La croissance allemande retrouve sa machine à exporter

L'optimisme outre-Rhin touche surtout l'industrie exportatrice qui profite de la reprise dans les pays périphériques. La demande intérieure reste faible et les investissements seront sans doute limités.
Les exportations demeurent le point fort de l'économie allemande.

L'économie allemande revient à ses fondamentaux. Ce mardi, la Chambre de Commerce et d'Industrie allemande (DIHK) rendait publics ses indicateurs sur le climat des affaires outre-Rhin pour janvier. Des indicateurs trimestriels intéressants puisqu'ils sont réalisés auprès de 27.000 entreprises de toute taille. C'est donc une photographie grandeur nature de la situation conjoncturelle allemande en ce début d'année.

Amélioration du climat des affaires

Cette enquête montre une rapide amélioration du climat des affaires outre-Rhin. 28 % des entreprises interrogées tablent sur une amélioration de la situation dans les trois mois à venir contre 20 % au début de l'an dernier. Parallèlement, elles sont encore 61 % à s'attendre à un maintien des conditions actuelles (jugées par 91 % des entreprises comme « bonne » ou « satisfaisante »). Autrement dit, 89 % des sociétés allemandes ne s'attendent pas à une dégradation conjoncturelle.

L'industrie exportatrice mène la danse

Quel est le moteur de cette bonne nouvelle ? L'industrie exportatrice, bien sûr ! La DIHK souligne ainsi que les entreprises de ce secteur voient leurs perspectives s'améliorer nettement : en un an, elles sont 11 points de plus (28 %) à avoir une vision positive de l'avenir. Trois secteurs tirent leur épingle du jeu : celui des biens d'équipement (+ 11 points d'optimistes à 28 % d'optimistes), celui de la technologie (+12 points à 31 %) et enfin celui de l'automobile (+11 points à 33 %).

Des exportations alimentées par la zone euro périphérique

Les raisons de ce redémarrage de la demande externe, c'est l'amélioration de la conjoncture en zone euro, particulièrement dans les pays périphériques. Cette croissance issue de la politique de dévaluation interne (imposée en grande partie par Berlin) profite naturellement à l'industrie allemande puisqu'il s'agit là aussi d'une croissance tirée par la reconstitution d'une industrie exportatrice. Cette industrie (re)naissante a besoin de biens d'équipement, marché sur lequel le Mittelstand allemand a une position dominante…

Une demande interne encore faiblarde

Au regard, les perspectives sur le front de la demande interne demeure bien moindre. Le secteur de la vente de détail connaît un niveau d'optimisme inchangé à seulement 7 %. C'est cohérent avec le chiffre très décevant des ventes au détail pour décembre qui a été publié récemment. Le niveau d'optimisme du secteur des services aux entreprises ne progresse que de 5 points à 23 %. Mais ce qui est frappant, c'est que, malgré le moteur de l'export, les perspectives d'investissement demeurent faibles : 26 % des entreprises disent vouloir plus investir contre 25 % à l'automne.

Pas de rééquilibrage

Quelles leçons tirer de cette enquête ? Principalement que l'économie allemande n'est guère en phase de rééquilibrage comme on le dit parfois. Si c'est la demande interne qui a majoritairement contribué à la croissance (très faible) de 2013, c'est en raison de la faiblesse des exportations. A présent, l'embellie conjoncturelle annoncée par 2014 (avec une croissance de 2 % prévue par la DIHK contre 1,7 % en octobre) sera, comme en 2010 et 2011, principalement supportée par la demande externe. L'Allemagne, en raison de la faiblesse de ses investissements et de sa consommation, devrait donc continuer de peu contribuer à la croissance de la zone euro. En revanche, elle profitera beaucoup de la croissance de ses partenaires de l'UEM.

Commentaires 19
à écrit le 11/02/2014 à 22:54
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C'est peut être fou mais c'est un fait. On connait toute la solidité de l'industrie germanique qui perdure depuis...?? Tout est relatif. je suis germanophile et vit en Allemagne depuis 5 ans et ainsi si on réfléchit bien avec des exportations a leu...

à écrit le 06/02/2014 à 11:14
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les excédents commerciaux allemands atteignent des chiffres complétement fous et dangereux

à écrit le 05/02/2014 à 13:41
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CQFD. les chiffres sont tétus : sans exportation donc sans croissance endogène l'allemagne stagne. IL est temps pour elle de non seulement exporter mais mettre en marche le moteur de la croissance endogène par une augmentation des investissements, d...

à écrit le 05/02/2014 à 10:01
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Des perspectives ? qui vont faire pschhhtt... L'Allemagne n'est pas un moteur économique pour l'Europe, ni un moteur social, culturel ou politique. Bref, l'Allemagne sera toujours l'Allemagne, arc-bouté sur une guerre économique qui crée un climat dé...

le 07/02/2014 à 11:15
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Ce n'est pas un moteur? Parlez en aux Polonais, Hongrois, Tchéques, Slovaques, Danois, Hollandais, Suisses, Autrichiens, Suédois, Finnois. Vous allez voir ce qu'ils vont vous dire.

à écrit le 05/02/2014 à 10:00
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Avec ún tva eu seriam formidável ...

à écrit le 04/02/2014 à 23:51
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" Une demande interne encore faiblarde" Ca veut dire quoi ? Le niveau de vie de la grande majorité des allemands est deja tellement haut qu il est irréaliste d´attendre une augmentation sensible de la demande "des ventes au details", veut dire...

le 05/02/2014 à 7:02
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L'Allemagne est un exemple dans le monde dans pratiquement tous les domaines. j'y vis 2 mois par an, c'est formidable.

le 05/02/2014 à 11:51
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Et pour les 7.5 millions de minijobers ?

le 05/02/2014 à 12:17
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dîtes ca au 25 % de travailleurs pauvres en Allemagne.

le 08/02/2014 à 12:31
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vous en connaissez vous ces 25 % de travailleurs pauvres ? Savez vous quze de nombreux candidats a a ces mini-job a 400 euro le font en accord avec leur patron ? Pour eviter des verser des redevances a la secu, on divise le boulot,...

à écrit le 04/02/2014 à 22:08
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Comme d'ab en faisant du dumping social et en saignant les autres pays du sud de l'europe...

le 07/02/2014 à 11:19
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Bien sur et vous produisez quoi dans le sud qu'on serait succeptible d'acheter?

à écrit le 04/02/2014 à 21:04
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les allemands exportent et se nourrissent de la consommation d'autres pays. Comme d'hab.

le 05/02/2014 à 9:42
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Il y a les cigalles, et la fourmie =)

le 05/02/2014 à 10:03
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plus de cigalles, plus de foumi. attention à ne pas tuer les cigales

à écrit le 04/02/2014 à 19:37
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Toujours la locomotive de l'Europe. La France est toujours en queue du train. Pour un bon moment.

le 05/02/2014 à 10:05
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il suffirait juste de sortir de l'euro et les roles changeraient.

à écrit le 04/02/2014 à 19:08
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On peut que s'en felicter, l'Allemagne est le plus puissant pays europeen et de loin mais peut mieux faire je pense.

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