Bruxelles donne une leçon de rigueur à un faucon européen : les Pays-Bas

La Commission européenne a donné mercredi un délai d'un an à Amsterdam pour respecter les objectifs européens. Le pays défenseur de la discipline budgétaire peine à réduire son déficit, notamment plombé par une demande intérieure affaiblie, ainsi qu'une importante dette des ménages.
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Un an supplémentaire. Bruxelles a ainsi accordé un répit aux Pays-Bas pour revenir dans les clous des 3% de déficit. "Les Pays-Bas doivent définir de nouvelles mesures pour ramener durablement le déficit public effectif en dessous du plafond de 3% du PIB en 2014", a indiqué la Commission européenne mercredi dans le cadre de ses recommandations économiques annuelles à l'ensemble des Etats-membres.

Preuve que le bon élève néerlandais, fervent défenseur de la discipline budgétaire chère à l'Allemagne, peine à respecter les objectifs européens. Rappelons à cet égard que le pays est entré en récession en 2012. Pour 2013 et 2014, le programme de stabilité prévoit une croissance économique réelle de -0,4% et 1,1% respectivement, soit des pourcentages très proches de ceux des prévisions de la Commission, à savoir 0,8% et 0,9%. Déjà en 2010 et en 2011, les taux de croissance de 1,6% et 1,1%, selon les chiffres de la Coface, semblaient sonner le glas de la faste période où le pays jouissait de taux supérieurs à 3% .

La demande intérieure déprimée par la baisse du pouvoir d'achat

Principal facteur de récession identifié par la Banque centrale des Pays-Bas (DNB) : la baisse de la consommation des ménages redoutant une diminution du pouvoir d'achat (-4% en 2013, en raison des mesures prises par le budget d'austérité). La demande intérieure devrait rester déprimée en 2013, selon la Coface, notamment à cause des faibles revenus réels des ménages, de la hausse du chômage et de la détérioration du marché immobilier. Des secteurs dans lesquels le pays doit engager des réformes conséquentes, estime Bruxelles.

Le logement pose un défi majeur

En effet, la Commission insiste sur le fait que le marché du logement pose un défi majeur. De nombreux propriétaires déplorent la dégradation de la valeur de leurs biens, passée au-dessous de celle de leurs emprunts. Un détail non négligeable sachant que le niveau de dette privée à atteint le record de 128% du PIB en 2012, toujours selon les données de la Coface.

Les Pays-Bas sous surveillance négative


Le pays, jusqu'à présent noté triple A, a d'ailleurs été placé sous surveillance négative par l'agence de notation Fitch début février, en raison de la baisse des prix de l'immobilier, de difficultés de son secteur bancaire et d'une dette publique conséquente. Fitch a d'ailleurs assuré que la dette publique des Pays-Bas était plus importants que celle de la plupart des pays notés triple A. Elle est pasée de 63,1% du PIB en 2010 à 65,5% en 2011 pour s'élever à 71,2% en 2012. Pour 2013, la dette publique est estimée à 74,5% du PIB. A cet égard, la Commission européenne souhaite que le taux d'endettement s'établisse à 71,4% en 2015.

Enfin, reste à améliorer la compétitivité du pays. Mais celle-ci reste très sensible à l'évolution de la conjoncture internationale, compte tenu du degré élevé d'ouverture de l'économie néerlandaise.

Pour aller plus loin: Pour Bruxelles, les réformes en France, c'est maintenant

 

Commentaires 4
à écrit le 30/05/2013 à 11:53
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enfin un article qui ose parler de la dette privée d'un état européen , a quand pour la france ? , donc les pays bas sont a 128% au regard de leur dette publique elle est moins élevée , par contre une dette publique n'est pas delocalisable , elle peu...

à écrit le 30/05/2013 à 9:50
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Bruxelles ne donne pas des leçons de rigueur qu'à des faucons, on a vu qu'elle pouvait aussi en donner à des vrais.

à écrit le 30/05/2013 à 9:43
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Rien que de lire le mot "Bruxelles" je ressens aussitôt de la colère.

le 30/05/2013 à 11:45
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je vous comprends , ... et ce des la plus jeune enfance .... les choux !

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