Supervision bancaire : Berlin affiche ses réticences

Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schaüble a estimé lundi qu'il n'était pas réaliste d'imaginer que la BCE allait pouvoir contrôler l'ensemble des banques de la zone euro et que cette instance puisse voir le jour d'ici à la fin de l'année, ce qui est pourtant le projet de la Commission européenne.
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En attendant la présentation du projet de supervision de l'union bancaire européenne le 12 septembre prochain, l'Allemagne n'en finit plus d'afficher son désaccord sur ce nouveau rôle qui devrait être confié à la BCE. Le ministre des Finances, Wolfgang Schaüble, a ainsi déclaré lundi que l'institution de Francfort ne serait pas capable d'assurer le contrôle de l'ensemble des banques de la zone euro, ce qui doit être le cas à terme, comme l'avait révélé fin août le commissaire européen au Marché intérieur Michel Barnier. "La BCE a dit elle-même qu'elle ne disposait pas des moyens pour superviser les 6.000 banques de l'Union européenne dans un avenir proche", a t-il expliqué à l'antenne d'une radio allemande, précisant qu'il fallait faire une différence entre les établissements de petites tailles et les grandes banques.

Le problème des petits établissements allemands

Wolfgang Schaüble revient donc à la charge sur un sujet de préoccupation majeur outre-Rhin où les caisses d'épargne allemandes craignent de se voir imposer des mesures inadaptées à leur taille et à la structure de leur capital. En outre, Berlin souhaite que ses Landesbanken, les banques publiques régionales où sont noués des liens étroits entre chefs d'entreprise et responsables politiques, échappent aux pouvoirs de supervision de la BCE. Mais à Bruxelles, on reste ferme sur "le spectre de couverture" de la future instance. "Même de petites banques peuvent être systémiques et provoquer des turbulences financières", a expliqué le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn, citant les exemples de la britannique Northern Rock ou de l'espagnole Bankia, qui ont dû être nationalisées pour échapper à la faillite.

Sceptique sur le calendrier

Mais si Wolfgang Schaüble a montré son opposition sur l'actuel projet d'un organe de supervision, rappelant aussi que les banques du continent ne pourraient pas être recapitalisées directement par le Mécanisme européen de stabilité (MES) tant que ce mécanisme ne serait pas créé, il se montre par ailleurs sceptique concernant son calendrier de mise en place."Il est hautement problématique de fixer la date d'une telle supervision au 1er janvier (2013 Ndlr), a-t-il affirmé, cela ne se déroulera certainement pas de cette manière." Les dirigeants européens se sont pourtant entendu fin juin pour mettre en place un tel dispositif d'ici à la fin de l'année afin que le MES puisse être en mesure d'intervenir auprès des banques le plus rapidement possible. Pour Michel Barnier, ce projet d'union bancaire "permettra de briser le cercle infernal qui voit la dette bancaire alimenter la dette publique" en supprimant une menace permanente pesant sur les Etats européens en difficulté.

Commentaires 4
à écrit le 05/09/2012 à 0:32
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Ils me fatiguent les allemands...

à écrit le 04/09/2012 à 17:38
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Si vous allez dans une Banque,et que l'on vous serre la main,recomptez vos doigts en sortant./.

à écrit le 04/09/2012 à 17:03
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Ces derniers mois, les Allemands font le choix d'être aussi anti Européens que possible, au moins comme façade. Evidemment, tout va relativement bien pour eux en ce moment, mais il est très probable que ça ne soit pas toujours le cas. Espérons qu'ils...

à écrit le 04/09/2012 à 16:23
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Les affaires ont, en effet, besoin d'ombre. Machiavel : "il n'est point besoin d'être transparent lorsque l'on est puissant."

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