Face aux querelles familiales, Fram se dote d'un nouveau président

Secoué par d'intenses querelles familiales le voyagiste toulousain Fram a nommé Antoine Cachin à la présidence du directoire. Il remplace Marie-Christine Chaubet-Polderman, évincé par son demi-frère Georges Colson. Le nouveau président va devoir relancer un groupe qui après avoir été longtemps le plus rentable du secteur connait aujourd'hui en panne de croissance.

Le voyagiste toulousain Fram, secoué par d'intenses querelles familiales, se dote d'un nouveau président du directoire, Antoine Cachin, en remplacement de Marie-Christine Chaubet-Polderman, évincé par son demi-frère Georges Colson.

L'assemblée générale des actionnaires, réunie jeudi à Toulouse, a donné carte blanche à Georges Colson, 69 ans, en confirmant son élection à la présidence du conseil de surveillance intervenue le 28 novembre, en remplacement de son beau-père Philippe Polderman, décédé le 6 novembre. Proche de Georges Colson, Antoine Cachin, 59 ans, connait bien le secteur du tourisme, pour avoir occupé des postes de direction au Club Méditerranée et chez Thomas Cook France, avant de se consacrer à son propre cabinet de consulting.

Mais sa tâche chez Fram sera loin d'être une croisière tranquille. Marie-Christine Chaubet a été mise en minorité par l'assemblée générale, Georges Colson (39,7% du capital) ayant pu compter sur les voix d'Air France, actionnaire à hauteur de 8,7%, et de Marie-Hélène Vieuille, sa soeur et vice-présidente du conseil de surveillance (8,6% du capital).

L'année 2006 "ne sera pas un bon crû pour Fram", avait averti Marie-Christine Chaubet-Polderman en septembre lors du salon du tourisme Top Resa à Deauville. Faisant allusion à la chute en été des ventes de Fram sur deux des destinations phare, l'Egypte et la Turquie, elle était loin de penser à son propre sort.

Tout s'est précipité avec le décès de son père, Philippe Polderman. A peine trois semaines après, Georges Colson s'est fait élire président du conseil de surveillance, avec l'aide de la représentante d'Air France et de Marie-Hélène Vieuille. Mme Chaubet-Polderman avait alors pris les devants pour s'en prendre de manière virulente à son demi-frère, l'accusant de s'être engagé dans une "stratégie suicidaire" portant "gravement atteinte aux intérêts de Fram".

Tentant en vain de démontrer une faille juridique dans la démarche de son demi-frère, Mme Chaubet-Polderman, qui détient 40,93% des parts de capital et 44% des droits de vote, a été contrainte de laisser sa place. Véritable arbitre dans ce conflit, Air France, représentée par sa directrice des investissements Florence Parly, a fait pencher la balance en faveur de Georges Colson.

Après avoir dirigé l'entreprise pendant une quinzaine d'années, Georges Colson avait cédé son fauteuil de président du directoire en juin 2005 à Mme Chaubet-Polderman, sur fond de dispute familiale. Quelques mois plus tard, il a réussi, grâce à des emprunts, à doubler sa participation de 19% à 39,7%.

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