Le risque de crédit "reste bien vivant" en zone euro selon Fitch

L'agence de notation Fitch a estimé dans un rapport publié lundi que le risque de crédit restait "bien vivant" en zone euro et que son scénario restait celui d'une "reprise à faible croissance".
"Les bas niveaux d'inflation (...) auront un effet pervers sur l'évolution de l'endettement et rendront les ajustements de compétitivité entre les différentes économies encore plus difficiles", a par ailleurs expliqué Fitch. (Photo : Reuters)

L'agence de notation Fitch s'est employée lundi à casser les espoirs de ceux qui pensent que la crise de la zone euro est désormais derrière nous. Pour elle, malgré ses "nombreuses décisions de notation positives", pour l'Espagne, le Portugal, l'Italie, Chypre ou encore la Slovénie, "la perspective de notation pour l'ensemble de la région est stable plutôt que positive".

Les risques restent conséquents

"Ce constat contraste avec les évolutions de la perception des marchés, qui a continué à s'améliorer de manière spectaculaire", s'inquiète l'agence.

De fait, en six mois le taux à 10 ans de la Grèce sur le marché a chuté de 10% à 7%, celui du Portugal de 7% à 4% et celui de l'Irlande de 4% à 3%, rappelle-t-elle dans son rapport.

Ainsi l'agence s'interroge-t-elle sur "l'interprétation selon laquelle cette baisse correspond à un déclin dans les mêmes proportions du risque de crédit". Et d'asséner : "le risque de crédit est bien vivant". Tout en ajoutant que "les risques budgétaires et économiques restent conséquents", même si le paroxysme de la crise est passé.

Pour les économistes, l'attrait des pays du sud de l'Europe auprès des investisseurs ne s'explique qu'en partie par leur meilleure santé économique, et beaucoup par d'autres phénomènes tels que la recherche de placements pour les abondantes liquidités ayant quitté les pays émergents ces derniers mois.

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La faible inflation rend l'ajustement plus difficile

L'agence signale aussi que ses prévisions pour le ratio dette sur produit intérieur brut des pays de la zone euro se sont détériorées, en particulier en raison de la très faible inflation, qui maintient la dette à un niveau élevé en valeur. "Il y a eu de nombreux débats sur le risque de déflation", souligne Fitch, qui juge que "le risque d'une déflation prolongée est faible".

Elle avertit toutefois que "les bas niveaux d'inflation (...) auront un effet pervers sur l'évolution de l'endettement et rendront les ajustements de compétitivité entre les différentes économies encore plus difficiles".

Une inflation plus poussée en zone euro et notamment dans le coeur de la région pourrait permettre aux pays du Sud de l'Europe de jouer sur des différences de prix pour regagner quelques parts de marché, à défaut de pouvoir dévaluer. La persistance d'une faible inflation partout, et notamment en Allemagne, rend tout rééquilibrage difficile.

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