Standard & Poor's s'inquiète de la poussée eurosceptique en Allemagne

L'agence de notation estime que la poussée des Eurosceptiques allemands met en danger la notation du reste de la zone euro.
Les Eurosceptiques allemands d'AfD font peur à S&P.

Standard & Poor's s'inquiète du succès des Eurosceptiques allemands. Dans une note publiée ce mardi 23 septembre, l'agence de notation américaine estime que la poussée du parti Alternative für Deutschland (AfD) pose un risque négatif sur la notation des dettes de l'ensemble de la zone euro.

Quelles conséquences ?

Cette poussée pourrait « réorienter la réponse officielle de l'Allemagne à la crise économique de la zone euro. » La chancelière pourrait en effet être tentée de durcir son discours et ses actes sur la question européenne pour empêcher plus d'électeurs de rejoindre AfD. « En cas de persistance d'AfD dans les diverses élections, nous nous attendons à ce que la CDU réoccupe l'espace politique qu'elle a abandonné en se recentrant », explique l'agence.

Quelles seront les conséquences de cette politique ? S&P les énumère : moins de flexibilité dans la réduction des déficits, résistance au plan coordonné d'investissement, mais aussi plus de résistance à la politique monétaire de la BCE. S&P considère que l'Allemagne « a été constructive » pour la résolution de crise de la zone euro. Et l'agence de craindre qu'elle ne le soit plus. Du coup, la croissance européenne pourraient en être affectée, ce qui, aujourd'hui, n'est pas sans conséquences sur la soutenabilité des dettes souveraines.

Angela Merkel donne raison à S&P

Le comportement du gouvernement allemand semble donner raison aux craintes de S&P. Depuis quelques semaines, Berlin semble freiner des quatre fers toute nouvelle évolution de la zone euro. Après avoir mis fin aux demandes de Matteo Renzi concernant le mode de calcul des déficits budgétaires, Angela Merkel et Wolfgang Schäuble rejettent toute demande de relance de la zone euro « par l'Allemagne. »

La SPD, nouvelle victime d'AfD

Pendant ce temps, et après leurs succès dans l'ex-RDA au cours des trois dernières semaines, les Eurosceptiques semblent avoir le vent en poupe. Le dernier sondage en date, réalisé par Forsa, et publié ce mardi, promet 10 % des intentions de vote contre 7 %. Fait notable, la poussée des Eurosceptiques ne se réalise pas en prenant des voix à la CDU (qui progresse d'un point à 42 %), mais aux Sociaux-démocrates de la SPD qui perdent 2 points et ne sont plus crédités que de 22 % des intentions de vote.

Ce fait n'est pas anodin. La seule force capable de faire céder Angela Merkel sur l'Europe aujourd'hui est la SPD. Mais si cette dernière - qui s'est montrée toujours très prudente sur les questions européennes - commence à être victime de la montée d'AfD, elle ne sera pas tentée de bloquer le durcissement de la CDU et de la CSU. Bref, le durcissement allemand semble inévitable, même s'il n'y a pas en 2015 d'échéances politiques majeures en Allemagne.

Commentaires 8
à écrit le 05/10/2014 à 12:48
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Je viens de lire un thriller politique passionnant: "La France sort de l'euro", par le mystérieux auteur "le président". L'auteur, un président de la France qui s'adresse au lecteur depuis le futur, retrace comment la France en est venue, dans un ...

à écrit le 25/09/2014 à 6:03
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Si même dans le pays qui est le grand gagnant de l'établissement de la monnaie unique, on voit une forte défiance par rapport à celle ci ... Pourquoi s'achaŕner à sauver l'€?

à écrit le 24/09/2014 à 8:55
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Ils savent que le monde sera gouverné par une minorité de décideurs , ils veulent en faire parti , mais ils vont trop vite .

à écrit le 23/09/2014 à 21:24
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Et la société d'eurosceptiques allemands s'inquiète de la poussée du racisme aux Etats-Unis.

à écrit le 23/09/2014 à 20:38
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L'agence de notation estime que la poussée des Eurosceptiques allemands met en danger la notation du reste de la zone euro. bien sur il faut sabrer ces agences qui se permettent de coulez les pays et s enrichir grassement

à écrit le 23/09/2014 à 16:15
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Peut-être est-ce une sorte de paranoïa de ma part, mais ça ne m'étonnerait pas que l’idée de faire intervenir une agence de notation comme S§P soit une combine de plus contre les anti- U.E. Le stratagème de la peur est souvent utilisé pour décourager...

le 24/09/2014 à 9:02
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Excellent !

le 24/09/2014 à 18:09
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commentaire très juste.

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