"Ne touchez pas au bouclier fiscal", demande Nicolas Sarkozy

Le chef de l'Etat a exhorté ce mercredi les députés UMP qu'il a conviés à l'Élysée à cesser de remettre en cause le bouclier fiscal. Le PS va déposer une proposition de loi pour demander son abrogation.

Nicolas Sarkozy cherche à calmer la fronde qui couve dans les rangs des parlementaires UMP. Le chef de l'Etat a reçu ce mercredi les députés de son camp à l'Elysée, dix jours après la sévère défaite des élections régionales. Depuis cette dernière, plusieurs élus de la majorité n'ont pas hésité à critiquer ouvertement l'exécutif.

Treize députés UMP ont ainsi annoncé ce mercredi qu'ils allaient déposer une proposition de loi pour suspendre le bouclier fiscal, l'une des mesures phares du plan Tepa (travail, l'emploi et le pouvoir d'achat) cher à Nicolas Sarkozy. "Ne touchez pas au bouclier fiscal," a rétorqué le chef de l'Etat, selon des propos rapportés par un député présent à la réunion de l'Elysée.

Un peu plus tôt, Luc Chatel avait développé l'argumentaire: "Il faut qu'on sorte d'un système où l'on modifie en permanence les règles fiscales", avait précisé le porte-parole du gouvernement lors du compte rendu du conseil des ministres. "Il ne vous surprendra pas que le président de la République a eu l'occasion de rappeler ces derniers jours qu'il ne reviendrait pas sur le bouclier fiscal", avait-il indiqué.

Le front de la majorité sur le sujet est en tout cas en train de se fissurer. Le Nouveau Centre a lui aussi réclamé ce mercredi des ajustements. "Le débat sur l'opportunité de remettre à plat le bouclier fiscal semble faire son chemin au sein de la majorité présidentielle", estiment Charles de Courson, Nicolas Perruchot et Philippe Vigier. Ils demandent notamment l'exclusion des cotisations sociales (CSG et CRDS) du calcul.

A gauche, le Parti socialiste a décidé de repartir à l'offensive. Le groupe socialiste de l'Assemblée nationale va ainsi déposer mardi prochain une proposition de loi demandant l'abrogation du bouclier fiscal. Elle sera débattue en séance publique le 20 mai lors d'une journée d'initiative parlementaire réservée au groupe socialiste, radical et citoyen (SRC).

"Où est l'équité quand 1.000 contribuables se voient attribuer un chèque de 370.000 euros, où est l'équité quand 100 d'entre eux reçoivent un million?", a lancé ce mercredi François Hollande au Premier ministre François Fillon lors de la séance de questions au gouvernement. "La droite va finir par faire comme pour la taxe carbone parce qu'il y a aujourd'hui une soif de justice", a estimé de son côté Ségolène Royal.

Selon des information du Figaro, le bouclier fiscal a profité à 16.350 contribuables en 2009, pour un montant de 585 millions d'euros. Un peu moins de 1.000 ménages ont capté à eux seuls 368 millions d'euros (soit 63% du coût total).

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