Sarkozy - Strauss-Kahn, partenaires au G20, adversaires en 2012 ?

Le chef de l'Etat a reçu mercredi à l'Elysée le directeur général du FMI. Les deux hommes se préparent, sans le dire, à un éventuel affrontement lors de la présidentielle de 2012.
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La photo comme une affiche du match possible entre le président sortant et le présidentiable socialiste préféré des Français. Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn ont eu mercredi à l'Elysée un entretien d'un peu plus d'une heure sur les priorités de la présidence française du G20.

A l'issue de la rencontre, le chef de l'Etat et le patron du FMI se sont serrés longuement la main sur le perron de l'Elysée, où avait été déployée la garde républicaine, devant un mur de photographes et de caméras. Dominique Strauss-Kahn a fait une brève déclaration à la presse en saluant « le programme ambitieux » de la France. « Cela promet un G20 pour une année 2011 qui peut apporter beaucoup à la stabilisation de l'économie mondiale », a-t-il souligné, avant de préciser qu'il travaillerait avec Nicolas Sarkozy, « chacun à sa place », comme il l'avait fait « les années précédentes avec les autres présidents du G20 ».

Avant même la rencontre, les deux adversaires potentiels de 2012 s'étaient affrontés à distance. Dominique Strauss-Kahn, invité lundi de la matinale de France Inter, avait notamment minimisé le rôle joué par le président français dans sa nomination au FMI en 2007 : « Il faut rendre Cesar uniquement ce qui lui appartient, pas plus. »

Mardi soir, à la télévision, le chef de l'Etat avait une fois de plus souligné sa « considération » pour Dominique Strauss-Kahn. « Je vous rappelle qu'il était mon candidat au FMI », avait-il ajouté, tout sourire.

Nicolas Sarkozy, qui s'était décrit comme « le DRH du PS » pour se vanter d'avoir exilé DSK à Washington et d'avoir promu nombre de socialistes au nom de « l'ouverture », s'est aussi amusé à jeter de l'huile sur le feu où couve la marmite des primaires. S'il a salué le patron du FMI et d'autres socialistes « responsables », le chef de l'Etat s'est livré à une attaque en règle contre Martine Aubry, déjà condamnée pour les 35 heures ? pourtant élaborées par DSK ? et jugée désormais « irresponsable » avec son contre-projet de réforme des retraites, auquel « personne ne croit ».

Pré-campagne

Le coup d'accélérateur donné par Nicolas Sarkozy à cette pré-campagne commence à semer le doute dans les rangs socialistes sur le calendrier de désignation du candidat présidentiel. Un calendrier qui court jusqu'à l'automne 2011, en partie pour permettre à Dominique Strauss-Kahn de retarder au maximum sa prise de décision. Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, n'a pas exclu une accélération, tout en rappelant que « ce n'est pas à Nicolas Sarkozy de faire l'agenda du PS ». Mais d'autres membres de l'entourage de Martine Aubry ont démenti toute anticipation des échéances.

 

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