Mario Draghi monte au créneau pour défendre la politique de la BCE

Sous le feu des critiques, Mario Draghi est monté au créneau pour défendre les choix de la BCE. Il en a profité pour rappeler à l'Allemagne qu'elle avait besoin de l'Europe.
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Fortement critiqué par de nombreux responsables politiques en Allemagne, le Président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, est monté au créneau. Il explique dans l'hebdomadaire Die Zeit que la BCE devait parfois avoir recours à des mesures exceptionnelles pour assurer le succès de sa politique monétaire. La BCE "agira toujours dans les limite de son mandat", écrit son Président. "Cependant, il faut comprendre que pour remplir ce mandat, nous devons parfois aller au-delà des solutions habituelles de politique monétaire".

Les modalités des rachats de dette dévoilées le 6 septembre

La Banque centrale européenne devrait annoncer les détails de son nouveau programme de rachat d'obligations à l'occasion de sa réunion de politique monétaire du 6 septembre. Une telle mesure permettra d'apaiser les tensions qui pèsent sur les taux des Etats périphériques les plus en difficulté. De quoi leur laisser le temps de mettre en place des réformes structurelles. Pour bénéficier d'une intervention de la BCE, les Etats concernés devront prélablement avoir demandé l'aide du fonds de secours européen. Autrement dit, ils devront s'être engagés à mettre en oeuvre des mesures d'assainissement budgétaire.

Test crucial pour l'Italie jeudi

Dans Il Sole 24 Ore, Mario Monti - qui rencontrait Angela Merkel à Berlin aujourd'hui - a déclaré que l'Italie n'avait pas besoin de faire appel au fonds de secours européen. Pour lui, les mesures mises en place par le gouvernement italien ont commencé à calmer les inquiétudes des marchés. Ce matin, le pays a placé des bons du Trésor à six mois à 1,585%, le rendement le plus bas depuis mars. Le test de jeudi sera autrement plus significatif : il s'agira alors d'adjuger pour 6,5 milliards d'euros d'obligations à 5 et 10 ans.

Les rachats de dette, une "drogue" pour les Etats, selon Jens Weidmann

Le projet de Mario Draghi suscite de vives critiques de la Banque centrale allemande, la Bundesbank. Son président, Jens Weidmann, a d'ailleurs récemment assimilé les rachats d'obligations publiques à une "drogue"  pour les Etats. "Une telle politique s'apparente trop à du financement des déficits publics par la planche à billet", a-t-il déclaré dans un entretien paru dans Der Spiegel le 26 août.

Mario Draghi rappelle à l'Allemagne qu'elle a besoin de l'Europe

Mario Draghi a également rappelé que l'Allemagne, qui s'inquiète de devoir payer toujours plus pour ses partenaires en difficulté, avait tout intérêt à ne pas s'isoler. " La forte intégration de l'Allemagne à l'économie européenne et mondiale est à l'origine de son succès", a-t-il opportunément déclaré, soulignant ainsi le caractère quelque peu anti-européen des critiques en question. 

Commentaires 3
à écrit le 01/09/2012 à 6:58
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En tant qu'allemand je me console en me disant qu'après tout l'Allemagne a la possibilité et le droit de quitter l'UE et L'union Monétaire si cela lui semble opportun. Pour le moment tout va bien, avec nôtre excédent de la balance commerciale de 15 M...

à écrit le 29/08/2012 à 20:10
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En Finlande, nous commençons a en avoir un peu assez des leçons des Mario Draghi, Mario Monti,... et autres ex-Mario-nettes des banques crapuleuses de Wall-Street !!!!!

à écrit le 29/08/2012 à 19:59
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"La BCE agira toujours dans les limites de son mandat". Et bien voila, la baudruche se dégonfle... Ce n'est pas en appliquant toujours les mêmes méthodes qui n'ont pas fonctionné que la zone euro parviendra à se tirer d'affaire... Il faut que la BCE ...

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