La Catalogne se mobilise pour son référendum d'autodétermination

Ce 11 septembre, jour de fête nationale catalane, plusieurs centaines de milliers de personnes devraient former un "V" géant à Barcelone pour soutenir l'idée d'une consultation sur l'indépendance.
Les indépendantistes catalans veulent un référendum d'autodétermination le 9 novembre prochain

Ce 11 septembre est la fête nationale catalane, qui célèbre la prise de Barcelone par les Bourbons en 1714, lors de la guerre de succession d'Espagne. Cette date est symbolique car, à la suite de cette victoire de Philippe V, le neveu de Louis XIV, la Catalogne va perdre la plupart de ses institutions ancestrales (les fameuses « cours catalanes » notamment) pour se fondre dans une centralisation de plus en plus marquée de la monarchie espagnole. Les souverainistes catalans voient donc dans cet événement le début de la perte de leur identité.

Le référendum du 9 novembre en question

Cette année, la célébration de la Diada Nacional (fête nationale en catalan) a un goût particulier. Et pas seulement parce que cette année marque le tricentenaire de la prise de Barcelone. La Catalogne veut en effet tenir le 9 novembre prochain un référendum d'autodétermination. Un référendum qui a été décidé en décembre dernier par le parlement régional, mais qui est très contesté en Espagne. Le 25 mars dernier, le tribunal constitutionnel (TC) espagnol a déclaré « nulle et inconstitutionnelle » la consultation qui devait poser aux Catalans cette question : « souhaitez-vous que la Catalogne devienne un Etat ? » Le 8 avril, le parlement espagnol a également rejeté l'idée de cette consultation.

Un « V » pour peser

Reste que, pour le moment, le TC n'a pas encore censuré la loi catalane permettant la tenue de cette consultation. La Catalogne vit actuellement dans l'attente de cette décision. Et c'est en pensant à cette échéance que de nombreux Catalans se réunissent ce 11 septembre à l'appel de partis et d'associations indépendantistes. Le but est de former un « V » géant - comme Vote - dans les rues de Barcelone pour montrer la mobilisation des Catalans sur la question de l'autodétermination. On attend des centaines de milliers de personnes à partir de 15 heures. Plus de 500.000 personnes étaient déjà inscrites mercredi et on a compté jusqu'à 2 millions de personnes lors de la manifestation. « Que tous ceux qui croient que la Catalogne est une nation et a le droit de décider de son avenir rejoignent le V, parce que c'est là que nous provoquerons la consultation », a indiqué Carme Forcadell, présidente de l'ANC, l'association qui promeut la cause de l'indépendance.

L'influence du succès écossais

Un nouvel élément est venu renforcer la volonté catalane : le succès du « oui » à l'indépendance écossaise. Nul doute qu'en cas de succès écossais ou même en cas de courte défaite du « oui », le camp indépendantiste sera renforcé en Catalogne. La pression sera également plus forte sur l'Espagne pour qu'elle se range à l'option qu'a choisie Londres : celle de laisser les électeurs décider. Mais l'Espagne n'est pas le Royaume-Uni : la question séparatiste y est beaucoup plus sensible. La violence qui a déchiré le Pays Basque pendant des années n'y a pas peu contribué.

Problème basque

Car chacun le sait à Madrid : après la Catalogne, le Pays Basque pourrait suivre. Le mouvement indépendantiste y gagne du terrain, notamment en Navarre, région bilingue qui ne fait pas partie du Pays Basque stricto sensu. Or, ces deux régions séparatistes figurent parmi les plus industrielles du pays. Sans compter que l'usage de la langue catalane ne se limite pas à la Catalogne : les Baléares et la Communauté valencienne l'utilisent et bien que ces territoires ne soient guère touchés par l'indépendantisme, une séparation catalane pourrait changer la donne. Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a donc répété qu'il n'était pas question d'accepter la consultation du 9 novembre. Ce 11 novembre, visitant un service de radiologie, il a évoqué avec lyrisme la solidarité nationale. « La solidarité permet à un Andalou de vivre avec le cœur d'un Catalan, et vice-versa. Cette solidarité permet de définir notre identité espagnole », a-t-il indiqué sur Twitter.

Que faire en cas de « non » espagnol à la consultation ?

La question désormais est de savoir ce que fera le gouvernement catalan en cas de refus du TC d'autoriser la consultation. Le parti souverainiste de centre-droit CiU qui a longtemps gouverné le pays hésite à sortir de la légalité et à défier l'ordre constitutionnel espagnol. Son chef, Artur Mas, le président du gouvernement local, la Generalitat, évite le sujet pour le moment, se contentant d'affirmer que « tous les efforts du gouvernement vont vers la possibilité d'organiser le vote du 9 novembre. » Mais la CiU devra compter sur la détermination de la Gauche républicaine (ERC), parti indépendantiste prêt à organiser un scrutin sans l'aval des autorités espagnoles, en s'appuyant sur les mairies tenues par les partis favorables au vote. Si les deux partis échouent à se mettre d'accord, on se dirigera vers un nouveau vote qui devrait renforcer ERC qui est arrivée en tête le 25 mai lors des élections européennes.

Problèmes européens

La séparation de la Catalogne posera un problème économique et politique certain à l'Europe. Un problème bien plus délicat que pour l'Ecosse, car la Catalogne est membre de la zone euro. Comment alors lui demander de déposer une demande d'adhésion à l'UE tout en la laissant dans la zone euro ? La Catalogne devra-t-elle comme le Monténégro et le Kosovo utiliser alors de façon informelle l'euro ? Mais alors, elle devra maintenir des taux élevés qui pourraient être nocifs à son économie. L'UE pourra-t-elle l'accepter sans négocier ? Mais alors, c'est la boîte de Pandore ouverte à d'autres tentations séparatistes, de la Flandre au Pays Basque.

Commentaires 13
à écrit le 17/09/2014 à 15:39
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donc la future capitale sera Perpignan !

à écrit le 12/09/2014 à 10:41
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La locution " l'union fait la force" ne semble ne plus faire l'unanimité dans un monde de plus en plus individualiste, malheureusement pour les adversaires de l'unité nationale cette vieille locution a toujours son pesant de vérité, la dispersion es...

à écrit le 12/09/2014 à 8:59
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Il y a quelque chose qui ne va pas dans cette histoire. Comment peut-on revendiquer son indépendance et écrire son slogan en anglais, en américain pour tout dire (dixit la photo de l’article). Pour affirmer son indépendance, la moindre des choses ser...

le 08/11/2014 à 21:24
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Il vous faudrait lire l'histoire de la Catalogne. Rien à voir avec d'autres régions d'Europe. C'est le plus vieux parlement (avant celui d'Angleterre). Le Catalan n' est pas un dialecte mais une langue au même titre que le français et il a les mêmes...

le 08/11/2014 à 21:24
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Il vous faudrait lire l'histoire de la Catalogne. Rien à voir avec d'autres régions d'Europe. C'est le plus vieux parlement (avant celui d'Angleterre). Le Catalan n' est pas un dialecte mais une langue au même titre que le français et il a les mêmes...

à écrit le 11/09/2014 à 21:24
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Et bientôt la Principauté de Neuilly et le Comté d'Auteuil libre ! Pathétiques, ces nouveaux féodaux...

le 12/09/2014 à 8:35
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100% d'accord avec toi

le 18/10/2014 à 13:08
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Allez vite...! Anexionnez Monaco, Luxembourg, Andorre...!

à écrit le 11/09/2014 à 19:08
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Oui il faut sortir de l'union europeenne par tout les moyens et l'independance en est un surtout ne pas s'occuper du fmi, il est dirige par une folle mis en examen .

à écrit le 11/09/2014 à 18:44
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La situation économique (et politique, puisqu'en réalité l'économie est dirigée par Merkel et ses sbires) exacerbe les tensions à l'intérieur même des pays. Les tensions entre les pays seront donc encore plus exacerber, ce qui n'est absolument pas un...

le 12/09/2014 à 8:34
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Vive l'Europe et l'Euro qui sont ces prix Nobel donnes des réfs..... Parce que d'après mes prix Nobels l'euros est un bon début pour créer une grande nation européenne et en finir avec la tarte à la crème des féodalisations à outrance (c...

à écrit le 11/09/2014 à 18:23
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Si les indépendantistes perdent le référendum de peu, ils vont demander à revoter d'ici quelques années. Mais s'ils gagnent de peu, va t on laisser les Ecossais (ou les Catalans) nouvellement indépendants revoter d'ici quelques années pour savoir s'i...

à écrit le 11/09/2014 à 17:43
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D'abord ce sera l'Ecosse, puis la Catalogne. Après on verra pour le reste des autres régions en Europe....

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