Grèves en Allemagne : après les trains, c'est au tour des avions

Après les trains de la Deutsche Bahn ce week end, c'est au tour des avions de la Lufthansa d'être cloués au sol lundi. Dans les deux cas, les directions sont confrontées à des revendications catégorielles.
Lufthansa va connaître ce lundi 20 octobre une nouvelle grève de se ses pilotes

Grève des trains, puis des avions... Non, ce n'est pas de la France qu'il s'agit mais de... l'Allemagne, ce puissant voisin qui d'habitude sert de modèle, notamment en matière de dialogue social. Les deux mouvements Lufthansa et Deutsche Bahn ont peu de points en commun.... sauf celui d'être menés dans les deux cas par des syndicats catégoriels.

Ainis, le syndicat allemand de pilotes Cockpit a annoncé ce dimanche 19 octobre une nouvelle grève au sein du groupe Lufthansa pour lundi, la septième depuis la fin août.

La grève doit affecter des vols commerciaux en Allemagne à partir de lundi 11H00 GMT jusqu'à 23H59 mardi, a annoncé le syndicat de pilotes dans un communiqué.

Le syndicat Cockpit a déjà mené six mouvements de grèves depuis la fin août au sein du géant européen Lufthansa pour protester contre le projet de la direction de modifier les conditions de départ en préretraite pour les pilotes.

Lufthansa réussit souvent à limiter les effets de ces grèves en faisant voler d'autres pilotes, dont certains par exemple qui occupent d'autres fonctions au sein de la société, et en prévenant à l'avance les passagers. Il n'en reste pas moins que ces mouvements lui coûtent très cher.

Les chemins de fer allemands ont commencé, samedi 18 octobre au matin,

S'agissant de la Deutsche Bahn, depuis le début du mouvement, prévu pour durer jusqu'à lundi, 30 % seulement des trains grandes lignes circulent selon la direction. Les perturbations touchent également les trains régionaux et urbains, ainsi que le transport de marchandises, « fortement » atteint depuis vendredi après-midi, ajoute la compagnie, sans fournir de chiffres plus précis.

Au total, avec le dispositif de substitution mis en place, « au moins un tiers du trafic devrait être assuré » sur l'ensemble du week-end, et le retour à la normale sera « garanti » dès lundi matin, promet la Deutsche Bahn.

Troisième mouvement en deux semaines à la Deutsche Bahn

En plein chassé-croisé des vacances d'automne, et alors que la Bundesliga attire chaque semaine cent mille supporteurs de football dans les gares, cette grève traduit l'enlisement d'un conflit social inhabituellement long dans un pays habitué à négocier.

Il s'agit du troisième mouvement en deux semaines, après deux grèves d'avertissement en septembre. La Deutsche Bahn n'avait plus connu de conflit aussi long depuis celui de 2007-2008, qui avait traîné plusieurs mois. « Des grèves aussi rapprochées et d'une telle ampleur sont totalement irresponsables et à la limite de l'irrationnalité », s'est irrité le directeur des ressources humaines de l'entreprise ferroviaire, Ulrich Weber, dans le quotidien à grand tirage Bild.

Le syndicat des conducteurs de locomotives GDL réclame entre autres une augmentation des salaires de 5 % et une réduction de deux heures de la semaine de travail, mais les négociations sont dans l'impasse.

Les discussions achoppent notamment sur un préalable posé par la Deutsche Bahn : que GDL renonce à représenter les catégories de personnels autres que les conducteurs de train, alors que plusieurs syndicats et accords salariaux cohabitent au sein de la compagnie.

De fait, aux racines du conflit, on trouve des dissensions internes de la compagnie ferroviaire, où cohabitent plusieurs syndicats et plusieurs accords salariaux. Mais jusqu'à peu chaque syndicat ne représentait qu'une catégorie de personnel.

Ce n'est plus le cas depuis quelques mois et GDL est allé labourer sur les terres de son concurrent EVG, syndicat des autres personnels de bord, dont les contrôleurs.

Deutsche Bahn veut revenir à une séparation stricte entre conducteurs et autres personnels. GDL, qui compte maintenant des adhérents chez les contrôleurs, refuse catégoriquement.

Direction et syndicat campent sur leurs positions et se rejettent désormais l'accusation de prendre en otage les Allemands. Mais ce type de conflit, mené par de petits syndicats catégoriels, dépasse largement le cadre du rail, puisque le groupe Lufthansa est confronté au même problème avec son syndicat des pilotes

La culture de la négociation fait que les grèves sont rares en Allemagne, mais sans accord elles peuvent rapidement devenir spectaculaires. Irrité, Berlin veut désormais en finir avec ces mouvements sectoriels, capables de paralyser des entreprises entières.

Berlin veut légiférer contre "les intérêts particuliers"

Le gouvernement allemand prépare ainsi une loi sur les syndicats, autour du principe «une entreprise, un accord salarial». La ministre du Travail Andrea Nahles martèle son refus «que certains syndicats catégoriels puissent paralyser des fonctions vitales de notre pays pour leurs intérêts particuliers». Le projet de loi doit être présenté en novembre, après une genèse tourmentée. Toute la difficulté pour Berlin est de légiférer dans le respect de la Constitution, sans avoir l'air de toucher au droit de grève ou à la liberté syndicale.

Commentaires 24
à écrit le 20/10/2014 à 10:44
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Quand les salariés de Google vont s'y mettre aussi .............

à écrit le 20/10/2014 à 10:42
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Si les putes s'y mettent aussi le PIB va fondre . Il faudrait qu'elles négocient branche par branche ..

le 20/10/2014 à 12:42
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@paul: comme le singe qui descend de l'arbre...branche par branche :-) comme quoi nos sociétés n'ont pas beaucoup évolué :-)

le 20/10/2014 à 17:32
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Ne pas oublier les dealers !!!

à écrit le 19/10/2014 à 23:02
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S'ils arrivent à limiter les syndicats au périmètre d'une entreprise, on pourrait s'en inspirer. Les notres ne représentent qu'eux mêmes et sont devenus des métastases qui n'ont strictement rien à faire des entreprises de leurs propres adhérents.

à écrit le 19/10/2014 à 22:34
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C'est rassurant. Les Allemands sont des hommes comme nous qui aspirent à vivre mieux. Ce ne sont pas les machines disciplinées et soumises que nous présentent la droite et le patronat français!!

à écrit le 19/10/2014 à 21:15
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Nos soi-disant expert sont ou ? Allemagne est un grand pays de concertation ^^

à écrit le 19/10/2014 à 20:43
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que du bonheur!! à force de pousser le bouchon trop loin ça va finir par exploser,comme en 68. souvenons nous ,pour ceux qui ont eu le bonheur de vivre cette période ,que cela avait commencé par qq manifs .

le 19/10/2014 à 21:18
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exact, avec une petite différence, en 68, on avait plus d'énergie, de courage...des c.....lles, quoi ! on aurait jamais attendu autant de vilenies pour faire quelque chose....

le 19/10/2014 à 21:37
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perso je ne crois pas, en 68 il y avait un autre type de société, de citoyen même, l'air du temps était assez différent de celui de nos jours, nous étions plus idéalistes, nous y croyions à cette époque là, je pense que ce n'est plus le cas pour les ...

à écrit le 19/10/2014 à 20:21
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C est tout simplement le tribut de la privatisation. Avant les agents de la DB ( = SNCF) etaient des fonctionnaires donc sans droit de grève. Maintenant ils ont droit de faire greve et en profitent assiduement pour revendiquer sans arrêt. Autref...

à écrit le 19/10/2014 à 19:46
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BIENVENUS AU CLUB !!!!! les Allemands!

à écrit le 19/10/2014 à 19:19
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Les Allemands ont toujours beaucoup aimé la France... La rigueur en plus.

à écrit le 19/10/2014 à 19:06
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c'est le bordel partout dans le monde ...!

le 19/10/2014 à 20:14
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un de ces jours, ça va nous péter à la gueule!

le 19/10/2014 à 20:36
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Yes, sauf en Irak.

à écrit le 19/10/2014 à 19:02
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Ah les grèves de trains, des avions….tout cela me fait revenir aux années 60, à mes vacances d'été en Dordogne, où avec ma guitare, tambourine et longs cheveux, peace and love, la dedeuche toute fleurie, on chantait… "Trains and boats and planes a...

le 19/10/2014 à 19:31
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:-) …. une taffe ?

le 19/10/2014 à 20:39
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MDR

à écrit le 19/10/2014 à 18:33
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Finalement les salariés allemands sont fatigués de marcher au pas de l'oie pour créer la richesse des autres. Le gouvernement allemand attaque les intérêts particuliers des salariés, mais défend les intérêts particulier d'une toute petite minorité de...

à écrit le 19/10/2014 à 17:47
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Un pays a bout de souffle qui va demander de sortir de l'union europeenne dans cinq ans .la grande Bretagne elle sera sortie depuis bien longtemps de l'union, une fabrique a chomage misere, violence et inegalites.

le 19/10/2014 à 19:33
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à l'évidence, vous parlez de la France… et pourquoi il en faut encore attendre 5 ans?….

à écrit le 19/10/2014 à 17:31
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curieux : une direction qui fustige des syndicats catégoriels mais qui en même temps leur interdit de représenter les autres catégories de salariés. Il faudrait être cohérent!!!

à écrit le 19/10/2014 à 17:25
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Ouff!!! tant mieux, on se sent moins complexés en France n'est-ce pas ? :-))

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