Angela Merkel fustigeait la semaine dernière une certaine "médiocrité" des propositions contre la crise. Le Premier ministre français, de son côté, conseillait à son homologue allemande de "ne pas se laisser aller à des formules simplistes". Ce jeudi, alors que s'ouvre le sommet européen, plus question d'afficher trop brutalement ses divergences. Au lendemain d'une réunion préparatoire entre Angela Merkel et François Hollande, le ministre délégué aux Affaires européenne, Bernard Cazeneuve affirme que "les choses vont bien entre les Français et les Allemands, nous essayons de construire un compromis solide, qui ne peut pas se construire sur des ambiguïtés". "Il existe des points de convergence, nous avons beaucoup progressé, il existe encore des sujets de discussions, ils ont été traités par le président de la République et la chancelière hier et la discussion va se poursuivre aujourd'hui à 27", a-t-il ajouté au cours d'une interview sur la chaîne i-Télé.
La veille, avant une réunion de deux heures à l'Elysée, le président français et la chancelière avaient affirmé ensemble leur voeu commun d'un approfondissement de l'intégration européenne. "Nous voulons, l'un comme l'autre, approfondir l'union économique, monétaire et demain politique pour arriver à une intégration et à une solidarité", ont-ils déclaré devant la presse. "Il nous faut plus d'Europe, il nous faut une Europe qui fonctionne, (...) il nous faut une Europe dont les membres s'entraident les uns les autres", a affirmé Angela Merkel de son côté.
Mesures d'urgences
Cette dernière est toujours hostile à une mutualisation de la dette via la création d'eurobonds, un point sur lequel la France à reculé. Mais d'autres points de divergence demeurent entre l'Allemagne et les autres dirigeants européens. L'Italie et l'Espagne notamment souhaitent des mesures d'urgence pour lutter contre l'emballement de leurs taux d'emprunt obligataires. Le Premier ministre italien Mario Monti propose par exemple de mutualiser temporairement et partiellement la dette à court terme. Ce à quoi l'Allemagne s'oppose.
Par ailleurs, les Européens devraient adopter ce jeudi un pacte sur la croissance visant à ce que chaque membre de l'UE consacre 1% de sa croissance au budget européen (soit, en tout, 120 à 130 milliards d'euros). Ils examineront ensuite les propositions communes du président de l'Union européenne Hermann Van Rompuy, de l'Eurogroupe, de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne concernant une union bancaire, mais aussi la solidarité fiscale et la réforme des institutions.