Les impôts, voilà un sujet qui fait réagir en France. En particulier depuis l'arrivée à la présidence de la République de François Hollande, dont la politique d'augmentation des prélèvements a été particulièrement impopulaire. Et pour cause, c'est bien dans l'Hexagone que le montant des recettes fiscales par rapport au produit intérieur brut (PIB) a le plus augmenté en 2012, de 43,7% à 45%, selon Eurostat, l'institut européen des statistiques.
Le Danemark, pays de l'UE où la charge fiscale est la plus importante
Mais les Français ne sont pas encore les plus à plaindre dans l'Union européenne. Les Danois sont en effet les plus mis à contribution, avec un ratio prélèvement sur PIB de 48,1%.
La France, en troisième position, fait partie d'un peloton de tête constitué essentiellement de pays du Nord, dont les prélèvements, en lien avec des systèmes sociaux généreux, sont réputés élevés. Parmi ces pays où la charge fiscale est la plus élevée figurent en effet la Belgique (45,4%), la Suède (44,2%) et la Finlande (44,1%). A noter qu'avec un ratio de 44%, l'Italie n'est pas loin non plus de la France.
Diversité des taxations en Europe
La taxation du travail représente la principale source de recettes fiscales dans presque tous les pays de l'UE. Les proportions les plus élevées ont été observées en Suède (58,6%), aux Pays-Bas (57,5%), en Autriche (57,4%) et en Allemagne (56,6%).
Alors que les taxes sur la consommation ont été la principale source de recettes fiscales en 2012 en Bulgarie (53,3%) et en Croatie (49,1%). A l'autre bout de l'échelle figurent la Belgique (23,7%), la France et l'Italie (24,7% chacune).
Enfin, les impôts sur le capital ont représenté la plus petite proportion des recettes fiscales dans tous les pays européens en 2012. La proportion n'a dépassé 25% que dans quelques pays: le Luxembourg (27,5%), le Royaume-Uni (27,4%), Malte (26,6%) et Chypre (26,1%).
Bruxelles s'inquiète du poids de la fiscalité sur le travail
Le fait que la taxation du travail occupe toujours une telle place dans les recettes fiscales des 28 "confirme les préoccupations de la Commission", a réagi dans un communiqué le commissaire européen chargé de la Fiscalité, Algirdas ?emeta. La Commission a en effet recommandé aux États de diminuer la taxation du travail pour favoriser la création d'emplois.
"La taxation du travail reste trop élevée, tandis que des bases fiscales favorables à la croissance, comme les taxes sur l'environnement, sont sous-utilisées dans de nombreux pays", regrette-t-il.