Grèce : un recul de 6,7% du PIB prévu en 2012

La Grèce prévoit une récession pire que prévue en 2012 : le produit intérieur brut reculerait de 6,7% selon le centre de planification et de recherches économiques grec cité par le ministre adjoint des Finances Christos Staïkouras. Il y a deux mois, la Banque de Grèce tablait sur un recul de 4,5%.
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Alors qu'en France et aux Etats-Unis, la croissance risque d'être moins élevée que prévue cette année, en Grèce, c'est la récession qui devrait s'aggraver. Le ministre adjoint des Finances Christos Staïkouras a fait savoir ce mardi que le gouvernement tablait désormais sur un recul de 6,7% du produit intérieur brut contre -4,5% prévu par la banque de Grèce il y a deux mois. Le ministre faisait référence à une étude du centre de recherches KEPE (le centre de planification et de recherches économiques) qui fait également état d'un recul du PIB de 6,5% au premier trimestre et prévoit -9,1% au troisième.

La Banque de Grèce avait prévu en avril l'aggravation de la récession, estimant que le PIB chuterait de "près de 5%" en 2012, soit plus que les estimations initiales (près de 3%), après un recul de 11% sur les deux dernières années. Le pays connaît sa cinquième année consécutive de récession, entamée lors de la crise des banques en 2008 et aggravée depuis 2010, année du déclenchement de la crise de la dette, qui a contraint le pays à recourir à des prêts internationaux concédés par l'Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.

"Ces chiffres sont écoeurants"

"La situation de l'économie reste critique (...) et particulièrement difficile", a indiqué Christos Staïkouras lors d'une conférence sur la croissance organisée à Athènes par l'hebdomadaire britannique The Economist. "Ces chiffres sont écoeurants", a déploré le ministre qui a rappelé que le chômage en Grèce a atteint 22% en mars. Le nouveau gouvernement grec de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras, issu des législatives du 17 juin, s'est engagé à poursuivre les réformes prévues dans le plan d'assainissement de l'économie dicté par les créanciers, UE et FMI, tout en réclamant "des changements afin de favoriser la croissance".  "Il est nécessaire de suivre des politiques orientées vers la croissance, de changer les politiques injustes et de les réadapter afin d'arrêter la récession" a ainsi affirmé Christos Staïkouras.

Le ministre adjoint des Finances a en outre souligné que le plan UE-FMI devait être complété par des politiques "pour favoriser l'emploi". "Il faut se mettre d'accord le plus tôt possible avec la troïka (les experts de l'UE, de la BCE et du FMI qui ont commencé mardi à contrôler les comptes grecs) pour élaborer de nouvelles politiques afin que le plan d'assainissement de l'économie soit viable", a ajouté le nouveau ministre.

Commentaires 5
à écrit le 04/07/2012 à 15:00
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Le remède est en train de tuer le malade, la situation s'améliorerait si le coüt des emprunts grecs était moins élevé.

à écrit le 04/07/2012 à 6:25
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La disparité des compétitivités à l'intérieur de l'Union Monétaire est surtout due à des facteurs naturels et immuables (taille du marché intérieur, position géographique, richesse naturelles et matières premières, taille du pays, etc, etc.) S'il est...

le 25/07/2012 à 14:32
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Enfin une analyse intéressante et poussée. C'est sans doute une partie voir le n?ud du problème qui avait été soulevé des les années 90 par certaines analyses qui prévoyaient un renforcement des économies du centre au détriment des pays "périphériq...

à écrit le 03/07/2012 à 22:28
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K

à écrit le 03/07/2012 à 19:38
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Ce qui est écoeurant, c'est la persistance des membres de la Troika, ainsi que celle des poitiques"élus" compatibles Troika, à perserverer dans cette voie meutrière et odieuse.. Le retour de baton - quand il arrivera - va ètre à la mesure.

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