Sarkozy, sous les 30% d'opinions favorables, prépare le remaniement

C'est dans un climat délétère, avec des sondages au plus bas, que L'Elysée prépare un délicat remaniement, censé tourner la page de la mobilisation contre la réforme des retraites. Sur le départ, son conseiller social Raymond Soubie, a dévoilé ce dimanche la feuille de route de la future équipe et promis un gouvernement "resserré".

Nicolas Sarkozy n'a jamais été aussi bas dans les sondages depuis son élection à la présidence de la République en 2007. Sa cote de popularité chute en octobre sous les 30% d'opinions favorables et perd encore trois points dans le baromètre mensuel Ifop-JDD. 24% des Français interrogés (1828, du 14 au 22 octobre) se disent plutôt satisfaits et 5% très satisfaits. Les mécontents passent de 67% à 70% dont un bond de cinq points à 38% des"très mécontents". Seuls les sympathisants UMP restent stoïques avec toujours 79% de satisfaits. Tous les autres lui retirent encore un peu de soutien.

Celui qui est encore, au moins pour quelques jours, son Premier Ministre, François Fillon, recule, lui de 2 mais affiche encore 47% d'opinions favorables avec 38% (-1) de "plutôt satisfaits" et 9% (-1) de "très satisfaits". Les mécontents passent de 48% à 51% (dont 19% de"très mécontents").

C'est dans ce climat délétère que L'Elysée prépare un délicat remaniement, censé tourner la page de la mobilisation contre la réforme des retraites. Probable, le départ de François Fillon continue d'alimenter la spéculation. Tout comme l'arrivée vraisemblable de Jean-Louis Borloo pour le remplacer même si son attitude passive face au problème du manque de carburant pendant la grève a énervé en haut lieu.

Il est un tout cas un départ acquis ; celui du conseiller de l'Elysée aux affaires sociales, Raymond Soubie. Il a confirmé dimanche qu'il quitterait l'Elysée avant la fin de l'année. Le départ de Raymond Soubie, l'un des principaux conseillers de Nicolas Sarkozy depuis son élection en 2007, était attendu après la réforme des retraites.

"Je pense que je vais quitter l'Elysée bientôt, je pense d'ici la fin du mois de novembre ou le début du mois de décembre", a-t-il déclaré dimanche sur Europe 1. "J'avais un accord avec le président dès le départ pour rester quelques années, deux qui sont devenues trois années, donc d'avoir un CDD (contrat à durée déterminée)", a-t-il ajouté.

Raymond Soubie, âgé de 70 ans, a affirmé que son successeur n'avait pas encore été choisi. Il a ajouté qu'il reprendrait ses activités d'entrepreneur abandonnées depuis trois ans et demi. Raymond Soubie a fondé le cabinet de conseil en ressources humaines et restructurations Altedia, vendu en 2005 à Adecco avec une confortable plus-value. Il a dirigé l'Opéra national de Paris et préside encore le Théâtre des Champs-Elysées.

Sur Europe 1, il a en tout cas donné la feuille de route du prochain gouvernement : mettre plus de justice dans la fiscalité et favoriser l'emploi des jeunes. "Les grands chantiers, c'est la compétitivité de la France (...), le désir de justice, ce qui veut dire des contributions vécues comme plus justes et des redistributions vécues comme plus juste(...), c'est favoriser l'accès des jeunes dans la société française (...), c'est sauver, protéger en le faisant évoluer le modèle social français auquel nous sommes attachés et puis, bien sûr, c'est réfléchir aux moyens d'améliorer encore le dialogue social pour arriver aux standards d'autres pays", a-t-il détaillé.
 

La réforme de la fiscalité du patrimoine, programmée pour le printemps 2011, sera un thème majeur de cette dernière séquence du quinquennat de Nicolas Sarkozy. La disparition conjointe de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et du "bouclier fiscal", devenu un boulet pour le chef de l'Etat à 18 mois des élections présidentielle et législatives, fait partie des pistes lancées par les parlementaires de la majorité.
Le rapport demandé à la Cour des comptes sur une éventuelle convergence entre les fiscalités française et allemande, attendu en janvier, servira de base à ce débat, a rappelé Raymond Soubie.
 

Les propos du conseiller social de l'Elysée confirment que cette réforme devra respecter les principes de compétitivité - en ciblant le capital plutôt que le travail - et d'équité. Raymond Soubie laisse aussi entendre que le modèle social français sera amené à évoluer encore après la réforme des retraites. Enfin, la question du chômage des jeunes (23,3% pour les 15-24 ans, selon l'Insee au deuxième trimestre) sera un autre des "grands chantiers" du prochain gouvernement. "S'il y a un sujet qui me paraît très important, c'est de développer tout ce qui permet aux jeunes de mieux s'insérer, et en particulier tout ce qui est formation en alternance", a dit Raymond Soubie. "Ce que je viens de décrire là, c'est le cap qu'il entend mener depuis le début du quinquennat, et je dirais, c'est le bon sens", a conclu le conseiller de l'Elysée.
 

Le gouvernement qui sera chargé de mettre en oeuvre cette feuille de route sera resserré, a-t-il confirmé sans donner d'indice sur le nom de celui qui le dirigera.

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