L'impasse politique italienne réveille le spectre d'une menace sur sa dette

La situation politique de l'Italie est plus que jamais bloquée et n'offre aucune perspective d'amélioration avant le mois de juin. Les marchés commencent à montrer quelques signes d'impatience en faisant remonter le spread italien sur les titres souverains à dix ans de la péninsule.
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La situation en Italie est loin d'être réglée. Le leader de centre-gauche Pier Luigi Bersani, appelé à constituer un nouveau gouvernement par le président italien Giorgio Napolitano il y a quelques jours à peine, est déjà en passe d'abandonner.

"Seul un fou peut souhaiter former un gouvernement en ce moment"

Le coup de grâce a eu lieu hier lorsque le leader du Mouvement Cinq Etoiles Beppe Grillo lui a envoyé une fin de non recevoir. Un peu plus tôt, le leader de centre-gauche était rentré bredouille de ses négociations avec le centre-droit de Silvio Berlusconi. Le Pdl de Silvio Berlusconi avait bien offert à Pier Luigi Bersani de former une grande coalition, mais à des conditions que le centre-gauche ne pouvait accepter. "Seul un fou peut souhaiter former un gouvernement en ce moment", aurait déclaré le leader de centre gauche la mine dépitée, selon le Financial Times. Il y a quinze jours, il avait avoué son incapacité à gouverner, signant un premier échec dans son projet de gouvernement minoritaire.

Pas de dissolution avant juin

A moins d'un retournement de dernière minute, la situation est bloquée. En effet, selon l'article 88 de la Constitution italienne, le président de la République ne peut provoquer la dissolution du parlement dans les six derniers mois de son mandat, à moins que ceux-ci ne coïncident avec les six derniers mois de la législature. Problème, Giorgio Napolitano a déjà fait usage de ce droit en provoquant les élections anticipées à la fin du mois de février. Il faut donc attendre l'entrée en fonction d'un nouveau président italien. Le mandat de Giorgio Napolitano se termine le 15 mai prochain et le scrutin, auquel participeront les parlementaires et les représentants des régions, aura lieu à partir du 15 avril.

Mais il pourra durer longtemps. Dans le cas de l'élection du président Oscar Luigi Scalfaro, en 1992, il avait fallu 16 tours de scrutin et deux semaines pour parvenir à trouver un président de la République. Une fois élu, ce dernier pourra dissoudre les chambres s'il ne parvient pas non plus à trouver de solution. Le scrutin devra alors avoir lieu entre 45 et 70 jours plus tard. Soit, au mieux à la mi-juin. Dans les sondages, les rapports de force ne changent guère, et si la situation actuelle perdure jusqu'à un nouveau scrutin, il n'est pas sûr que puisse se dégager de nouvelle majorité.

Le spread remonte

Le spread (différence entre les taux italiens et allemands) sur le dix ans est à nouveau sur la pente ascendante et a déjà gagné près de 25 points de base en deux jours à 346 points de base jeudi en milieu de journée, ce qui est un rythme assez rapide. Le niveau de spread de jeudi est supérieur de près de 100 points de base de plus que le plus bas du 25 janvier dernier. Le blocage politique efface ainsi les 5 mois de baisse du spread italien qui ont suivi la mise en place de l'OMT, le dispositif de rachat de dette de la BCE censé dissuader les marchés d'attaquer les titres souverains. Il semble que les marchés commencent à perdre le calme relatif dont ils avaient fait preuve jusqu'ici depuis le scrutin des 24 et 25 février derniers. 

Si les taux italiens atteignent des niveaux très élevés, à l'image de la situation de juillet dernier ou de novembre 2011 (où le spread avait dépassé les 500 points de base), l'Italie n'aurait alors d'autre choix que de demander l'assistance du mécanisme de secours européen (MES) et d'en accepter les conditions contraignantes. Ce préalable est en effet nécessaire au rachat illimité de titres italiens par la BCE dans le cadre du programme OMT. L'Italie, comme la BCE, qui n'aimerait guère mettre en pratique l'OMT, ont donc tout intérêt à ce qu'une solution soit trouvée  à la crise politique le plus rapidement possible.

Commentaires 3
à écrit le 30/03/2013 à 3:21
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Pour en finir avec cette Europe et que chaque pays retrouve sa souveraineté, il faut espérer que les taux d'intérêt italiens s'envolent. Deux points de plus devraient suffire. Cette Europe profite seulement à une clique d'élus et de fonctionnaires qu...

à écrit le 28/03/2013 à 20:32
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c'est pour faire passer la fée du logis gratos en se faisant plaindre comme la grèce chypre l'irlande la city léthonie le portugal et pour l'espagne y vont y'aller franco de porc .

à écrit le 28/03/2013 à 17:51
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Chouette, c'est Angela qui va être contente !

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