Annulation des festivals d'Aix et d'Avignon

Après la décision du gouvernement de lancer la procédure d'agrément de l'accord réformant l'indemnisation du chômage des intermittents, certains artistes et techniciens du spectacle semblent engagés sur une voie jusqu'au-boutiste. Le meilleur exemple en a été donné hier soir au festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence lors de la représentation de "La Traviata". Des intermittents ont en effet perturbé le spectacle, orchestrant pendant quatre heures un véritable charivari avec crécelles, trompettes d'enfants, pétards et boîtes métalliques frappées en cadence. Une situation "invivable" pour les spectateurs et les artistes, a estimé Stéphane Lissner, le directeur du festival, qui a décidé ce matin d'arrêter les frais. Le 55ème festival international d'art lyrique est donc annulé, tout comme hier les Francofolies de La Rochelle, et cette décision pourrait avoir de lourdes conséquences pour l'avenir. L'annulation va en effet obliger au remboursement des places vendues (environ 50.000), au dédommagement des artistes (quelque 240 personnes) et des personnels saisonniers et intermittents (600 personnes). Le festival n'ayant aucune assurance pour interruption en cas de grève, Stéphane Lissner a d'ores et déjà envisagé l'hypothèse d'un dépôt de bilan et l'édition 2004 risque d'être hypothéquée. S'exprimant en fin de matinée, il a rappelé que la "manifestation est une entreprise publique, avec des actionnaires, principalement l'Etat, la ville, la région, le département auxquels je vais poser la question: est-ce que nous déposons le bilan ou est-ce que vous nous renflouez, l'avenir du festival vous appartient. Chacun devra prendre ses responsabilités sinon nous nous retrouverons en cessation de paiement". Mêmes causes, mêmes effets: le festival d'Avignon est lui aussi annulé. Son directeur, Bernard Faivre d'Arcier, annonce aujourd'hui, dans une interview au Monde, sa décision de renoncer à la 57ème édition du festival "in", qui devait se dérouler du 8 au 28 juillet et n'a jamais pu débuter. A l'issue d'une assemblée générale tenue la nuit dernière, les gens du spectacle du festival "in" avaient décidé de poursuivre la grève pour la troisième journée consécutive. Le festival s'était tenu chaque année depuis sa création en 1947 par Jean Vilar.Ce conflit autour du régime d'indemnisation des intermittents du spectacle aura de lourdes conséquences pour les villes qui accueillent chaque été des festivals (lire ci-contre). Annulations de réservations d'hôtels, manque à gagner important dans la restauration... Le maire de La Rochelle, Maxime Bono évoque "un véritable sinistre économique".
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