Plusieurs banques du Golfe créent une Bourse dédiée aux obligations islamiques

Les premières transactions devraient avoir lieu d'ici à la fin du mois de juin. L'objectif des fondateurs de la "Bourse des soukouks" est de créer la première place financière mondiale pour les titres qui répondent aux principes de la loi islamique.

Initialement prévue huit mois plus tôt, la plate-forme d'échange de "soukouks" basée à Bahreïn devrait finalement être inaugurée d'ici juin. Objectif : accueillir au moins 600 millions de dollars de transactions la première année et devenir la première place financière mondiale pour les titres qui répondent aux principes de la loi islamique. Pour l'instant, c'est à Londres que les volumes échangés sont les plus importants, même si Dubaï reste la principale place de cotation.

Communément désigné sous le terme d'obligation islamique, le "soukouk" est à la finance islamique ce que les titres adossés à des actifs (ABS) sont à la finance conventionnelle. Il a une échéance fixée d'avance et est adossé à un actif permettant de rémunérer le placement en contournant le principe d'interdiction de l'intérêt (le riba).

Pour son futur président, Jamil Jaroudi, la création de la plate-forme de négociation à Bahreïn permettra de résoudre un des principaux problèmes du marché des soukouks : son manque de liquidité. "Une fois qu'ils ont acheté des soukouks, les investisseurs les gardent généralement en portefeuille", explique Jamil Jaroudi. Pour lui, "la nouvelle Bourse leur donnera l'assurance qu'ils peuvent trouver de nouveaux titres à acheter lorsqu'ils vendent des soukouks". Plusieurs banques de la région du Golfe, dont Qatar Islamic Bank, se sont associées pour créer cette Bourse dotée d'un capital initial de 200 millions de dollars.

Alimentée par l'afflux de pétrodollars, la demande des investisseurs pour des produits financiers respectant les principes de la charia s'est considérablement développée depuis le début des années 2000. De quoi inciter de plus en plus d'Etats et d'entreprises à avoir recours aux obligations islamiques pour se financer. Selon certaines estimations, les émissions de soukouks pourraient atteindre 20 milliards de dollars en 2007 après 16,8 milliards de dollars en 2006 (selon Bloomberg) et 7,6 milliards de dollars en 2005.

Dans les seuls pays du Golfe, les nouveaux soukouks représenteraient 30% des 40 milliards de dollars d'émissions obligataires prévues cette année, selon HSBC. Parmi les opérations attendues prochainement, Abu Dhabi National Energy devrait chercher à placer 3 milliards de dollars de titres. Quant à Saudi Electricity, elle a d'ores et déjà mandaté HSBC pour une opération de 667 millions de dollars.

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