France Télévisions : l'actuel directeur de RFO prend la tête de France 2

François Guilbeau a été nommé ce mardi directeur général de France 2 en remplacement de Philippe Baudillon, sur le départ pour divergences avec le PDG Patrick de Carolis sur l'évolution du groupe public. Les représentants de l'Etat se sont abstenus, pour marquer leur "désacccord manifeste".

Décidément, la mer est agitée du côté du "paquebot" France Télévisions (surnom donné au siège). Chez France 2 d'abord. Ce mardi, François Guilbeau, actuellement à la tête de RFO, a été nommé directeur général de France 2 en remplacement de Philippe Baudillon. Ce dernier avait annoncé son départ lundi "en raison de divergences stratégiques sur l'évolution du groupe et sur les nouvelles orientations liées aux chantiers de réforme récemment lancés" avec le président de France Télévisions, Patrick de Carolis. François Guilbeau sera remplacé par Yves Garnier, directeur général adjoint du groupe RFO, qui fait partie de France Télévisions.

Les deux nominations ont été faites "sur proposition de Patrick de Carolis", alors que l'ensemble des représentants de l'Etat se sont abstenus lors du conseil d'administration qui s'est tenu ce mardi matin. Cette absentation avait pour objectif de "marquer le désaccord manifeste sur ce dossier sur lequel ni l'Elysée, ni Matignon, ni Bercy, ni le ministère de la Culture n'ont été consultés", selon une source proche du gouvernement qui a regretté le "manque de concertation".

A l'origine de ce changement de direction, le lancement, le 3 décembre dernier, par Patrick de Carolis de huit chantiers en 2008 pour "moderniser et harmoniser" le groupe public et "dégager quelques dizaines de millions d'euros d'économies". Une vaste réforme réclamée avec insistance à la fois par le ministère de la Culture et l'Elysée, et qui vise à remettre à flot le "paquebot" dont les comptes et l'audience s'enfoncent dangereusement. L'un de ces chantiers concerne la mutualisation des moyens techniques de production de l'information mais "sans fusion" ni "suppression de chaînes locales", avait alors précisé Patrice Duhamel, le directeur général de France Télévisions.

Philippe Baudillon occupait son poste de directeur depuis fin août 2005; il le quittera "dans les prochaines semaines". Lundi, Patrick de Carolis a salué son travail "tant en matière de consolidation de la situation financière de la chaîne qu'en ce qui concerne sa réorganisation technique et technologique". Patrick de Carolis est arrivé lui-même pendant l'été 2005 à la barre du paquebot pour un mandat de cinq ans. Parfois annoncé comme étant sur la sellette, certains prédisent qu'il n'ira pas jusqu'en 2010. En attendant, il tente de maintenir sa réforme sur les rails.

Et puis pas très loin, du côté de France 3, le vent n'est pas meilleur. Les syndicats CFDT et SNJ ont voté lundi en comité central d'entreprise (CCE) un droit d'alerte pour dénoncer le "refus" du représentant de l'Etat (la tutelle) de valider une partie du budget de la chaîne publique sur la diffusion par satellite des programmes régionaux. D'après Raoul Advocat, secrétaire adjoint du CCE et représentant du SNJ, cette ligne de budget représente 5,7 millions d'euros. Et pour les deux syndicats, majoritaires au CCE, ce refus remet en cause le contrat d'objectifs et de moyens signé avec l'Etat. Aucun commentaire n'a été fait par la direction de France 3.

La montée des 24 programmes régionaux de France 3 sur le satellite doit se faire en vertu de la loi de mars 2007 sur la télévision du futur. Elle prévoit l'extinction du signal analogique fin 2011 au profit du numérique et la couverture par satellite des zones d'ombres qui ne seront pas couvertes par la TNT hertzienne.

Le comité d'entreprise de France 2 a également voté un droit d'alerte la semaine dernière au sujet du projet de réforme de France Télévisions.

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