Jean-Paul Huchon face aux lecteurs : "je me sens davantage chef d'entreprise que politicien"

La Tribune publie ce lundi un grand entretien inhabituel avec Jean-Paul Huchon. Le président socialiste du conseil régional d'Ile-de-France y répond en effet aux questions d'un panel de lecteurs, sélectionnés parmi nos abonnés. En voici un extrait...

 

Jean Ancely, retraité, Neuilly-sur-Seine (92)

Vous êtes président de la région depuis 1998 et vous sollicitez un nouveau mandat pour quatre ans. A une époque où on a tendance à raccourcir les mandats, à exiger le non cumul - y compris dans les entreprises - c'est un peu à contre courant. Qu'est-ce qui vous motive ?

Jean-Paul Huchon. Lors de mon premier mandat, je n'avais pas de majorité ; il y avait 85 élus de gauche, 85 élus de droite, 36 du Front national. J'ai dû composer, négocier. Nous n'avons pas avancé autant que je l'aurais voulu. Depuis 2004, je dispose d'une vraie majorité ; donc nous avançons à pas rapides, mais on sait que la création d'une ligne de transports collectifs, la construction d'un lycée ou d'un grand équipement, une base de loisirs, un équipement olympique, etc., cela prend entre huit et dix ans. Disposer d'une certaine continuité me semble donc un avantage. J'ai plutôt une âme de chef d'entreprise que de politicien. Ce qui m'a déterminé c'est l'amour que j'ai pour cette région - j'y suis né et je l'ai vraiment sillonnée dans tous les coins - et la nécessité de résister à certains projets catastrophiques pour la région.

Valéry Brancaleoni, demandeur d'emploi, Paris XVIIe

Sur les transports, la région est découpée en six zones, avec des prix d'abonnement mensuel variant de 60 à 120 euros. Pourquoi ne pas passer à un tarif unique ou un redécoupage en deux zones qui permettraient aux Franciliens habitant loin de ne pas être pénalisés financièrement?

J-P.H. Dans la décennie qui vient, je vais disposer de 18 milliards d'euros, soit 1,8 milliard par an, pour construire les lignes, rénover le matériel, faire le tramway et réaliser Arc Express qui est la rocade des rocades -le véritable périphérique ferroviaire autour de Paris. Monsieur Yves Jégo, tête de liste en Seine-et-Marne, a proposé un tarif unique à 30 euros. Cela coûterait 1,5 milliard d'euros par an. Qui va payer les projets de modernisation ? Les entreprises ? Soyons sérieux. On peut étendre la tarification sociale: les jeunes "en insertion", ceux qui recherchent un emploi, auront également droit à la gratuité à partir de l'année prochaine. Cela va nous coûter au minimum 20 à 30 millions d'euros supplémentaires.
 

Commentaires 2
à écrit le 05/03/2010 à 8:33
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Un bon chef d'entreprise confronté aux problèmes de transport, devrait au moins connaitre, sans démagogie aucune, le prix d'un simple ticket de métro utilisé des millions de fois par des franciliens. Adam des Halles

à écrit le 22/02/2010 à 5:50
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un chef d"entreprise,,,,,, la justice est moins clémente avec un vrais chef d"entreprise,,, mais pour un politiciens,,,,la clémence,,voyons,, comme toujours en france,,hélas deux poids,deux mesures

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