Shocking ! L'Europe est un atout pour le Royaume-Uni

Alors que le Premier ministre, David Cameron, surfe sur la vague eurosceptique, une étude commandée par le gouvernement britannique montre que son appartenance à l'Union européenne n'est pas un obstacle à son développement. Bien au contraire.
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Le partage de compétences entre Bruxelles et Londres serait «globalement correct». L'affirmation ne vient pas d'un bureaucrate européen, mais d'une étude commandée par le gouvernement britannique lui-même, dont les six premiers volets ont été publiés ce lundi.

L'analyse tombe mal pour David Cameron, qui multiplie les tentatives de séduire les eurosceptiques du pays. Quelques jours avant la publication des rapports, il répétait d'ailleurs sa promesse aux conservateurs qui soutiennent son gouvernement: s'il est réélu en 2015, de rapatrierune partie des pouvoirs cédés à Bruxelles, pour ensuite organiser en 2017 un référendum sur l'appartenance britannique à l'Union européenne (UE).

>> Lire aussi: Enrico Letta: "le risque de voir le Royaume-Uni sortir de l'UE est énorme"

L'Europe fait plutôt du bien aux entreprises anglaises

Alors qu'elle aurait dû éclairer voire soutenir ce processus, l'étude, commandée en 2012 et réalisée par des fonctionnaires politiquement neutres, avec la contribution d'entreprises, thinks tanks et autres institutions, déçoit les tories. Loin d'être lésé par l'UE, le Royaume-Uni semble en effet plutôt bien profiter de ses relations avec les partenaires européens, dans des domaines aussi variés que le marché unique, la politique fiscale, la santé, la politique étrangère, l'aide aux pays en développement et la sécurité alimentaire.

Grâce au marché unique notamment, les entreprises du pays ont pu trouver de nouveaux clients hors-frontières, voire acquérir une dimension mondiale. Vodafone a même déclaré aux enquêteurs que son développement planétaire «n'aurait jamais été possible si la Grande-Bretagne avait adopté une technologie et le reste de l'Europe une autre». L'Union évite d'ailleurs à ses ressortissants le risque d'être taxés deux fois pour la même activité et négocie en position de force des accords commerciaux avec les pays tiers.

Le secteur alimentaire, frappé par le scandale de la viande de cheval, va même jusqu'à réclamer des règles européennes plus strictes. Et alors que l'impact de l'immigration sur le système sanitaire nationale est un sujet politiquement très sensible outre-manche, le rapport du gouvernement souligne que la libre circulation des personnes a ouvert à l'industrie de la santé de nouveaux marchés et fourni au système sanitaire national de la main d'oeuvre.

>> Lire aussi: Royaume-Uni: pour bien manger, respectez le feu rouge!

Les Etats membres n'en font qu'à leur tête

Certes, l'analyse relève aussi des exemples de règles ou pratiques européennes susceptibles d'affecter les intérêts du royaume. La charge du système sanitaire national est notamment accrue par le grand nombre de ressortissants européens qui choisissent de se faire soigner en Grande-Bretagne, alors que la directive européenne sur l'aménagement du temps de travail affaiblit la formation sur le terrain des jeunes docteurs. L'étude accuse aussi certains Etats de se servir du marché unique comme prétexte pour de nouvelles contraintes sans aucun lien avec les objectifs initiaux.

Quelques-unes des critiques semblent d'ailleurs plutôt aller dans le sens d'une plus grande concertation. Le rapport condamne notamment les tentatives de quelques Etats d'introduire de manière détournée de nouvelles taxes contre l'avis d'autres, comme dans l'exemple de la taxe carbone. La complexité de la gouvernance européenne est aussi pointée du doigt: elle affaiblirait la stratégie et ralentirait l'action.

 Contre les expectatives de David Cameron, qui affirme avoir de plus en plus de soutiens à l'étranger, seuls deux des 26 Etats membres sollicités ont accepté de participer à l'analyse: la Bulgarie et l'Italie. Le Japon a rappelé dans sa contribution que ses investissements dans le pays dépendent de l'appartenance du Royaume-Uni au marché unique et de sa participation active à l'UE.

Les rapports devaient être rendus publics plus tôt, mais le Premier Ministre a préféré attendre le début des vacances parlementaires, afin de noyer les réactions très prévisibles de ses alliés conservateurs. Vingt-six autres analyses sont néanmoins attendues avant la fin de 2014. Certaines, comme celles sur la libre circulation des personnes ou sur l'immigration, pourraient être bien plus critiques.

Commentaires 28
à écrit le 01/08/2013 à 14:15
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Ne retenons pas nos "amis" de la perfi... de Grande-Bretagne, s'ils souhaitent quitter l'Europe, qu'ils le fassent.

à écrit le 28/07/2013 à 4:36
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Toujours à vouloir des régles qui aillent dans le sens de leurs seuls intérêts mais surtout pas de contrepartie. Ils ne voient dans l'union qu'un marché ou ils pourront faire leur beurre. Je ne parle même pas de leur sérvilité à l'égard des USA. L'af...

à écrit le 27/07/2013 à 16:35
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Que se cache t' il derrière ce revirement....faillite bancaire, scénario à la grecque....hausse des taux, l'économie britannique n'est pas clean et la croissance mondiale a des ratés...trop fort pour rester, mais trop faible pour partir .

à écrit le 27/07/2013 à 13:30
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En 2014 il y aura un référendum d'indépendance sur l'écosse, et maintenant que les ressources en hydrocarbures de mer du nord sont presque épuisées du côté anglais( contrairement au secteur norvégien), ces derniers sont "moins" contre. Imaginez donc ...

à écrit le 27/07/2013 à 5:45
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l'Angleterre se pose la question de savoir si elle doit ou non rester dans l'Union, mais pourquoi ne pas demander aux pays de l'Union si elle veut continuer de fonctionner avec une île qui souhaite tirer un maximum de profit de l'Europe tout en voula...

à écrit le 26/07/2013 à 17:23
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"fonctionnaires politiquement neutres" même en Angleterre ça existe?,c'est une boutade d'amora évidemment,je suis curieux de nature,mais là avec l'Angleterre je dois dire que je séche un peu,elle s'agite beaucoup à Bruxelles,Angela fait un brin de gr...

à écrit le 26/07/2013 à 17:19
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Je fais un rêve......dans moins de 1O ans l'UE sera composée de 2 entités distinctes. D'une fédération d'états intégrés ayant comme monnaie l'euro, des frontières communes ( Schengen), un président élu par les citoyens des états la composant, et sera...

le 27/07/2013 à 17:14
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Oui, vous êtes un rêveur. Et vos rêves, cauchemars pour d'autres, en resteront à cet état embryonnaire car votre dogmatisme, votre idéologie, se fracassera sur le mur des réalités que vous ignorez tant vous et les utopistes européistes.

le 28/07/2013 à 14:21
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Et vous, vous la voyez comment notre Europe? Une EU à la MLP??? Non merci.....Je suis un européen de c?ur et de conviction, c'est le nationalisme qui tue l'idée même d'Europe....Quel point commun entre Un Réunionnais, un Antillais et un Breton? Hormi...

à écrit le 26/07/2013 à 16:54
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UK est l'un des perdants de l'Europe. Cela était connu et prévisible depuis longtemps, plus d'un siècle. l'indépendance des USA a en effet induit une relation plus globale du vieux avec le nouveau continent. UK a lutté contre la formation des USA pui...

à écrit le 26/07/2013 à 16:49
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L'économie du UK se porte de mieux en mieux, (nous en profitons d'ailleurs en France) une certaine prise de conscience revient, les milieux d'affaires sont de toute façon conscient à quel point l'UE est importante pour la Grande-Bretagne. Il est touj...

à écrit le 26/07/2013 à 15:42
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Par contre l'inverse n'est pas vrai : le Royaume uni bloque toute réforme bancaire, bloque tout... On serait peut-être mieux sans eux.

à écrit le 26/07/2013 à 14:28
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Mais le Royaume Uni n'est pas un atout pour l'Europe! Au contraire, c'est un frein à l'innovation et à la nécessaire transformation de nos modes de consommations...

le 26/07/2013 à 15:45
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Pouvez-vous m'expliquer en quoi le Royaume Uni est un frein à l'innovation.

le 26/07/2013 à 19:39
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@Prout: C'est pas "shocking", mais tout naturel que les Anglais fassent du commerce avec leurs voisons les plus proches. Le problème, c'est que les Anglais veulent le beurre, l'argent du beurre et la crémière. De Gaulle n'en voulait pas et il avait b...

le 27/07/2013 à 9:55
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pourtant de gaulle y etait bien planqué !

le 27/07/2013 à 17:55
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@hades: et où voulais-tu qu'il aille ? l'Angleterre est depuis longtemps le refuge des malfrats et autres personnages louches déclarés persona non grata chez eux. bon, nous aussi et a eu notre bébé doc et autres ayathollas, mais en principe en France...

à écrit le 26/07/2013 à 14:19
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l'inverse est surement pas vrai, l'europe ralenti a cause de l'UK qui ne cesse de ralentir toute intégration, ils veulent une europe grand supermarché du liberalisme je veux les etat-unis d'europe et cela ils n'en veulent pas

à écrit le 26/07/2013 à 13:00
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Ah ! La perfide Albion, mal classée, déclassée mais alors les promoteurs du libéralisme tatchérien se seraient trompés ? Je me gausse...

le 26/07/2013 à 19:21
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à "lol" le conservatisme c'est la droite, le collectivisme c'est la gauche, c'est à dire l'UMPS en France, il n'y a que tres peu de différence ce sont des étatiste interventionnistes, c'est à dire l'exact opposé du libéralisme dont l?Angleterre appli...

le 26/07/2013 à 19:42
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@toto J'aime votre définition du libéralisme surtout quand je l'associe à bancaire qui a été la ruine voulue de nos systèmes, sans contrepartie. Par ailleurs, votre emploi d' UMPS vous situe, il n' y a rien à ajouter. Revisitez donc un peu l'origine ...

à écrit le 26/07/2013 à 12:49
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"Contre les expectatives de David Cameron, qui affirme avoir de plus en plus de soutiens à l'étranger" Qu'il y ait de plus en plus de citoyens étrangers qui ont envie de virer la GB de l'Europe, ça je veux bien le croire...

à écrit le 26/07/2013 à 12:39
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Oui, mais voilà, est-ce qu'un pays pareil est intéressant pour l'UE ? Pas sûr du tout, l'Angleterre est un Etat presque en faillite, proportionnellement plus endetté que l'Espagne ! Et si c'est pour avoir un pays conservateur dans les pattes, alors ...

le 26/07/2013 à 15:19
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@@UK Il faut rester prudent quand on parle de l'endettement de l'UK,

le 26/07/2013 à 16:08
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a UK si c est si bien allez don c vous y installer !

le 27/07/2013 à 10:14
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@@ UK : On s'en tape que les anglais soient jovials et innovants. La question est de savoir s'ils sont capables d'évoluer pour intégrer une Europe qui correspond enfin à ce qu'en attendent les européens, à savoir une Europe à haut niveau de formatio...

à écrit le 26/07/2013 à 12:34
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Mince alors, ils vont restés accrochés comme des bulots alors...

à écrit le 26/07/2013 à 12:23
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sans L EURO ??

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