Andersen refuse de plaider coupable dans l'affaire Enron

Le temps passe et les chances de voir Andersen se sauver par le biais d'un rapprochement avec l'un de ses grands concurrents s'amenuisent. A quelques heures d'intervalle, deux des groupes approchés ont décidé de jeter l'éponge. Ernst & Young a été le premier à annoncer qu'il ne donnerait pas suite aux discussions entamées avec Andersen dans le but de reprendre tout ou partie du groupe. Ernst & Young considère qu'il n'est pas dans son intérêt de conclure un quelconque accord avec Andersen tant que ce dernier fera face à la justice américaine en ce qui concerne l'audit des comptes d'Enron. En effet, Andersen est menacé d'une série d'actions en justice relatives à la certification des comptes du courtier en énergie ainsi que d'éventuelles poursuites pénales.Ces sombres perspectives ont également dissuadé un autre géant de l'audit et du conseil d'associer son destin à celui d'Andersen. Deloitte Touche Tohmatsu a ainsi suivi l'exemple d'Ernst & Young, réduisant un peu plus les espoirs de survie d'Andersen. Même si ce dernier a également engagé des discussions avec les autres grands du secteur que sont KPMG et PricewaterhouseCoopers, les spécialistes de ce dossier doutent de plus en plus de la capacité d'Andersen à trouver un allié. De plus, chaque jour qui passe aggrave la situation du groupe. Les clients, soucieux de ne pas voir la certification de leurs comptes entachée par la réputation désormais sulfureuse d'Andersen, quittent le cabinet. Depuis le déclenchement de cette affaire, près d'une trentaine de grandes entreprises ont tourné le dos à leur ancien auditeur. C'est le cas par exemple de Delta Airlines, Fedex et Merck.Dans ce contexte, Andersen pourrait prochainenement se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Une éventualité dont aurait commencé à discuter la SEC (Commission des opérations de Bourse américaine) avec les autres grands cabinets d'audit et ce, afin de trouver des solutions de rechange, selon le New York Times. Par ailleurs, sur le plan judiciaire, Andersen s'élève contre la menace brandie par le département américain de la Justice de procéder à son inculpation dans le cadre de l'affaire Enron. Pour éviter cette inculpation, il faudrait qu'Andersen accepte de plaider coupable d'entrave à la bonne marche de la justice mais le cabinet d'audit ne veut pas en passer par là. Dans un courrier adressé au ministère américain de la Justice, les avocats de la société qualifient les accusations envisagées d'"abus flagrant de pouvoir public". Andersen estime que le gouvernement américain ne dispose pas de "bases" pour engager une procédure criminelle à son encontre.Andersen, qui a tout de même reconnu que certains de ses collaborateurs avaient détruit volontairement des documents ayant trait à Enron alors même qu'une enquête était ouverte sur cette failllite, cherche en fait à limiter la responsabilité de cette faute à son bureau de Houston. Et cela dans l'espoir d'éviter que l'intégralité de l'entité américaine du groupe ne soit touchée par les répercussions juridiques et financières de l'affaire. latribune.f
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.