Croissance meilleure que prévu en zone euro fin 2013

La croissance est attendue en légère accélération fin 2013 en zone euro, alors que le chômage est toujours très élevé et que l'inflation est très basse.
La timide reprise en zone euro devrait être confirmée à la mi journée par les chiffres de la croissance fin 2013. Mais le chômage élevé et la crainte de déflation est toujours présents. (Photo : Reuters)

La croissance dans la zone euro a été meilleure que prévu au quatrième trimestre 2013 à +0,3%, a indiqué vendredi l'office européen des statistiques Eurostat. Selon la plupart des analystes, il devait progresser de 0,2% sur la période d'octobre à décembre, après +0,1% au trimestre précédent. Mais sur l'ensemble de l'année 2013, l'économie de la zone euro s'est encore contractée de -0,4%. Un chiffre conforme aux attentes de la Commission européenne dans ses prévisions d'automne.

Plus tôt dans la matinée, sont notamment tombés les PIB des trois premières économies de la zone euro, l'Allemagne à 0,4%, la France à 0,3% et de l'Italie qui est toujours en recul de 0,8% sur l'année, malgré un retour à une modeste croissance au dernier trimestre.

Redressement progressif de l'activité

L'activité économique de la zone euro a dû bénéficier fin 2013 d'un "léger coup de pouce" du secteur industriel, avancent les analystes de Capital Economics. La production industrielle a en effet crû de 0,3% au quatrième trimestre.

En revanche, "le net repli des ventes de détail est un signe moins encourageant" et devrait traduire la faiblesse de la consommation, autre moteur de la croissance avec les exportations.

Les chiffres du PIB devraient "globalement confirmer le scénario de redressement progressif de l'activité dans la zone euro", estime la maison de courtage Aurel, même si "le niveau d'avant la récession ne devrait pas encore être rattrapé".

Capacités de production toujours inutilisées

La zone euro est sortie au deuxième trimestre 2013 de la plus longue phase de récession de son histoire, qui s'était prolongée pendant 18 mois.

"Un niveau d'activité encore significativement plus faible que cinq ans auparavant signifie notamment que des capacités de production inutilisées perdurent", en premier lieu sur le marché du travail, souligne-t-on chez Aurel, alors que le chômage évolue toujours à des niveaux record d'environ 12% dans la zone euro.

Crainte de déflation

A ce climat difficile, s'ajoutent désormais les craintes de déflation. En janvier, l'inflation a ralenti à 0,7%, après 0,8% en décembre et 0,9% en novembre.

Moins spectaculaire que l'inflation galopante, la déflation est tout aussi dangereuse car elle crée un cercle vicieux dont il est difficile de sortir, comme l'illustre la situation du Japon, aux prises avec ce mal depuis 15 ans. Face à des prix qui baissent, les consommateurs diffèrent leurs achats, les entreprises réduisent leur production et finissent par baisser les salaires voire supprimer des emplois. Résultat: la machine économique est complètement grippée.

La BCE attentiste, le FMI met en garde

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a récemment mis en garde contre "des risques croissants de déflation qui pourraient être désastreux pour la reprise", affirmant que cet "ogre doit être combattu".

Mais cette analyse n'est pas partagée par tous. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, vient de récuser ce scénario. "Il n'y a pas de déflation en zone euro", a-t-il assuré la semaine dernière. Il a toutefois admis qu'une "inflation faible prolongée est un risque pour la reprise" et "pour le niveau de la dette". "Nous sommes en état d'alerte concernant ces risques et sommes prêts à agir", a-t-il assuré.

Commentaires 2
à écrit le 16/02/2014 à 12:33
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La croissance inexistante n'est qu'un de nos maux, que pensez-vous de la séquestration de l'épargne, comme en Argentine? C'est une économie en carton!

à écrit le 16/02/2014 à 12:28
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Pouvez-vous commenter ce qu'on lit dans la presse: il faudrait rembourser 36 points de dette par saisie de l'assurance-vie, ça fait une somme! Alors qu'on voit bien les ravages du surendettement... Pour la croissance, personne n'est dupe!

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