Le retour de la Grèce sur le marché, un coup politique plus qu'économique

Le ministère grec des Finances a annoncé mercredi le retour, après quatre ans d'absence, de la Grèce sur les marchés d'emprunt à moyen terme, avec l'émission d'obligations sur cinq ans en euros.
Ce retour se fera par l'émission d'obligations sur cinq ans en euros. Le ministère ne précise pas le montant de l'opération, qui serait, selon l'agence semi-officielle ANA, un placement de 2,5 milliards d'euros dont le terme est prévu jeudi. (Photo : Reuters)

Une affaire politique plus qu'économique. C'est le sentiment qu'ont de nombreux observateurs suite à l'annonce officielle par Athènes du retour de la Grèce sur le marché obligataire après quatre ans d'absence. Retour qui se fera par l'émission d'obligations sur cinq ans en euros.

Pas d'indication sur le montant

Le ministère ne précise pas le montant de l'opération, qui serait, selon l'agence semi-officielle ANA, un placement de 2,5 milliards d'euros dont le terme est prévu jeudi.

"La République grecque annonce aujourd'hui avoir ordonné aux banques internationales l'émission imminente d'une obligation sur cinq ans en euros régie par le droit britannique", a simplement indiqué un communiqué ministériel.

Préparation des marchés

Le ministre des Finances Yannis Stournaras avait laissé entendre un tel retour depuis le début de l'année, évoquant successivement un retour au second semestre, puis, la semaine dernière, un retour avant fin juin, par le biais d'une "petite émission de trois à cinq ans" et pour lever "entre 1,5 et 2 milliards d'euros".

Des medias commençant dès vendredi dernier à anticiper cette opération pour cette semaine, Yannis Stournaras avait essayé de calmer le jeu en soulignant lundi que "rien ne pressait" la Grèce de revenir aussi vite sur les marchés, dans la mesure notamment où "elle n'a pas besoin d'argent" dans l'immédiat.

Une aubaine politique

Cette annonce intervient alors que le pays, miné par la cure d'austérité qui lui est imposée par ses créanciers, est en pleine grève générale de 24 heures, et à deux jours d'une visite de la chancelière allemande Angela Merkel à Athènes.

Elle est d'autant plus opportune qu'elle permet aux Européens de démontrer que leur mode de règlement de la crise, par la réduction drastique des dépenses publiques et une politique monétaire déflationniste fonctionne. Mais il est encore trop tôt pour crier victoire. En effet, les montants engagés seront très certainement faibles, et la maturité choisie atteste d'une très grande prudence des autorités grecques. En attendant, la Grèce peine toujours à sortir la tête de l'eau après avoir vu son PIB se contracter de 24% en six ans.

>> Lire La Grèce revient sur les marchés : une victoire de l'austérité ?

Commentaire 1
à écrit le 09/04/2014 à 17:29
Signaler
Lu sur une pancarte de manifestant cet après-midi à Athènes: "L'Europe envoie de l'argent en Grèce pour que celle-ci lui paye les dettes". Il fallait que des Ukrainiens seraient présents aux manifs grecques, ainsi ils n'auraient plus besoin de consul...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.