En Allemagne, les sociaux-démocrates approuvent la coalition avec Merkel

76% des 470.000 membre du parti SPD ont dit "oui" à une coalition bipartite. Celle-ci devrait poursuive sur la même voie en termes de politique européenne face à la crise de la dette.
Ce feu vert met un terme à des semaines de tractations difficiles pour former un gouvernement de "grande coalition".

Pour Angela Merkel, la voie est maintenant dégagée pour un troisième mandat. Le adhérents du parti d'opposition SPD (sociaux-démocrates) ont été une majorité à voter en faveur d'une coalition avec la chancelière sortante. Le résultat du vote est sans appel: 76% des 470.000 membre du parti ont dit "oui" à la coalition lors du vote par correspondance comme annoncé lors d'une conférence de presse à Berlin. Angela Merkel sera donc réélue chancelière mardi, lors d'un vote des députés du Bundestag.

"Cela fait longtemps que je n'ai pas été aussi fier d'être social-démocrate", a déclaré le président du parti, Sigmar Gabriel, sous les acclamations de centaines de militants du SPD venus de toute l'Allemagne pour aider au dépouillement des bulletins de votes. Vantant "la démocratie directe au sein du parti", il a salué "une fête pour la démocratie".

La fin de deux mois et demi de négociations

Ce résultat met un terme à des semaines de tractations difficiles pour former un gouvernement de "grande coalition" sous l'autorité de la chancelière conservatrice, arrivée largement en tête des législatives du 22 septembre.

Malgré de fortes réticences parmi les militants sociaux démocrates, l'alliance avec "l'ennemi" d'hier a été rendue envisageable par la ligne sociale que la direction du parti a été en mesure d'imposer sur le contrat de gouvernement conclu fin novembre. Le SPD a notamment poussé la chancelière à approuver la création d'un salaire minimum universel, une petite révolution en Allemagne.

>> Allemagne: un salaire minimum surtout symbolique

Du point de vue de la politique économique, la coalition bipartite est susceptible de maintenir globalement la politique précédente d'Angela Merkel sur la crise  de la dette: prêter aux pays de la zone euro en difficulté tout en exigeant des réformes de leur économie et finances publiques, comme l'explique le Wall Street Journal.

L'indétrônable Schäuble restera ministre des Finances

Dimanche sera officialisé le nouveau gouvernement. Neuf postes seront attribués aux conservateurs (CDU/CSU), six aux sociaux-démocrates.Wolfgang Schäuble, 71 ans, devrait conserverait le ministère des Finances, fort d'une solide réputation forgée durant la crise de l'euro. Le cacique du SPD Frank-Walter Steinmeier, 57 ans, reviendrait aux Affaires étrangères, comme lors de la première "grande coalition" de Merkel (2005-2009). Enfin le président du SPD, Sigmar Gabriel, dirigerait un grand ministère de l'Économie, chapeautant aussi la transition énergétique, projet phare de l'Allemagne pour les prochaines années.

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