Après des semaines de polémique et d'interrogation, le traité budgétaire européen, instituant une règle d'or, a été adopté sans suprise par l'Assemblée nationale à 477 voix pour. Et le "oui" de gauche, tant espéré par le gouvernement, a en partie été obtenu. Mais en partie seulement. D'après le décompte des voix à l'issue du scrutin, on compterait 20 députés socialistes sur les 70 qui se sont opposés au texte négocié par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy plusieurs mois auparavant. Celles-ci sont venues s'additionner aux 50 voix contre issues d'Europe écologie-les Verts (12), du Front de gauche et du parti communiste (13), ainsi que des souverainistes de l'UMP (17), des non inscrits du Front national et de Debout la république (7). Un député centriste a aussi voté contre.
Hollande satisfait, le clivage gauche droite bousculé
Malgré tout, si l'on ne prend en compte que les suffrages exprimés, la victoire est sans appel, puisque la gauche totalise à elle seule 282 "oui" pour une majorité absolue à 274 votes exprimés. Ce qui a fait dire à François Hollande "que la gauche s'est réunie pour voter ce traité et qu'elle n'aurait pas eu besoin des voix de la droite pour le faire adopter". Néanmoins, si la majorité est effectivement ample, aucun groupe politique n'a voté de façon unanime dans un sens ou un autre, ce qui prouve une fois de plus que les positions sur l'Europe bousculent traditionnellement en France le clivage gauche-droite.
Prochaine étape, la loi organique sur la règle d'or
L'Assemblée va procéder mercredi à un deuxième vote, sur le projet de loi organique mettant en oeuvre la "règle d'or" budgétaire, dont le Sénat se saisira à la fin du mois. La plupart des députés socialistes opposés au traité ainsi que les écologistes devraient voter en faveur du texte, qui, selon Barbara Pompili (EELV), "laisse des marges de manoeuvre". Pour le reste, les mêmes clivages apparaîtront dans l'hémicycle que mardi.
