François Hollande et Mariano Rajoy ont souligné mercredi à Paris leurs convergences de vue sur l'Europe, et appelé à des prises de décisions rapides sur l'union bancaire. "Entre la France et l'Espagne nous avons la même conception de ce qu'il y a faire dans les semaines qui nous séparent d'un certain nombre de rendez-vous", a déclaré le président français à l'issue du 21e sommet franco-espagnol.
Première échéance : le conseil européen des 18 et 19 octobre
Dès le conseil européen des 18 et 19 octobre, "nous devons avancer autant qu'il sera possible sur l'Union européenne, sur la supervision des banques, la BCE en ayant la responsabilité au niveau de la zone euro et l'ensemble des banques devant être couvertes", a déclaré M. Hollande lors d'une conférence de presse conjointe avec le chef du gouvernement espagnol. "Ensuite d'autres étapes devront être franchies pour l'union bancaire", a-t-il ajouté.
Lors du conseil européen de juin dernier, "des décisions ont été adoptées, nous voulons que ces décisions soient respectées et nous voulons que cela se fasse avant de la fin de l'année", a renchéri M. Rajoy. "Il n'y a aucune raison pour que ce que nous avons décidé en juin ne puisse pas se faire en décembre", a-t-il plaidé.
Pour Christian Noyer, la mise en place de l'union bancaire pourrait prendre un an
Le sujet tient également à coeur à Christian Noyer. Intervenant lors d'un séminaire du Fonds monétaire international (FMI) à Tokyo, le Gouverneur de la Banque de France a rappelé que l'union bancaire de la zone euro devait être créée au 1er janvier 2013. Selon lui, définir les modalités nécessaires à sa mise en place pourrait toutefois prendre un an.
"Le projet d'union bancaire est très important pour la zone euro si nous voulons briser le lien entre risque souverain et les banques. Nous devons transformer le système bancaire en système bancaire de la zone euro", a-t-il déclaré. "Il est évident que nous avons besoin d'un système bancaire unifié [...]. Nous devons avoir la capacité d'intervenir sans que soit impliqué tel ou tel Etat membre", a-t-il ajouté.
Baisser les taux n'est pas la priorité de la BCE
Rappelant que les banques centrales doivent être prêtes à agir énergiquement pour qu'une politique monétaire fasse effet, il a également expliqué que la BCE était prête à intervenir sur les marchés via un programme de rachat d'obligations. En ligne avec les dernières déclarations d'autres membres de la BCE, il a jugé que baisser les taux de la BCE, actuellement à un niveau historiquement bas de 0,75%, n'était pas prioritaire. Selon lui, il est plus important actuellement d'assurer une transmission efficace de la politique monétaire que de modifier les taux.
