"C'est un événement historique", s'est félicité aujourd'hui au cours d'une conférence de presse Viktor Vekselberg, le président du conseil d'administration du producteur russe d'aluminium Sual. Il faut dire que son mariage avec le premier producteur russe du secteur Rusal et l'alliance avec le groupe suisse Glencore qui apporte ses actifs d'alumine, le composant de base pour fabriquer l'aluminium sont cruciales. Cela permet aux deux producteurs russes de dominer désormais le marché mondial de ce métal. Un nouveau géant, dont le capital sera détenu à 66% par Rusal, à 22% par Sual et à 12% par Glencore, est donc né. Sa création a été approuvée et encouragée par Vladimir Poutine. Une victoire pour le président russe qui veut amener des entreprises de son pays à devenir des champions mondiaux par secteur d'activité et qui avait été contrarié par l'échec de l'alliance entre Severstal et Arcelor dans l'acier.

Ce nouveau géant de l'aluminium va ainsi reléguer en deuxième position l'actuel numéro un mondial, l'américain Alcoa et en troisième position le canadien Alcan, aujourd'hui n° 2. La valeur du nouvel ensemble est estimée selon les analystes financiers entre 25 et 30 milliards de dollars (19,83 à 23,80 milliards d'euros). Il aura une capacité de production de plus de 4 millions de tonnes d'aluminium par an et espère atteindre les 5 millions de tonnes dans trois ans, contre 3,6 millions de tonnes actuellement pour Alcoa. Le nouvel ensemble produira également 11 millions de tonnes d'alumine par an. Il emploiera plus de 110.000 personnes dans 17 pays dans le monde.

La nouvelle entité prévoit d'entrer en Bourse d'ici 18 mois, "le plus probablement à Londres", a expliqué Viktor Vekselberg, le président de Sual. Le nouvel ensemble acquerrait ainsi une stature internationale. De quoi procéder ensuite éventuellement à d'autres opérations de croissance externe significatives. Car le nouveau géant pourrait ne pas en rester là, et ne souhaite pas se cantonner à l'aluminium. Il veut étendre ses activités. Ainsi, la direction de Rusal a indiqué qu'elle pourrait également s'intéresser à d'autres métaux, comme le cuivre et le nickel.

Rusal, premier producteur russe d'aluminium, atteint donc son objectif. Il avait à plusieurs reprises ces derniers mois, réaffirmé sa volonté de grossir pour devenir numéro un mondial. Et Sual avait pris l'initiative en septembre dernier d'annoncer un projet de fusion avec son homologue russe.