Face à des taux usuriers, Londres réglemente l'activité des prêteurs sur salaire

Le régulateur britannique a annoncé mardi des mesures pour limiter les abus des sociétés de prêts sur salaires, critiquées au Royaume-Uni pour leurs taux jugés usuriers qui précipitent des foyers dans la spirale du surendettement.

Le régulateur britannique a annoncé mardi des mesures pour limiter les abus des sociétés de prêts sur salaires, critiquées au Royaume-Uni pour leurs taux jugés usuriers qui précipitent des foyers dans la spirale du surendettement.

Pour mieux encadrer ce système, la Financial Conduct Authority (FCA) a annoncé que ces sociétés ne pourraient désormais facturer plus de 0,8% d'intérêt par jour sur ces prêts à très court terme, consentis à des taux souvent exorbitants allant aujourd'hui jusqu'à plusieurs milliers de pourcent par an.

Une société de prêt ne pourra en outre pas imposer de pénalité supérieure à 15 livres (19 euros) à un consommateur qui ne pourrait rembourser immédiatement son emprunt.

Au final, la société ne pourra imposer à l'emprunteur de payer des frais totaux (intérêts, pénalités et frais de dossiers) supérieurs au capital emprunté. Un individu qui emprunterait 100 livres ne pourra donc pas être contraint à rembourser plus de 200 livres au prêteur (capital et frais confondus).

Ces mesures, qui avaient été présentées mi-juillet, ont été confirmées mardi et entreront en application le 2 janvier prochain.

Ces emprunts très particuliers sont appelés "payday loan" au Royaume-Uni car leur échéance est fixée à la date de la prochaine paie du consommateur dans le besoin.

"Pour ceux qui peinent à rembourser, ces nouvelles règles mettront un terme à la spirale de l'endettement sur salaire. Pour la plupart des emprunteurs, qui remboursent leurs emprunts à temps, la limite fixée aux frais et charges représente une protection importante", a souligné le directeur général de la FCA, Martin Wheatley.

La FCA a estimé que 7% des emprunteurs actuels, soit environ 70.000 personnes, pourraient en revanche perdre leur accès à ce type de prêts - car leur situation financière particulièrement difficile va pousser ces sociétés à ne plus leur accorder de financement aux nouvelles conditions encadrées.

"Ces personnes se retrouveraient sans doute dans une situation encore pire si un prêt leur était accordé. Donc les limites fixées vont les protéger", a assuré la FCA à ce sujet.

Des sociétés de prêts sur salaires ont affirmé qu'avec ces nouvelles contraintes, des personnes dans le besoin pourraient désormais être contraintes de s'adresser à des organisations criminelles pratiquant l'usure.

Cible privilégiée des critiques, la principale société du secteur, Wonga, a fait valoir début octobre qu'elle avait renoncé à 220 millions de livres (282 millions d'euros) de créances sur 330.000 clients qui peinaient à rembourser.

Commentaires 6
à écrit le 13/11/2014 à 0:07
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Voilà l'officialisation d'un taux particulièrement usuraire, surtout avec 1% d'inflation.

à écrit le 12/11/2014 à 13:36
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Si le prêt sur salaire existe et si le gouvernement est obligé d'y mettre son nez,c'est que beaucoup de personnes l'utilisent pour boucler les fins de mois.Et on voudrait nous vendre l'exemple anglais comme réussite économique?.0,8% d'intérêt par jou...

à écrit le 12/11/2014 à 9:48
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A mon avis il s'agit des taus USURAIRES et non pas usuriers, non ?

le 13/11/2014 à 10:44
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Il s'agit des taux avec un x et non un s bien sûr, désolé ..

à écrit le 11/11/2014 à 20:17
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Amusant... Donc, nos amis anglais copient Napoléon qui avait limité le taux d'usure à 3%... Et avait créé les clauses de contrats privés réputées non-écrites. Recherchez hors gogole, vous trouverez.

le 12/11/2014 à 13:49
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Cher Yvan: je demadne 0,8 % par JOUR, ce qui fait du 300 % par AN et non pas du 3%. C est ee l esclavagisme des temps modernes

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