L'épineuse gestion de l'après-référendum écossais en quatre points

La victoire du "non" à l'indépendance en Écosse oblige David Cameron à mener un numéro d'équilibriste pour la suite des événements avant les élections législatives de mai 2015. L'actuel Premier ministre écossais indépendantiste, a annoncé sa démission.
C'est une victoire à la Pyrrhus pour David Cameron, qui a senti le vent souffler. Mais les braises indépendantistes pourraient reprendre en Écosse, tout comme en Irlande du Nord.

David Cameron a dû pousser un grand "ouf" de soulagement, après la victoire du "non" au référendum d'indépendance en Écosse remporté avec 55% des suffrages exprimés. Le Premier ministre Écossais, fervent défenseur du "oui" au référendum a donné sa démission. Il a également indiqué qu'il quitterait la direction de son parti, le Parti National Écossais.

Mais, le triomphe du camp du "non" pourrait apparaître comme une victoire à la Pyrrhus compte tenu des concessions promises. Il pourrait même se transformer en un casse-tête pour le Premier ministre Britannique qui devra aborder plusieurs sujets de négociations impliquant de nombreux protagonistes...

  • Pouvoir fiscal élargi

Peu de temps après l'annonce des résultats, le locataire du 10 Downing Street a promis au Premier ministre Écossais et meneur des indépendantistes, Alex Salmond, qu'Édimbourg bénéficiera de pouvoirs étendus au niveau fiscal. D'après The Guardian, les conservateurs consentiraient à ce que l'impôt sur le revenu soit entièrement transféré à Édimbourg. De leur côté, les travaillistes qui sont d'accord sur le principe, souhaiteraient néanmoins installer un garde-fou harmonisant les taux d'imposition et éviter de trop grands écarts entre l'Écosse et le reste du Royaume-Uni. Un dispositif serait proposé par le gouvernement auprès du parlement Britannique pour janvier 2015.

  • Une protection sociale épargnée par les coupes

Un autre cadeau lancé par David Cameron concerne le transfert de la protection sociale Écossaise, qui passerait sous la tutelle d'Édimbourg. Le futur Premier ministre écossais aura toute latitude à réformer son système de protection sociale, et échapperait ainsi aux coupes budgétaires du Service national de santé (NHS) prévues au niveau national par David Cameron.

  • Grincements de dents chez plusieurs conservateurs

La perspective de transferts de pouvoirs à l'Écosse irrite certains députés Tories (conservateurs). D'après The Independent, certains réclament une réciprocité de ces compétences pour l'Angleterre, voire la création d'un parlement spécifique à l'Angleterre. Au gouvernement même, des voix discordantes se sont faites entendre. Claire Perry, membre du gouvernement, a dénoncé la politique de "devomax" (décentralisation maximum).

  • Fédéralisme vs indépendantisme

En outre, cette série de concession pourrait faire école et conduire à étendre ces transferts de compétence au Pays de Galles et à l'Irlande du Nord. Ce qui changerait la nature des institutions britanniques. Pour Tony Travers, professeur à la London School of Economics : "Nous nous dirigeons vers un modèle plus fédéral au Royaume-Uni."

Encore faut-il que ce processus fédéraliste aille à son terme. Et David Cameron est attendu au tournant par le Parti national Écossais d'Alex Salmond, qui menace d'un nouveau référendum si Londres ne tient pas ses promesses, se référant à l'exemple du Québec. Les indépendantistes Nord-irlandais du Sinn Féin ne sont pas en reste. Leur leader, Gerry Adams, a lancé des tweets mettant en garde Londres.

"Les Écossais ont parlé. L'Union a changé pour toujours. Londres doit tenir ses promesses. Pour l'Irlande aussi. Je salue les remarques du Premier ministre."

"1,6 millions d'Écossais ont voté oui. Londres tristement célèbre pour faire et ne pas tenir ses promesses. Devra être pris en compte. Tout change. Faisons tout changer."

Commentaires 5
à écrit le 20/09/2014 à 13:17
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Cameron quoi qu'on dise a consulté son peuple : honneur à lui ; quand aux promesses il ne peut bien sur pas les réaliser à lui seul ; cette consultation nous a intéressé mais bien sur c'était aux écossais de choisir , c'est un peuple ami à nous de re...

le 20/09/2014 à 18:28
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@paul92: tu habites sur quelle planète ? Il a organisé cette consultation parce qu'il était certain de la gagner. Toutefois, quand il a vu que peut-être il allait perdre, il est allé effrayer les Écossais. Les Anglais nos amis ? ils ne prennent dans ...

à écrit le 19/09/2014 à 22:22
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Ils se dégonflés.

à écrit le 19/09/2014 à 19:55
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Le plus dur va être de tenir ses promesses. Connaissant les politiques, je peux déjà dire qu'il ne va pas les tenir :-)

le 20/09/2014 à 15:15
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les FM ne sont-ils pas à la manœuvre?

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