Rajoy n'exclut plus un plan de sauvetage pour l'Espagne

Mariano Rajoy fait un pas de plus vers la demande d'une aide financière pour l'Espagne en provenance de l'Union européenne. Pris en tenaille entre des taux élevés de financement sur les marchés et volonté de ne pas toucher au système de retraite, le chef du gouvernement espagnol s'interroge quant aux "mesures non conventionnelles" évoquées par la BCE.
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Le ton de Mariano Rajoy a changé depuis la conférence de Mario Draghi jeudi. Après avoir répété que l'Espagne ne demanderai pas d'aide financière à l'Union européenne, puis avoir éludé la question jeudi lors de sa conférence de presse commune avec son homologue italien Mario Monti, le Premier ministre espagnol semble de moins en moins catégorique. A la sortie de sa première conférence de presse à l'issue d'un conseil des ministres depuis qu'il est au pouvoir, il a lâché : "Je ferai, comme je l'ai toujours fait, ce que je crois être dans l'intérêt du peuple espagnol". Manière de dire qu'il n'exclut plus d'appeler l'Union européenne au secours de l'Espagne.

"Une décision sera prise à la lumière du contexte"

Pour le Premier ministre espagnol, prendre une décision maintenant serait irresponsable. Mais il dit s'interroger sur ce que sont les "mesures non conventionnelles" évoquées par la BCE et a déclaré vouloir prendre sa décision "à la lumière du contexte". Cette réponse mi figue mi raisin intervient alors que les taux espagnols atteignent des sommets historiques et que le pays peine de plus en plus à se financer sur les marchés. Cette année, la seule facture des intérêts devrait déjà atteindre 28 milliards d'euros et elle devrait bondir de 8 milliards d'euros en 2013 si la situation actuelle se maintenait.

Rajoy ne touchera pas aux retraites

L'aide financière parait d'autant plus indispensable que Mariano Rajoy a promi lors de la même conférence de presse qu'il ne toucherait pas au système de retraite en 2013. Alors que l'Espagne ne dispose que de peu de marges de manoeuvre si elle souhaite remplir ses engagements vis-à-vis de Bruxelles et de ses partenaires européens. Pour ce faire, le déficit public espagnol ne doit pas dépasser 6,3% du PIB en 2012 après avoir atteint 8,9% du PIB en 2011. Un objectif déjà considéré comme difficilement atteignable par l'agence de notation Standard & Poor's dans un communiqué publié mercredi.

Pourtant l'Espagne ne ménage pas ses efforts. Madrid prévoit désormais 102 milliards d'euros d'économies d'ici à la fin 2014, selon le projet de budget publié vendredi par le gouvernement. Un total qui inclut le plan de rigueur de 65 milliards d'euros déjà annoncé en juillet. Associant coupes budgétaires et hausses d'impôt pour assainir les finances publiques du pays, Mariano Rajoy hésite désormais à ne pas reconduire l'indemnité de 400 euros pour les chômeurs de longue durée mise en place par son prédécesseur et censée s'arrêter à la mi-août.

Commentaires 4
à écrit le 03/08/2012 à 17:58
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Le crash de l'Euro c'est pour quand ?

le 03/08/2012 à 20:06
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pour jamais, c'est pour ça que tout le monde fait l'effort en ce moment au cas où vous ne l'auriez par remarqué

le 04/08/2012 à 6:45
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J'ai surtout remarqué que les effectifs de l'armada des élus restent toujours la même. 348 sénateurs en France ; 100 aux USA etc. Ceux qui nous ont mis dans la mouise sont toujours aussi nombreux même s'ils ne servent à rien.

à écrit le 03/08/2012 à 17:54
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Un peu aux ordres mais enfin lucide. Le pillage ne commence pas mais il prend forme. Sujet du bac : Vaut-il mieux vivre contraint ou dépérir en faux libre pauvre ?

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