Nicolas Sarkozy : réforme des retraites "dans les six mois", pas de hausse des impôts

Le chef de l'Etat a réagi ce mercredi pour la première fois depuis la défaite de son camp aux régionales et le petit remaniement du gouvernement Fillon. Sur la réforme des retraites, il promet de "ne pas passer en force" mais assure qu'elle sera adoptée "dans les six mois". Il tend la main à l'électorat traditionnel de l'UMP après la forte abstention lors des élections : les agriculteurs et les médecins.

Rarement le verbe présidentiel avait été aussi attendu. Nicolas Sarkozy s'et en effet exprimé ce mercredi après le conseil des ministres. Son programme était chargé : retour sur l'échec de son camp aux élections régionales, explications sur le remaniement ministériel et l'arrivée en son sein de chiraquiens (Baroin) et de villepinistes (Tron), clarifications sur ses projets de réforme et leur rythme : abandon ou non de la taxe carbone, retraites..., analyse sur le mouvement social d'hier qui a connu beaucoup de manifestants mais peu de perturbations sauf à l'Education nationale... S'il s'adressait indirectement aux Français, c'est d'abord à son propre camp qu'il a parlé pour le remotiver en vue de la présidentielle de 2012 qui sera précédé d'élections sénatoriales pour la première fois à risque pour la majorité.

Il affirme que "rien ne serait pire que de changer de cap" tout en soulignant "comprendre" l'impatience des Français manifestée lors de ces élections régionales. Il dit vouloir "continuer les réformes". Il avait pourtant affirmé à la veille du premier tour des élections régionales qu'il voulait faire une pause dans les réformes une fois menées celles des retraites et de la dépendance.

Sur les retraites justement, il promet de "ne pas passer en force" mais assure que celle-ci sera adoptée "dans les six mois".

Sur les impôts, il répète ne pas vouloir de hausse de la fiscalité.

Il promet par ailleurs qu'une grande concertation va s'engager sur la médecine de proximité. "Depuis trois ans l'essentiel de nos efforts ont porté sur l'hôpital et les personnels hospitaliers, le temps est venu d'attacher la même attention à la médecine de proximité. Je sais les difficultés auxquelles les médecins se trouvent confrontés, une grande concertation va s'engager pour déterminer comment ces difficultés peuvent être résolues de façon structurelle". Il souhaite des "décisions structurelles. Le temps n'est pas aux rustines en la matière".

Après avoir satisfait les agriculteurs - et surtout les industriels - en reportant la taxe carbone (il dit la confirmer mais uniquement si une taxe équivalente voit le jour en Europe), il leur promet qu'il défendra bec et ongle la PAC, la politique agricole commune, face aux autres pays européens, quitte à aller au clash et à déclencher une crise pour éviter son démantèlement. "Je le dis clairement, je suis prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le démantèlement de la politique agricole commune et de laisser la spéculation fixer de façon erratique des prix agricoles qui ne permettraient pas à nos agriculteurs de vivre décemment du fruit de leur travail. Je ne laisserai pas mourir notre agriculture alors que la question de l'autosuffisance et de la sécurité alimentaire est devenue cruciale et que tant de femmes, d'hommes et d'enfants meurent de faim dans le monde. Nous ne pouvons plus attendre de résoudre la crise sans précédent à laquelle est confrontée notre agriculture et qui suscite une telle angoisse dans nos campagnes".

S'il tend ainsi la main à l'électorat traditionnel de l'UMP (agriculteurs, médecinsà après avoir décicé d'ouvrir le gouvernement aux chiraquiens (avec François Baroinà et aux villepinistes (Georges Tron), il ne renonce pas pour autant à défense le principe de l'ouverture, très critiqué dans sa majorité. "C'est ma responsabilité de veiller à ce que la pluralité des opinions soit respectée dans le choix des femmes et des hommes appelés à exercer des responsabilités. Construire une République irréprochable, une démocratie exemplaire, c'est l'intérêt de notre pays, c'est mon devoir. Je me suis engagé à ce que tous les leviers de l'Etat ne soient pas confisqués par un parti. Nous avons fait depuis trois ans le choix de refuser le sectarisme. Notre pays a une tradition de divisions, d'affrontements parfois violents. Mais il n'est grand, il n'est fort que lorsqu'il est rassemblé, lorsqu'il est uni".

Le Chef de l'Etat doit en tout cas tenter de redresser sa propre cote, au plus bas dans les sondages. Interrogés sur les personnalités qu'ils préfèrent, les Français plébiscitent ainsi François Fillon mais placent également Martine Aubry devant le chef de l'Etat, selon le tableau de bord Ifop pour Paris Match. A la question: entre le Premier ministre et le chef de l'Etat, "quelle personnalité préférez-vous?", 65% des sondés répondent François Fillon et 29% citent Nicolas Sarkozy. "Avec François Fillon, la droite s'est trouvé un leader de remplacement", note l'institut de sondage. "Sa victoire est absolue: 36 points d'avance dans l'ensemble de l'opinion grâce à l'anti-sarkozysme". En mai 2008, date du dernier test de personnalités réalisé par l'Ifop, l'écart entre les deux hommes était de six points. Dans le cas d'un face-à-face entre Nicolas Sarkozy et Martine Aubry, le premier secrétaire du Parti socialiste obtient 52% contre 45% pour le président de la République. "Ces sept points d'avance sont à comparer avec les 19 que la gauche possède sur l'UMP aux régionales de dimanche", souligne l'Ifop.

A noter que l'interview du Premier ministre François Fillon, prévue ce mercredi au journal télévisé de TF1 de 20H00, a été annulée dans la matinée "à la demande de Matignon" selon la chaîne de télé. La rumeur court qu'après les élections et sa confirmation, le Premier ministre euhphorique et salué mardi par les députés par une "standing ovation" leur a dévoilé imprudemment le projet d'abandon de la taxe carbone que le Président de la République voulait annoncer lui-même ce mercredi. Matignon a d'ailleurs dû faire un communiqué mardi après-midi pour affirmer qu'il ne s'agissait pas d'un abandon mais d'un report dans l'attente d'un système européen de taxe carbone... qui a peu de chances de voir le jour, au moins rapidement.

Commentaires 11
à écrit le 01/06/2010 à 11:50
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Envoyé : lun. 31/05/10 09:50 À : president ([email protected]); [email protected]; [email protected] mpôts locaux : injustes manque a gagner pour la retraite Grands travaux inutiles grosse dépense La Mairie Neuf ...

à écrit le 08/04/2010 à 13:42
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il y a de quoi se revolter si l'on supprime la demi-part aux veuves - j'ai eleve seule mes trois enfants !!!!! - ce serait honteux pour la FRance qui donne tant a d'autres !!!!les classes moyennes vont disparaitre - merci a ce gouvernement -

à écrit le 29/03/2010 à 7:49
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Sur les retraites justement, il promet de "ne pas passer en force" mais assure que celle-ci sera adoptée "dans les six mois". et c pas passé en force ?

à écrit le 28/03/2010 à 6:53
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pas de hausse des Impôts? mais suppression en 3 ans de la 1/2 part accordée aux veufs, veuves, célibataires ayant élevé des enfants au moins jusqu'à l'âge de 16 ans quelque soit le nombre d'enfants (quotient déductible limitatif d'accord) mais absol...

à écrit le 28/03/2010 à 6:43
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Pas d'augmentation d'impôts? cependant taxes nouvelles, 1/2 part supprimer

à écrit le 25/03/2010 à 9:50
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La réforme des retraites doit se faire PRIVE et PUBLIC avec les mêmes modes de calcul pour tout le monde. Mais aura-t-on le courage ? Je doute de nos politiques, car ils ont peur des syndicats qui ne sont pas du tout représentatifs de la totalité de ...

à écrit le 24/03/2010 à 18:31
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Pas de hausse de la fiscalité nationale, mais la ficscalité LOCALE en a pris un bon coup (+48% de taxe d'habitation) ... Ha!! c'est vrai, à présent, il est le président de la France mais PLUS DES REGIONS !!!

à écrit le 24/03/2010 à 14:20
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5 millions de chômeurs. 900.000 de + en 1 an et demie... Et rien à ce sujet dans le discours de M. Sarkozy ! Sur quelle planète vit le gouvernement ? Réagissons : http://www.etatsgenerauxemploiecologie.net/

à écrit le 24/03/2010 à 13:26
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nous allons vers une baisse du montant des retraites pour les syndicats et gouvernement c'est la seule porte de sortie

à écrit le 24/03/2010 à 13:04
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exemple: retraité non imposable 700 euros par mois. toujours pas imposable, mais en expliquant seulement une mesure: retenues sur médicaments, visites, ... 107 euros 100/8400 égal environ 1,2% augmentation prévue des retraites: 0,9% déjà en d...

à écrit le 24/03/2010 à 12:20
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baratin baratin ,il ne veut pas augmenter les impots, c'est quoi des taxes?qui les payent:monsieur tout le monde bien sur!!le personnel hospitalier?il y en manqueen pagaille!!!!la securite ::il veut supprimer des effectifs dans les rangs de la police...

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