Casse-tête et politique politicienne à la tête de l'Europe

Les négociations sur la formation de la future équipe dirigeante de l'UE ont commencé. L'Italienne Federica Mogherini semble tenir la corde pour le poste de haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères.
La gauche européenne peine à s'accorder pour son candidat à la tête du Conseil (Reuters)

Jean-Claude Juncker élu à la tête de la Commission européenne, il faut maintenant définir les autres grands dirigeants qui l'accompagneront à la tête de l'Union.

Ce mercredi en soirée, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se réunissent à Bruxelles pour entamer les négociations sur l'attribution des postes clés de la gouvernance européenne. Des tractations qui semblent déjà s'annoncer longues et laborieuses.

La crise ukrainienne, facteur déterminant pour le chef de la diplomatie

La fonction de haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité devrait être la première attribuée. L'Italienne Federica Mogherini, ministre des Affaires étrangères dans son pays, fait figure de favorite. La crise ukrainienne risque de beaucoup peser dans le choix du successeur de Catherine Ashton. A cet égard, Federica Mogherini fait face à la fronde de plusieurs pays de l'Est, car jugée trop favorable à Moscou.

Les noms de Radoslaw Sikorski, chef de la diplomatie polonaise, et de la Bulgare Kristalina Georgieva, actuelle commissaire au développement, circulent également pour le poste. Jean-Claude Juncker, qui sera présent au sommet, souhaite pour sa part "une personnalité respectée et expérimentée". La candidate italienne n'est âgée "que" de 41 ans.

Une Danoise pour succéder à Van Rompuy ?

Ce choix de la tête d'affiche de la diplomatie européenne, aux allures de casse-tête, va conditionner l'attribution des autres postes. Notamment celle du président du Conseil, actuellement occupé par Herman Van Rompuy, chargé de coordonner le travail des chefs de gouvernement et de représenter l'UE.

Si la diplomatie revenait à la droite, la gauche devrait obtenir ce poste-clé. Petit hic : elle n'arrive pas à s'accorder clairement sur un nom. Celui de la Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt est celui qui revient le plus souvent dans les discussions. Mais là encore, certains pays tiquent : des dirigeants refusent que cette social-démocrate dirige l'UE après avoir refusé l'euro.

La droite prête à ferrailler pour conserver le Conseil

Conséquence : la droite, Angela Merkel en tête, fera tout pour garder la présidence du Conseil. La chancelière a même plusieurs candidats à proposer, dont le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, et celui de l'Irlande, Enda Kenny.

"Je ne m'attends pas à un accord d'ensemble. Je pense qu'ils (les chefs d'Etat et de gouvernement, ndlr) vont seulement s'entendre sur le haut représentant, qui est une pièce essentielle du puzzle. L'objectif est d'achever (le processus de sélection) fin juillet", a déclaré une source proche des négociations à Reuters.

En cas de blocage, les chefs d'Etat et de gouvernement auront jusqu'à l'automne et la fin du mandat d'Herman Van Rompuy pour s'accorder.

"La situation est désespérante en ce qui concerne les candidatures féminines"

De son côté, Jean-Claude Juncker va faire face à un autre problème : la sous-représentation des femmes, récurrente dans les institutions européennes et particulièrement à la Commission.

"Avec trois ou quatre femmes, comme c'est le cas maintenant, cette Commission n'aura pas la majorité au Parlement" a prévenu mardi son président, Martin Schulz.

"La situation est désespérante en ce qui concerne les candidatures féminines", a  lui-même reconnu Jean-Claude Juncker. Sa responsabilité sur ce point est néanmoins limitée car les candidats aux postes de commissaires européens sont proposés librement par les membres de l'UE.

Commentaires 3
à écrit le 16/07/2014 à 21:39
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Rappelez-vous Michel Fugain et le Big Bazar", et bien chers Français l'Europe , c'est ça : compromis et compromissions en tous genres. On est dégouté du détournement de nos votes.

à écrit le 16/07/2014 à 17:51
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La France présente Moscovici, qui a fait ses preuves comme ministre avec la suppression du déficit, la diminution des impôts et une volonté peu commune! Et puis, éjecté du gouvernement , éjecté aux municipales, il faut bien lui trouver un poste: c'es...

à écrit le 16/07/2014 à 15:21
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Quand des socialistes et des verts votent pour un libéral, il est évident qu' ils espèrent un retour sur l effort moral qu' ils ont consenti pour l édification d une Europe au service des peuples . L élaboration d une équipe sera très très difficile ...

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