Letta compte sur Bruxelles pour lutter contre le chômage des jeunes Italiens

Face au fléau qu'est le chômage croissant des jeunes en Italie, le gouvernement d'Enrico Letta commence a égrener ses solutions. Mais comme l'Etat italien doit déjà supporter de nombreuses dépenses sociales dans un cadre budgétaire strict étroitement surveillé par Bruxelles, se pose la question du financement de telles mesures. Il devrait solliciter des fonds européens.
Enrico Letta, président du Conseil italien. Copyright Reuters

Un rapport de l'Istat, l'institut de statistiques italiennes, soulève une fois de plus l'ampleur du problème du chômage, et plus particulièrement celui des jeunes en Italie. Près de 40% d'entre eux sont en effet à la recherche d'un emploi. En tout, souligne le rapport, plus de 6 millions d'Italiens pourraient occuper un emploi mais se trouvent dés?uvrés. Qu'ils aient abandonné tout espoir de trouver un travail, ou qu'ils soient en recherche active.

Le gouvernement est sous pression

Outre le problème économique que cela pose - l'augmentation du nombre de sans emploi pèse sur la consommation, selon le rapport d'Istat -, ce chômage très élevé représente une équation difficile à résoudre sur le plan politique pour la fragile coalition gouvernementale du président du Conseil de centre-gauche Enrico Letta. En effet, les dernières élections de février ont vu émerger le Mouvement cinq étoiles de Beppe Grillo, très populaire chez les jeunes, qui perdaient de plus en plus confiance dans la capacité des partis politiques traditionnels à lutter efficacement contre la crise économique. Pour endiguer ce mouvement de mécontentement, Enrico Letta a dit vouloir placer la lutte contre ce fléau parmi ses priorités. Mais l'opinion publique s'impatiente et préfère toujours Beppe Grillo, en très bonne position dans les sondages.

La multiplicité des promesses électorales pose un problème de financement

Le problème, c'est qu'après la suspension de la taxe foncière (exigence de Silvio Berlusconi pour former une coalition), le refinancement de la Cassa integrazione, qui sert à aider les entreprises en cas de baisse de l'activité pour préserver l'emploi, et le financement d'une dette de l'administration vis-à-vis du secteur privé à hauteur de 40 milliards d'euros en deux ans, l'argent manque. Et les marges de man?uvre sont étroites. Mardi, le président du Conseil a surtout défendu quelques mesures à « coût zéro » devant le sénat. Au rang desquelles la relance de l'apprentissage et une révision de la réforme du marché du travail de l'ancienne ministre du Travail du gouvernement de Mario Monti, Elisa Fornero.

Un plan de 8 milliards d'euros est en gestation

Malgré les difficultés qui s'annoncent, Enrico Letta compte mettre en place un plan estimé à 8 milliards d'euros destiné à ramener le chômage des jeunes en dessous de la barre des 30%. Celui-ci, présenté ce mercredi aux partenaires sociaux par le ministre de l'Economie Enrico Giovannini, prévoit notamment la mise en place d'un contrat de génération calqué sur celui mis en place en France, avec pour objectif la création de 100.000 postes. Mais un tel dispositif coûterait déjà à lui seul 1 milliard d'euros .

Enrico Letta compte sur le soutien de Bruxelles

Pour financer ce programme, Enrico Letta entend en fait obtenir une augmentation de la dotation financière du fonds européen pour la garantie de l'emploi des jeunes dont la création a été actée par Bruxelles. Aujourd'hui, celui-ci compte 6 milliards d'euros et doit entrer en action en 2014. La réponse sur ce point devrait être fournie lors de la prochaine réunion du Conseil européen consacrée notamment à la question de l'emploi des jeunes les 27 et 28 juin prochains. Mais le président du Conseil attend aussi beaucoup de la sortie prochaine de la procédure pour infraction liée à un déficit public excessif à laquelle Bruxelles a ouvert la porte il y a plusieurs jours par la voix du Commissaire européen aux affaires économiques et monétaires Olli Rehn. « Il faut reconnaître une marge d'action dans les finances publiques nationales pour que les États membres puissent investir des ressources adéquates dans des politiques actives pour l'emploi, la réduction des taxes sur le travail et la création d'emplois supplémentaires pour les jeunes », a martelé Enrico Letta. Le verdict définitif en ce qui concerne l'avis de Bruxelles sur la question tombera le 29 mai prochain.

Commentaires 2
à écrit le 23/05/2013 à 18:56
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"l'augmentation du nombre de sans emploi pèse sur la consommation, selon le rapport d'Istat". Franchement, il faut un rapport pour constater ça ? Hallucinant !

à écrit le 23/05/2013 à 17:49
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