous

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